Le siège de l'Union marocaine du travail (UMT) sur le boulevard des FAR à Casablanca, rafraîchi par un blanc immaculé, accueillera ce week-end, (11 et 12 décembre 2010), environ 1300 congressistes de cette centrale syndicale, créée le 20 mars 1955 en plein mouvement de libération par une élite de militants ouvriers. Ce congrès, le dixième depuis la création de l'UMT, sera tenu sous le thème : «la fidélité à l'identité et aux principes de l'UMT : base de notre lutte pour la démocratie et la justice sociale». Le dixième congrès marquera ainsi une nouvelle étape dans la vie de la centrale, fondée par feu Mahjoub Benseddik. Pour la première fois, des débats porteront notamment sur les statuts du syndicat et le mandat du secrétaire général. En effet, onze commissions seront constituées par les congressistes, mandatés par les vingt-six fédérations, les quarante-deux unions locales et régionales et les neuf syndicats nationaux et professionnels. Ces commissions se pencheront sur les amendements des statuts de la plus ancienne structure syndicale du pays, les relations avec les institutions représentatives, l'ouverture sur les forces politiques, en plus de la communication, les libertés syndicales, la formation, la jeunesse ouvrière et les relations extérieures. Selon des sources de l'UMT, l'ère du «Zaïm» est révolue et le successeur de feu Mahjoub Benseddik n'aura droit qu'à deux mandats de quatre années chacun. Au sein de l'UMT, plusieurs voix donnent favori l'actuel coordonnateur du conseil national, Miloudi Moukhareq, pour succéder à feu Benseddik. L'autre nouveauté de ces assises, qui interviennent quinze ans après le dernier congrès tenu en avril 1995, est le débat des commissions sur l'ouverture sur les forces politiques. De même, selon les documents qui seront présentés aux congressistes, le secrétaire général ne sera pas élu directement comme auparavant par le congrès, mais par le Conseil national. Ce dernier sera composé par la commission administrative, les secrétaires généraux et trésoriers des unions régionales et locales, des fédérations professionnelles et des représentants des comités des femmes, des jeunes et des retraités. Les deux jours de débats devront donc être conclus par la mise en place d'une nouvelle configuration de la centrale de feu Mahjoub Benseddik, avec un quota de 20% accordé aux femmes au sein de toutes les instances dirigeantes de l'UMT et une jeunesse capable d'assurer la relève. Ce congrès, dont les travaux démarreront ce samedi à 10 heures, verra la participation de plusieurs délégations représentant des centrales syndicales étrangères, notamment arabes, ainsi que des leaders politiques qui assisteront à la séance d'ouverture de ces assises. Il ressort clairement des documents de travail de ce dixième congrès que les questions de l'unité syndicale et de l'indépendance de la centrale occuperont une place de choix dans les débats qui s'annoncent d'ores et déjà passionnés. L'indépendance, à côté de l'unité syndicale, constituent le substrat nécessaire à la continuité de l'action à la quelle l'UMT tient jalousement depuis sa création.