Le boulevard Aba Chouaib Doukkali, réputé depuis les attentats d'avril 2007, est en passe de se transformer en décharge informelle. Des ordures ménagères, dégageant des odeurs nauséabondes sur un rayon de plusieurs mètres, jonchent les abords du boulevard. Les services de l'arrondissement d'Al Fida avaient procédé à l'asphaltage de la chaussée et quitté les lieux laissant le projet inachevé. Aujourd'hui, la population locale paie le prix de ce laisser-aller des élus de la zone. Où est la politique de proximité mise en place par la création de ces arrondissements communaux dans le cadre de la formule de l'unité de la ville ? Où sont les services de l'entreprise qui gère le secteur de la collecte des ordures ménagères dans le cadre de la gestion déléguée ? Qu'en est-il du suivi et du contrôle de la commune comme le stipule le cahier des charges liant le conseil de la ville aux entreprises délégataires ? Un flux de questions, aussi crues les unes que les autres, se pose dans ce cadre par les riverains. Le nez de ces derniers est mis à rude épreuve dès qu'ils ouvrent les fenêtres de leurs demeures et chaque fois qu'ils traversent le boulevard. Et les camions-bennes, dans un état ferrailleux, complètent le reste chaque fois qu'ils passent pour le ramassage des ordures ménagères. Ces engins lâchent un «jus» en passant qui arrose toute la zone par des odeurs fétides qui se propagent insidieusement le long du boulevard et des ruelles adjacentes. Le spectacle est désolant. Il faut dire qu'il s'agit d'un bien triste tableau, mais surtout une véritable calamité pour l'environnement. Alors que la zone est caractérisée par une forte densité démographique et de plusieurs maisons menaçant ruine à tout moment, surtout en cette période des pluies. Le danger guette ainsi la population locale de tous les côtés. Et les élus demeurent toujours aux abonnés-absents. Ils n'apparaissent que lors des campagnes électorales en promettant des lendemains merveilleux aux habitants de la zone et disparaissent juste après le verdict des urnes. Ils appliquent parfaitement ce système selon lequel les promesses n'engagent que ceux qui y croient. Désolant. B.A Point de mire Spéculation immobilière C'est un fait. Des spéculateurs immobiliers ont réussi à faire main basse sur la ville de Casablanca, depuis belle lurette. Et ils ont toujours été à la taille de cette grande métropole mouvementée. Depuis l'ère de l'urbaniste Ecochard, (1945-1953), jusqu'au début du vingt-et-unième siècle, aucun Schéma directeur d'aménagement et d'urbanisme (SDAU) n'a été respecté. Ecochard avait proposé un plan d'aménagement qui tenait compte de la croissance désordonnée de la ville. Ce plan prévoyait l'extension de la ville sur l'axe Casablanca-Mohammedia pour former un ensemble urbain, relié par un tissu industriel. Cette vision avait aussi pour but de préserver les terres agricoles à l'est de la ville. Mais, finalement, c'est pratiquement le contraire qui s'est produit. La brique a bouffé les terres agricoles, asphyxiant les poumons verts de la ville. En 1984, l'agence urbaine de Casablanca vit le jour et mis en place un schéma directeur d'aménagement et d'urbanisme pour une vingtaine d'années. Le sort de ce fameux schéma n'a pas été différent de celui d'Ecochard. Environ 80% des projets, (équipements, infrastructures, services publics, etc), prévus par ce schéma n'ont pas été réalisés. Pis encore, ce schéma est arrivé à échéance au début de ce millénaire et la porte a été grandement ouverte à la formule des «dérogations», sans aucun respect de la circulaire ministérielle qui l'a instaurée dans le but de promouvoir l'économie de la ville et l'emploi. Une aubaine pour les spéculateurs immobiliers. Ainsi, des immeubles de plusieurs étages ont été bâtis dans des zones où les plans d'aménagements, outils d'exécution du défunt schéma directeur, prévoyaient des R+3. Au moment où cette formule des «dérogations» battait son plein, l'ancien gouverneur directeur de l'agence urbaine ne cessait d'annoncer que la ville aura un nouveau schéma directeur. Ce schéma, avait-t-on indiqué, assurera à Casablanca une réelle transformation digne des grandes métropoles. On avait alors annoncé que ce schéma verra le jour en mars 2008. Presque trois ans plus tard, les plans d'aménagement ne sont pas encore mis en place. Jusqu'à quand ? Il est juste permis de poser la question au moment où la commune urbaine de la ville est dirigée par un promoteur immobilier et dans le bureau de son conseil figure un autre redoutable spéculateur immobilier. Voilà pourquoi des tapages éclatent chaque fois qu'un dossier ayant trait à l'immobilier est programmé à l'ordre du jour d'une session de la mairie. Et les habitants de la ville suivent avec angoisse cet état de choses. Impitoyable. B. Amenzou Procès d'Affilal et consorts : Plus de vingt reports Après plusieurs reports, la Chambre criminelle (premier degré) de la Cour d'Appel de Casablanca poursuivra le 2 décembre prochain l'examen de l'affaire de l'ancien président de la commune urbaine de Aïn Sebaâ, Abderrazak Afilal, et consorts. Quelque 22 prévenus sont poursuivis dans le cadre de cette affaire. Outre les deux anciens présidents de la commune urbaine de Aîn Sbaâ, Abderrazak Afilal et Lahcen Hairouf, des entrepreneurs, des architectes et des agents d'autorité sont au banc des accusés. Les chefs d'accusations retenus contre les uns et les autres s'articulent autour de dilapidation et détournement de fonds publics, falsification de documents officiels et de titres commerciaux et bancaires, corruption et abus de pouvoir lors de la réalisation du projet immobilier Hassan II au quartier Hay Mohammedi dans la préfecture des arrondissements de Aïn Sbaâ Hay Mohammadi.Selon certains observateurs, le juge d'instruction Jamal Serhane aurait constaté lors de l'enquête que des malversations auraient jalonné les chantiers du projet Hassan II pour le relogement des bidonvillois du quartier Hay Mohammadi. Signalons que ce procès a démarré juste après la condamnation en première instance des accusés poursuivis dans l'affaire du projet de construction de logements Ouled Ziane Fouarat. B.A APAEI : Les enfants inadaptés mentaux réclament justice Le feuilleton des plaintes concernant l'ancien président de l'Association des parents et amis des enfants inadaptés (APAEI) a battu tous les records. Il mérite d'être inscrit sur le livre Guinness des records. Les audiences se poursuivent, les condamnations tombent à la fin de chaque procès, mais le présumé-accusé est toujours en liberté. La peine de prison ferme infligée en première instance est généralement transformée en appel en sursis. Il a cumulé plus de vingt mois de prison. Et les amendes ainsi que le montant détourné (environ treize millions de dirhams) ne sont toujours pas versés à la partie civile qui est bien entendu ces enfants inadaptés mentaux. Aujourd'hui, une autre affaire, concernant le non versement des cotisations des employés à la CNSS, traine toujours au niveau des services de la police judiciaire de Casablanca Anfa. Alors que l'affaire concerne un abus de confiance. En dépit de ces problèmes, cette association se trouve aujourd'hui dans la dernière ligne droite dans son projet de restructuration. L'aboutissement de ce chantier est le résultat d'une convention signée entre cette association et le ministère chargé du développement social, de la solidarité et de la famille. Les projets programmés sont opérationnels. L'APAEI, créée en 1972, prend en charge 400 enfants inadaptés mentaux, encadrés par 120 éducateurs. M.Y Atouts de la Métropole Première ville du Maghreb et la quatrième du continent Africain Ville jeune et dynamique, elle concentre près de 60% des activités industrielles du pays et regroupe les principaux décideurs économiques. Premier centre d'affaires du pays, la ville est le siège des grandes banques, des groupes industriels et des sociétés internationales. La restructuration du marché financier, avec la réforme de la Bourse au début des années 90, a fait de Casablanca une place financière émergente décidée à compter parmi les grandes places africaines. Des investisseurs étrangers ont ainsi fait leur apparition totalisant 10 % de la capitalisation boursière. Premier port du royaume, le Port de Casablanca représente à lui seul près de 60% du trafic maritime marocain, soit 20 millions de tonnes qui y transitent chaque année. Avec plus de 47 000 visiteurs par an, Casablanca s'affirme en tant que destination touristique où le tourisme d'affaires y occupe une place importante. Les équipements touristiques de la ville viennent confirmer cette tendance puisque les hôtels quatre et cinq étoiles représentent 70% de la capacité hôtelière de la région. Afin de répondre aux exigences de l'activité économique, la ville est dotée de toutes les infrastructures de base la rapprochant ainsi des grandes métropoles occidentales: Un aéroport concentrant à lui seul 46% du trafic aérien national, un réseau portuaire présentant plus de sept kilomètres de quai, sept zones industrielles équipées à près de 100%, etc. Les performances de l'activité économique casablancaise, la concentration de l'activité industrielle, expliquent la force d'attraction de la ville où chaque année de nombreux Marocains viennent grossir les rangs de la métropole. Cet afflux massif entraîne une extension rapide de la ville et une urbanisation souvent incontrôlée. Afin de maîtriser l'expansion du Grand Casablanca, un Schéma Directeur d'Aménagement Urbain (S.D.A.U.) a été mis en oeuvre dès 1984. Un nouveau schéma se prépare aujourd'hui en vue d'accompagner le développement de la ville sur tous les plans. Trafic ferroviaire La nouvelle gare de Casa-Port n'est toujours pas livrée Quand SM le Roi Mohammed VI a procédé à la pose de la première pierre pour la construction de la nouvelle gare Casablanca-Port, dont la première tranche nécessite une enveloppe budgétaire de 250 millions de DH, un communiqué de l'Office National des Chemins de Fer (ONCF) avait indiqué que la fin des travaux de construction est programmée à fin octobre 2010. Un mois plus tard, ladite gare n'est pas encore livrée. Et le bâtiment provisoire aménagé sur la rue Moulay Abderrahmane, à quelque 300 mètres de l'ancienne gare, assure toujours la continuité du trafic ferroviaire au profit des usagers. Jusqu'à quand ? C'est la question que se posent les usagers. Rappelons que l'ONCF avait récupéré la superficie du centre 2000 pour l'expansion de cette gare ferroviaire Casa-port et la modernisation du Centre pour être en phase avec la vision «Casa 2010» et s'intégrer dans les grands projets structurants de la Métropole tels que la Marina et le complexe hôtelier jouxtant la zone. Ce projet constitue un nouveau fleuron du réseau moderne des gares ferroviaires au Maroc, adapté à son environnement et jouissant d'une position stratégique qui lui permet d'être un pôle urbain important. La première tranche prévoit la construction d'un bâtiment voyageurs (hall voyageurs, locaux commerciaux, bureaux administratifs et quais), d'un immeuble de 6 étages (bureaux et locaux commerciaux et un parking sous terrain à deux niveaux), des aménagements extérieurs (une esplanade et des parking), le remaniement des installations ferroviaires (renouvellement des rails, caténaires, signalisation) et des installations et équipements pratiques (affichage électronique des horaires des trains, bancs d'attente, publiphones, vidéosurveillance, détection d'incendies). Les travaux de cette première tranche devraient s'achever en 2010, alors que la deuxième tranche, qui sera réalisée en partenariat avec des investisseurs, prévoit la construction d'un centre tertiaire composé de trois édifices de 6, 11 et 22 étages comprenant des locaux et bureaux commerciaux et un parking sous terrain à deux niveaux. Le nombre des trains reliant quotidiennement Casablanca-port et Rabat est passé de 46 trains en 2002 à 74 en 2007 et devrait atteindre 190 trains à l'horizon 2015. Le nombre des voyageurs utilisant annuellement cette ligne ferroviaire a aussi progressé, passant de 4,2 millions passagers en 2002 à 6,5 millions en 2007. Ce chiffre devrait atteindre 15 millions voyageurs en 2015. Mohamed Younes A chaque jour suffit sa peine... Le président de l'arrondissement de Mers Sultan, Houcine Haddaoui en aparté avec le président du Conseil de la ville, Mohamed Sajid lors de la dernière session de la mairie. Le sujet abordé serait la question de l'alternance forcée en vue à Mers Sultan et les désaccords qui ponctuent le bureau de la mairie. Les prochains jours seront révélateurs. (Ph Akil Macao)