Depuis déjà trois ans de privation de droit au logement, les victimes des bidonvilles des quartiers d'Anza, de Bensergao et de l'usine Lahlou relevant de la commune d'Agadir endurent le martyr. Au lieu de répondre à leurs doléances légitimes, les autorités compétentes agissent dans la négligence et l'atermoiement envers leurs dossiers en suspens. Cette crise a duré des années, depuis que les tentacules des bulldozers ont anéanti toutes les masures des lieux en question, d'une manière violente et inopinée. De nombreuses familles se trouvent désormais dans la déperdition la plus totale, à cause de cette politique d'abandon et d'indifférence dont ils furent l'objet. Pour rétablir leurs intérêts confisqués arbitrairement, ces victimes se sont mobilisées en masse pour revendiquer leurs droits légaux dans le cadre du programme de recasement. Des manifestations de protestation devant les locaux d'Al Omrane et autres se sont formées, durant des semaines, au sujet desquelles les forces de l'ordre se sont intervenues pour faire disperser des sit-in. Ces interventions musclées ont occasionné, malheureusement, des victimes, agressées et évanouies, parmi les manifestants qui ont été transportés d'urgence à l'hôpital Hassan II, sous le choc des coups de matraques. Devant toutes ces viles atteintes, les victimes se sont organisées dans un cadre composé des partis politiques (PPS, PADS, PSU, CNI, ANNAHJ), des organisations syndicales et des droits de l'homme (CDT, AMDH), des associations de la société civile (ATTAC, Renaissance des Femmes de l'enseignement, Club ouvrier, Sinistrés d'Agadir). Cet espace de défense appelé « coordination d'appui et de solidarité des victimes des bidonvilles d'Agadir », a pris en charge ce dossier délicat et épineux. Après de maintes réunions et de rencontres des représentants et des commissions des victimes, cette coordination a commencé par procéder à la délimitation des listes des victimes et mettre en œuvre un programme d'activités visant le recouvrement de leurs droits dont une conférence de presse, lundi dernier, dans la soirée au siège de la CDT, à laquelle ont assisté des journalistes, toutes sensibilités confondues. Après des mots d'explications et d'éclaircissements des tenants et aboutissants de ce dossier qui n'a fait que durer, au grand malheur des victimes, les représentants des commissions ont exposé pareillement leurs problèmes avec davantage de précisions. Après quoi, plusieurs points ont été soulevés par les journalistes, notamment celui se rapportant aux intrus et spéculateurs de cette opération qui affectent et nuisent aux tentatives de solutions, à la problématique de la multiplication des bénéficiaires du même toit, aux complexités des procédures administratives…Cette manifestation qui a connu une forte adhésion à la cause des victimes bidonvilloises sera suivie d'autres mouvements dont notamment une marche populaire à laquelle seront impliquées toutes les personnes solidaires.