Après la suspension de leurs fonctions du président de la commune de Sidi Hajjaj Oued Hassar à Médiouna, Ahmed El Bouzidi, et de son deuxième vice-président, Mohamed Ghazali, le ministère de l'Intérieur vient de suspendre le président de la commune de Majjatia, M. El Omari, deux vice-présidents et un membre du conseil. Les élus démis de leurs fonctions étaient jusque-là les meneurs du jeu électoral dans la zone. Ils faisaient la pluie et le beau temps lors de chaque échéance électorale. Leur écartement pour gestion frauduleuse, à la suite des résultats des enquêtes menées dans leurs communes par l'inspection générale de l'administration territoriale (IGAT), permettra ainsi à des élites d'émerger. Les commissions en charge des opérations de contrôle ont concrètement relevé que la gestion des communes en question était contraire aux lois en vigueur dans différents domaines. Les élus suspendus seraient alors accusés d'avoir transgressé les lois et règlements régissant la gestion de la chose locale notamment les dépassements en matière d'urbanisme et de construction et des violations flagrantes des dispositions de la charte communale. Et apparemment, la boucle de l'assainissement n'est pas encore bouclée dans cette province d'environ 122.000 habitants et composée de deux municipalités, Tit Mellil et Médiouna ainsi que des communes de Mejjatia Ouled Taleb, Sidi Hajjaj Oued Hassar et Lahraouiyine. Des équipes du ministère de tutelle viennent de diligenter une enquête à propos des violations des dispositions du code de l'urbanisme dans la zone. Un parlementaire de la province est sur la sellette. C'est dire que les «barons» des élections dans cette province, ayant une superficie de 300 kilomètres carrés, seront écartés avant les échéances législatives de 2012 et le renouvellement du tiers de la chambre des Conseillers. Ces «barons» des élections ne maitrisent pas uniquement le jeu électoral à Médiouna, mais ils ont installé des antennes dans les différentes circonscriptions à Casablanca. Une grosse machine électorale. Un promoteur immobilier à Aîn Sebaâ assure la coordination à l'échelle de la Métropole. Selon des sources concordantes, ce dernier est également concerné par les équipes d'inspection du ministère de l'Intérieur à propos des violations du code de l'urbanisme. A Casablanca, d'aucuns affirment que les violations du code de l'urbanisme par certains promoteurs immobiliers à Roches Noires sont semblables à celles soulevées à Salé. Ce qui pousse à croire que l'éclatement d'une affaire similaire n'est qu'une question de quelques semaines. La volonté politique est là. Et c'est le ministre de l'Intérieur, Taib Cherkaoui qui l'a souligné en décembre dernier lors de la cérémonie d'installation des gouverneurs nommés dans la région du Grand Casablanca.