Dédiée à la gestion du développement dans le continent et au rôle catalyseur de l'Etat en matière de croissance économique et de développement social, la conférence économique africaine (24-29 mars) d'Addis-Abeba constitue un forum d'analyses et de partage. Elle fournit aux décideurs politiques l'occasion de prospecter le rôle qu'a joué l'Etat dans la promotion du développement en Afrique, de mutualiser les bonnes pratiques et de partager des enseignements tirés sur le continent et ailleurs quant aux problèmes associés à l'édification d'un Etat compétent et dynamique. La conférence devrait déboucher sur des recommandations d'actions concrètes à même de booster le développement et promouvoir la transformation économique en Afrique de manière efficace. La mobilisation des ressources financières nationales ne se limitent pas uniquement à la mise en œuvre d'une politique fiscale, devait souligner Loubna M'hamdi Alaoui, chef de service des relations avec les institutions internationales au ministère de l'Economie et des finances, lors de son intervention à Addis-Abeba, dans le cadre du Panel sur l'état d'avancement en Afrique de la mise en œuvre du Consensus de Monterrey sur le financement du développement, engagé depuis 2002, dans le cadre de la conférence économique africaine. "En Afrique, la politique fiscale doit être menée dans le cadre d'une politique budgétaire globale reposant notamment sur l'amélioration de la gouvernance des finances publiques et le renforcement de l'efficacité de la dépense publique", a-t-elle noté en réaction au contenu du rapport d'évaluation de la CEA soumis pour examen au Comité d'experts de la conférence économique africaine, qui démarrera ses travaux au niveau ministériel ce lundi. Elle doit également être accompagnée par d'autres actions fondamentales visant la mobilisation des ressources intérieures à travers, entre autres, la stimulation de l'épargne privée, l'amélioration du cadre macro-économique, le renforcement du secteur financier, l'amélioration du climat des affaires, le développement de la micro finance génératrice de revenus et le développement des marchés de capitaux. Au registre des investissements directs étrangers (IDE), Mme Alaoui a estimé que l'Afrique doit, en termes de l'étendue de ses besoins, "saisir les opportunités offertes actuellement pour attirer davantage d'IDE", du fait que les mouvements internationaux de capitaux dans le monde sont à la recherche des effets d'agglomération et des externalités de réseaux. Un marché de 920 millions d'habitants "La largeur et la profondeur d'un marché constituent un élément-clé dans le choix des implantations des investissements", a-t-elle fait observer, ajoutant que l'Afrique représente 20 % de la superficie de la planète et constitue un marché de 920 millions d'habitants, soit 15 % de la population mondiale. Cette population sera de l'ordre de 1,5 milliard à l'horizon 2030. Selon la responsable marocaine, "la production industrielle est aujourd'hui réticulaire. Les entreprises ne raisonnent plus en termes de sous-traitance, mais en termes de partenariats et d'alliances". Et de conclure que le processus de production se décompose en chaînes de valeur, interdépendantes et non plus hiérarchisées et que le produit fini se conçoit de plus en plus comme "assemblage" et non plus comme "composition", sachant que les distances ne constituent plus un obstacle à la coopération. Dédiée à la gestion du développement dans le continent et au rôle catalyseur de l'Etat dans la réalisation de cette évolution, la conférence économique africaine (24-29 mars) constitue un forum notable pour fournir aux décideurs l'occasion d'analyser le rôle qu'a joué l'Etat dans la promotion du développement en Afrique, de mutualiser les bonnes pratiques et de partager des enseignements tirés sur le continent et ailleurs quant aux problèmes associés à l'édification d'un Etat compétent et dynamique, de recommander des actions concrètes pour gérer le développement et promouvoir la transformation économique en Afrique de manière efficace. Au programme de cette rencontre figurent plusieurs thématiques ayant trait notamment à l'initiative en faveur d'une économie verte, l'amélioration du financement et la mise en œuvre des interventions sanitaires en Afrique ainsi que les possibilités à exploiter en vue d'une croissance économique accélérée au niveau du continent. La conférence est marquée par la participation de plusieurs décideurs politiques, experts en développement, chercheurs, académiciens et économistes. Le Maroc est représenté à cette conférence par des responsables des départements de l'Economie et des Finances, du Secrétariat d'Etat chargé de l'eau, de la Direction de la météorologie nationale et du Haut commissariat au plan (HCP), ainsi que des diplomates de l'ambassade du Royaume à Addis-Abeba. *De l'Agence MAP