Le Maroc, invité d'honneur au Forum des Entrepreneurs Chine-Pays Arabes à Hainan    Le Maroc, invité d'honneur au Forum des Entrepreneurs Chine-Pays Arabes à Hainan    Abdelilah Benkirane reconduit à la tête du PJD    Le CFCM appelle les musulmans à la vigilance suite à l'attentat islamophobe de La Grand-Combe    Coupe de la CAF (retour): La Renaissance de Berkane se qualifie pour la finale    Taekwondo : Le Maroc rafle 9 médailles, dont 3 d'or à la Coupe du président à Addis-Abeba    Equitación: Los jinetes marroquíes dominan en el festival inaugural EAU-Marruecos en Casablanca    Benkirane forme le secrétariat général du PJD avec les mêmes visages qui l'ont accompagné durant ses années de gloire et de déclin    Le Salon International de l'Agriculture de Meknès clôture l'édition 2025 avec un succès retentissant et une large participation mondiale    Elections au Canada: les libéraux crédités de 43% des intentions de vote    Palestine: Hussein Al-Cheikh nommé vice-président    Camps de Tindouf : Quand l'Algérie entretient le chaos    Abdelilah Benkirane réélu à la tête du PDJ pour un deuxième mandat    9è Meeting International de Para-athlétisme Moulay El Hassan: Le Maroc termine en haut du podium    Renforcement des relations entre le Kenya et la Chine : Un soutien ferme à la politique de "Une seule Chine"    Températures prévues pour le lundi 28 avril 2025    Agnès Humruzian, DG de l'Institut français du Maroc : « Il y a un nouveau courant de jeunes écrivains et écrivaines marocain(e)s à travers le monde »    Choix Goncourt du Maroc 2025 : Gaël Faye lauréat pour son roman Jacaranda    Coupe de la CAF (demi-finale retour): La Renaissance de Berkane se qualifie pour la finale    Chine : Retour sur Terre des astronautes de "Shenzhou-19" après la passation des missions de la station spatiale chinoise    Laâyoune : deux journalistes italiens soutenant le "polisario" refoulés à l'entrée    Mohammedia : explications concernant la vidéo sur un incident dans un bus de transport    Le Parti de la Justice et du Développement : des questions sur la loyauté envers la nation    L'escalade des tensions entre l'Inde et le Pakistan après la décision de couper l'eau    Amethis entre au capital de la holding fondée par l'ex-ministre Mamoune Bouhdoud    CAN U20 Egypte 25 : Démarrage ce dimanche    PL : Liverpool sacré officiellement, cet après-midi, si... !    Céréales. La FIAC et Takamoul misent sur l'agrégation digitale    Explosion dans un port en Iran : le bilan grimpe à au moins 28 morts    Nadia Fettah Alaoui fait la promotion du potentiel économique du Maroc auprès de l'Hudson Institute    An opponent of Morocco's sovereignty over the Sahara invited to the PJD congress    France : Islamophobic motive suspected in mosque worshipper's murder    Soutenue par l'expertise francilienne, l'ambition affichée de faire de Casablanca-Settat un pôle d'innovation africain    Solidarité et Inclusion Sociale : Ben Yahya et les professionnels scellent une alliance historique en faveur des femmes et des PME    MAGAZINE : Jamal Boushaba, quatre années d'un aller simple    SIEL 2025 : Le CCME rend hommage à Lalla Khiti Amina Benhachem Alaoui, première journaliste marocaine à la Radiotélévision belge    Pour le ministre nigérien des AE, Le Maroc est un "partenaire essentiel" pour les pays du Sahel    L'Algérie face au miroir de la vérité : mensonges internes et désillusions internationales    CAF / Officiel: Confirmation du nouveau titre de M. Fouzi Lekjaâ    Au moins 400.000 personnes ont assisté aux funérailles du pape    Le temps qu'il fera ce dimanche 27 avril 2025    Fouzi Lekjaa nommé premier vice-président de la CAF    Istanbul anatolienne...quand la ville dévoile son âme    Belgrade : la photographe Dolores Leila Vukanovic rend hommage à la beauté du Maroc    SIEL 2025 : Le Prix National de la Lecture décerné à 10 lauréats    500 Médecins Généralistes en Réunion de formation médicale continue à Tanger    La météo pour ce samedi 26 avril    Résultats de la 9ème édition du Grand Prix National de la Presse Agricole et Rurale    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Agadir : Les spéculateurs surfent sur les bidonvilles
Publié dans Agadirnet le 19 - 09 - 2008

Les habitants des bidonvilles d'Anza ne savent plus où donner de la tête. Ils sont tenus de démolir leurs baraques pour aller s'installer ailleurs.
Bidonvilles d'Agadir
Agadir devra être déclarée ville sans bidonvilles d'ici fin décembre 2008. Au 31 août dernier, les opérations de relogement et de démolition qui bénéficient aux habitants de l'ensemble des bidonvilles que compte cette ville, ont permis de raser quelque 10.500 baraques. Et d'ici la fin de l'année, elles devront venir à bout des 3500 baraques restantes, annonce au Reporter Jamal Anwar, Pacha d'Agadir. « Les opérations de recasement qui s'inscrivent dans le cadre du programme national Villes sans bidonvilles vont bon train. Certes, il y a quelques réticences par ci, par là. Mais, en général, il n'y a pas de grands problèmes. D'ici fin 2008, insiste le Pacha, la ville d'Agadir ne comptera plus aucune baraque. Et d'ajouter : « 15% des habitants qui sont réticents ont déjà déménagé, mais restent quand même dans le bidonville. L'autorité locale est obligée à ce moment de recourir à la force pour faire évacuer ces personnes ».
Au moment où les autorités locales de la ville d'Agadir se félicitent du bon déroulement de l'opération de lutte contre les logements insalubres, la situation sur le terrain n'est guère réjouissante. De ce fait, le défi de faire aboutir l'opération de résorption des bidonvilles d'Anza, un des plus anciens noyaux au nord de la ville, risque d'être difficile à relever. Car, à eux seuls, ces bidonvilles totalisent plus de 2800 baraques à démolir en quatre mois. Déjà, les milliers d'habitants de ces bidonvilles, vivant depuis maintenant près de 40 ans dans des conditions très précaires, dénoncent les persécutions dont ils sont victimes et qui visent à les faire évacuer.
« Nous sommes tenus de démolir nos baraques et d'aller nous installer nulle part, en attendant d'aménager, nous-même, un lot qui se trouve dans une zone difficile d'accès et non encore aménagée. Mais tout cela nécessite des moyens financiers que nous n'avons pas », contestent les habitants. Ces derniers ne savent plus à quel saint se vouer. Depuis plusieurs semaines, les associations représentant les populations des quartiers des douars d'Anza cherchent en vain à s'expliquer avec les responsables de ce programme national. Mais ces derniers ne donnaient aucune suite à leurs doléances et se contentent, nous a-t-on confié, à «des intimidations quotidiennes pour obliger les habitants à démolir leur baraques et quitter les lieux ».
L'une des principales raisons de la réticence des populations est que le lotissement d'accueil « Adrar » n'est pas aménagé en infrastructures sociales. De même, soutient-on, les opérations de relogement n'ont pas toutes profité à l'ensemble des habitants. Et ce, en raison du comportement de certains agents d'autorités lors du dernier recensement. Aussi, les habitants ont-ils appelé dans une lettre adressée aux responsables, à un nouveau recensement des ménages qui tienne compte de l'évolution démographique et de la situation sociale très précaire des populations concernées.
« Depuis des décennies, nous avons vécu dans des conditions inhumaines et dans une situation sociale très difficile. Nous méritons d'accéder à un logement décent », martèle l'association représentant les populations des bidonvilles d'Anza.
Lors d'une réunion avec le maire d'Agadir, Tarek Kabbaj, les habitants des douars d'Anza avaient proposé que l'Etat leur offre des appartements de deux pièces - cuisine, pour un montant de 60 à 80 mille dirhams, au lieu de 20 mille dirhams pour un lot qu'ils ne pourraient pas aménager en raison de leur situation très précaire. Ce que les autorités locales de la ville ont refusé.
« Le problème se pose aujourd'hui avec acuité. Certes, on pourrait ne plus voir de bidonvilles dans la ville d'Agadir. Mais à quel prix ? Souffrant d'une précarité extrême, les populations des bidonvilles d'Anza ayant bénéficié d'un lot, n'arrivent pas à construire leur logement. Elles vont donc devoir vendre leur lots à des spéculateurs pour aller reconstruire d'autres bidonvilles à l'extérieur de la ville », a souligné au Reporter Tarek Kabbaj. Aujourd'hui, a-t-il ajouté, cette opération fait le bonheur de tout un réseau de spéculateurs qui essayent de convaincre les habitants de leur céder leur lot. Résultat, les bidonvillois vont s'installer dans la périphérie en créant d'autres bidonvilles, a-t-il conclu.
Pour rappel, la convention de ville sans bidonvilles qui consiste en la résorption de l'habitat insalubre au niveau de la ville d'Agadir a été signée en 2004. Elle portait sur la démolition de quelque 10763 baraques et devait bénéficier à près de 12.900 ménages (avec une augmentation de 2 à 3 % par an, depuis le recensement de 1998).
Bidonvilles d'Anza
Des persécutions quotidiennes
Prendre en compte l'aspect humain et social des populations ciblées ou les faire évacuer dans les plus brefs délais pour déclarer Agadir, d'ici la fin de l'année, ville sans bidonvilles. Les autorités locales ont, semble-t-il, opté pour la deuxième solution. Plus, elles sont décidées à recourir à la force pour obliger les bidonvillois réticents à décamper. Il y a deux semaines, il a été procédé à la démolition de certaines baraques, notamment dans le douar des Zraib. Les quartiers des bidonvilles d'Anza, un des plus anciens noyaux à Agadir, seraient aussi dans le collimateur. Depuis quelques semaines, chaque jour, « des agents d'autorité nous persécutent pour nous obliger à quitter les lieux, sinon nos baraques seront détruites », se plaignent certains habitants.
Une chose est sûre, L'opération de relogement des bidonvilles d'Anza n'a pas été favorablement accueillie par les populations. C'est le cas d'ailleurs des autres opérations de relogement initiées dans le cadre du programme national «Ville sans bidonvilles», affirme l'Association des représentants des bidonvilles d'Anza. Les bidonvillois dénoncent fortement la manière dont cette opération est gérée. Et pour cause, « Certains agents d'autorité auraient faussé le recensement des habitants et seraient ainsi impliqués dans des affaires d'attribution de lots à des personnes de l'extérieur des bidonvilles», a-t-on confié.
Des difficultés qui persistent
La ville d'Agadir devait être déclarée ville sans bidonvilles, en 2007. Mais, à ce jour, rien que dans les quartiers des bidonvilles d'Anza, quelque 20.000 personnes y vivent encore. L'évaluation concernant les opérations de résorption de bidonvilles à Agadir, soutient-on, révèle l'existence de certaines difficultés, dont l'absence d'une vision claire pour cette ville. Ce qui explique d'ailleurs le grand retard que ce programme national a pris au niveau d'Agadir. Plusieurs raisons sont à l'origine de ce retard. D'abord, les infrastructures sociales n'ont pas été préparées dans les délais, affirme le maire d'Agadir, Tarek Kabbaj. Ce qui fait que les gens se retrouvent sur un lotissement nouveau et sans aucun équipement social de base, poursuit-il. Par ailleurs, les populations ciblées vivent dans des situations très précaires, et ont du mal à construire leur logement dans les délais normaux, nous a dit Kabbaj. Et ce dernier d'ajouter « les habitants sont tenus de démolir leurs baraques pour posséder un lot, de trouver un logement intermédiaire et de construire leur maison. Mais le problème, c'est que ceux-là n'ont pas les moyens financiers pour toutes les dépenses que cela engendre. D'autant plus que l'accompagnement social ne prend pas encore dans toutes ces opérations de relogement». Pourtant, l'accompagnement social des populations des bidonvilles est un élément important pour la réussite du programme national VSB.
Des projets rentables pour les spéculateurs
Selon les chiffres officiels, la ville d'Agadir compte près de 10.760 baraques abritant quelque 12.287 ménages répartis sur 65 quartiers de bidonvilles. Déjà, les statistiques de 1992 révélaient que le nombre des ménages bidonvillois s'élevait à 12.698. Depuis cette date, la ville a connu la programmation et la réalisation de plusieurs projets de résorption de l'habitat insalubre. Selon les officiels, plus de 6000 ménages ciblés ont, d'ores et déjà, bénéficié de ces opérations de relogement. Des milliards de centimes ont ainsi été alloués aux projets de relogement et de recasement. Ce qui laisserait croire que ce programme a réussi à débarrasser la ville de ces logements insalubres. Mais, il n'en est rien. Le recensement de 2004 va affirmer qu'Agadir abrite encore plus de 12.000 ménages. Explications : « ces projets de relogement sont devenus rentables, du moins pour les spéculateurs dont certains possèdent plus de 25 lots », révèlent des sources concordantes au Reporter.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.