Le groupe sahraoui «Mnat Aichata» a inauguré, dimanche soir, les spectacles marocains programmés au 3eme Festival Mondial des Arts Nègres (FESMAN-2010), séduisant un public cosmopolite qui a bien apprécié les rythmes et chants du Hassani et valsé volontiers avec la fameuse «Ragsa» exécutée avec grâce par les danseuses du groupe. Après un concert de la saoul, un autre de jazz, et une virée soufie exécutée par un groupe libyen, le groupe «Mnat Aichata» monte sur scène et livre un joyau spectacle de dépaysement à un public ravi par la découverte des rythmes de ces «chanteurs du désert» et l'entrain de la «Ragsa», la danse-transe de toute grâce exécutée par deux chanteuses du groupe. Deux simples tambours, des outils d'usage quotidien improvisés en instruments à percussion, un guembri (instrument à corde), un sens inné du rythme, et des paroles puisées dans le riche répertoire de la poésie Hassani. Il n'en faut pas plus pour le groupe «Mnat Aichata» pour conquérir un public de diverses nationalités, relever l'ambiance du spectacle et faire opérer la magie de la musique qui transcende les différences de langue et de culture. Conquis et séduit, l'interaction du public avec la scène ne se fait pas attendre dès le début du spectacle. L'on danse et l'on accompagne volontiers les sons des tambours et du guembri. Les hommes en bleu et les ravissantes danseuses aux gandouras richement ornées, ont complètement pris possession de la grande scène dressée au pied du monument de la renaissance de Dakar. Le groupe «Mnat Aichata» qui a su magistralement captiver le public le long du spectacle en alternant judicieusement les rythmes et les chorégraphies de danse, a offert le grand bouquet avant de quitter la scène. A la fin du spectacle, un groupe de Gnaoua entre en scène et intègre le gnaoui au hassani dans une joyeuse fusion qui n'a pas manqué de susciter l'extase d'un public échaudé et entièrement acquis. Le Hassani et le Gnaoui ont séduit et impressionné lors de cette soirée du Festival placée sous le signe de «la découverte». Même si ces deux genres déclinent une authenticité incontestable, leurs racines africaines demeurent tangibles et perceptibles. Au FESMAN, la plus importante manifestation culturelle et artistique d'Afrique, les artistes marocains ont interprété avec brio la riche diversité du patrimoine musical marocain et son enracinement africain. Une pléiade d'artistes marocains donnera la mesure de cette richesse à travers d'autres spectacles le long du festival qui se poursuit jusqu'au 30 décembre courant. Des défilés de mode, des concerts Gnaoui, des expositions d'artisanat, des présentations culinaires, des productions cinématographiques, et les nouvelles tendances de la musique des jeunes, sont autant d'ingrédients pour livrer un panorama du riche patrimoine marocain à l'occasion de cette manifestation qui connaît une forte participation internationale. Du 10 au 30 décembre, le FESMAN, qui est à sa troisième édition depuis sa création en 1967, se veut la plus importante manifestation des Arts Africains. Des dizaines de pays participent à cette grande rencontre qui ambitionne de décliner la contribution de l'Afrique aux divers domaines des arts et de la culture à travers le monde. Un hommage aux «arts nègres» à travers des artistes et musiciens de la diaspora du continent à l'origine des riches métissages qui se sont produits et développés le long de plusieurs siècles sous divers cieux.