Originaires de différentes villes marocaines, très jeunes et bourrés de talents, ils se sont réunis dans le groupe «Black Jack» pour livrer au Festival Mondial des Arts Nègres de Dakar, un spectacle époustouflant avec une chorégraphie électrique faite de danses, voltiges, et de performances physiques qui défient les lois de la gravité. Ils sont venus participer au volet «Culture urbaine», une libre expression des jeunes, débridée, peu conventionnelle, survoltée, dynamique mais certes talentueuse et artistique. Les membres de la troupe «Black Jack» ont montré à Dakar une superbe performance de culture urbaine qui donne la mesure du talent des jeunes marocains, leurs créativité et leur ardent désire de vivre ouvert sur le monde et les nouvelles tendances artistiques tout en conservant une identité marocaine fortement enracinée. Le spectacle des «Black Jack» est iconoclaste autant qu'il se donne allègrement à un joyau mélange des genres, fusionnant théâtre, chorégraphie, danse, «grafflive» et performances physiques hallucinantes. Une libre expression sur une scène qui n'impose aucune limite ni contrainte. Dès l'entrée sur scène, c'est le démarrage sur les chapeaux de roues. Un jeune artiste se met devant une toile et commence à dessiner un graffiti, entre ensuite les autres membres de la troupe répartis en deux équipes: les «black and White» qui vont interpréter un long duel qui débouche sur la rencontre et la réconciliation. Le spectacle, crée et mis en scène par l'artiste Amine Wakrim, est fait de danses chorégraphiques fusionnant hip-hop, break dance, tags, raï. Les deux équipes sur scène se livrent à un duel fait de performances allant crescendo. Aux gestes des uns répond l'offensive des autres, des répliques en acrobaties, danses, performances de foot free-style ponctuées de hautes voltiges suscitant l'hystérie du jeune public qui a été totalement acquis par le spectacle des «Black Jack». A l'ultime scène du spectacle, au paroxysme de l'action, les jeunes artistes arborent le drapeau national est clôturent en beauté. Les «black» et les «white» fusionnent. La musique unie, transcende les différences et exprime l'aspiration à cet esprit universel qui consacre la liberté et célèbre le cosmopolitisme. La génération urbaine, qu'illustrent les «Black Jack», est une jeunesse consciente qui évolue au rythme du monde, explore à sa façon l'expression artistique pour offrir au monde son plus beau visage et exprimer ses espoirs et ses aspirations à un meilleur monde, expliquent les organisateurs du spectacle supervisé par le ministère de la culture. Les membres du groupe, qui représentent les différentes régions du Maroc, sont venus offrir à Dakar, sur l'extraordinaire plateforme culturelle qu'est le FESMAN, l'image d'une jeunesse marocaine épanouie, créative et motivée d'un ardent désir d'offrir le meilleur d'elle, expliquent les mentors du spectacle qui a ravi le grand public à Dakar. Dans l'esprit de partage et la volonté d'aller à la rencontre de l'autre, les «Black Jack» ont invité le jeune public à des cours de danse et de performance free-style à l'université Cheikh Anta Diop de Dakar. L'initiation à la riche culture urbaine se poursuivra plusieurs jours durant ce Festival qui prendra fin le 31 décembre. La participation marocaine au FESMAN, la plus prestigieuse manifestation culturelle et artistique du continent, a permis de décliner au public cosmopolite de cette fête africaine une riche palette du patrimoine marocain qui affiche fièrement son authenticité et son enracinement dans le continent. Le ton a été donné, mardi soir, par le spectacle du groupe «Tyour Gnaoua», dirigé par «Maalem» Abdeslam Alikane. Le maître de ce genre musical marocain, qui puise ses origines au fond du continent africain, a donné un spectacle de haute facture qui a ravi un public de connaisseurs qui se donne rendez-vous chaque soir sur la scène du monument de la renaissance à Dakar. «Mnat Aichata» ont, quant à elles, interprété avec brio les chants et danses Hassanis. Les rythmes des chanteurs du désert et la gracieuse danse «Ragsa» ont même réussi à intéresser des producteurs artistiques venus à Dakar pour la découverte et le ressourcement à ce grand rendez-vous des arts africains. Le virtuose du qanun, l'artiste Belhaouat, a également brillé mardi soir lors des prestations instrumentales en solo. Par une rare maîtrise de l'instrument polycordes, l'artiste est parvenu à conférer à cette soirée des aires orientales qui se prêtent à merveille à cet instrument. La voix d'or de l'Atlas, Chrifa Kersit, déclinera également avec sa troupe la riche composante amazigh du patrimoine musical marocain. Au stand des expositions au village du Festival, une exposition d'artisanat offre aux visiteurs un panorama sur le savoir faire et la finesse des artisans marocains à travers des articles de broderie, de céramique, de bois ciselé, et bijoux traditionnels. Le célèbre calligraphe marocain Karmad monte également un stand à ce village pour faire découvrir au public un art ancestral qui a pris des lettres de noblesse au Maroc. Une journée marocaine devra clôturer en beauté cette participation, avec une soirée où le riche patrimoine du Royaume sera fêté dans une cérémonie de célébration de mariage. Un cocktail réunissant le savoir faire raffiné dans la célébration des cérémonies, la musique traditionnelle, le patrimoine vestimentaire et les traditions ancestrales sans cesse renouvelées sans pour autant perdre leur authenticité.