Quinze long-métrages, représentant diverses nationalités, ont été choisis pour la 10-ème édition du Festival International du Film de Marrakech (FIFM). Une sélection éclectique et internationale donnant la priorité aux nouveaux talents, loin des têtes d'affiche et du bruitage des blockbusters. «La compétition officielle sera de haut niveau et devra avoir des échos très positifs chez les spectateurs», promet Noureddine Saïl, vice-président délégué de la fondation du FIFM. Pour tenir cette parole, les organisateurs de cette manifestation, qui aura lieu du 3 au 11 décembre, sont allés à la recherche de la perle rare dans quatre coins du globe (de l'Australie au Mexique, en passant par le Maroc et le Sri Lanka). «Les œuvres choisies devaient avoir une bonne maîtrise technique, refléter au public un choix clair du réalisateur et se distinguer par leur capacité à faire transmettre le message recherché», a-t-il expliqué. Néanmoins, cet éclectisme obéit également à une constante désormais immuable du festival: Dix parmi les quinze heureux prétendants à l'Etoile d'or sont des premières oeuvres, tandis que les trois autres sont des secondes. Et si l'on cherche du côté des réalisateurs il n'y a quasiment pas de noms connus, «juste» des jeunes cinéastes prometteurs. «Le choix des premières œuvres pour cette édition n'obéit pas à un critère donné, mais s'inscrit plutôt dans le cadre d'une philosophie propre au FIFM, note celui que l'on surnomme le père de la cinéphilie marocaine. Pour lui, ‘»un grand festival du calibre du FIFM constitue le cadre idoine pour assurer la promotion nécessaire pour faire connaître ces œuvres, faisant savoir que l'objectif du festival est également de dénicher de nouveaux films et de nouveaux talents». Il en est ainsi du long-métrage «Mirages» de Talal Selhami, choisi parmi 11 films pour représenter le Maroc. Un film qui a su «se libérer des contraintes propres à la première œuvre et se distingue à la faveur de sa forte expressivité et sa maîtrise technique «. A peine âgé de 28 ans, Talal Selhami est venu réaliser «Mirages» à Casablanca et Ouarzazate. Une fable sur un groupe de cinq personnes aux profils très différents se retrouve en compétition pour décrocher un emploi prestigieux à la Matsuika, une multinationale s'installant au Maroc. Après un entretien avec le PDG, les candidats se voient proposés une ultime épreuve pour déterminer le gagnant dans un lieu tenu secret. Ils acceptent et embarquent à bord d'un minibus dépourvu de vitres. Après des heures de route, le véhicule a un accident et les candidats se retrouvent prisonniers de la carcasse de métal. Ils réussissent à s'en sortir en unissant leurs forces mais découvrent qu'ils sont en plein milieu du désert et que le chauffeur a disparu. Ne sachant si l'accident est réel ou si l'épreuve commence, les candidats vont errer dans le désert à la recherche d'indices et seront confrontés à des mirages les renvoyant à leurs peurs les plus profondes... Difficile de citer tous les autres, qui arrivent avec un premier où un deuxième film. L'Asie sera à l'honneur avec un réalisateur chinois, un autre coréen, de même que l'Europe (l'Italie, l'Espagne, la Belgique, le Danemark et l'Allemagne). Et puis viennent les anciens. Les habitués des Festivals, qui ont généralement l'habitude de ne pas repartir bredouilles. C'est le cas, à titre d'exemple, du Russe Alexey Uchitel, dont son His Wife's Diary a été sélectionné aux Oscars, qui revient avec The edge dans la Russie d'après Seconde guerre mondiale, où ses héros se livrent à d'étranges courses de train.