Dans le rôle que vous vous êtes arrogé de donneur de leçons patenté, vous venez de franchir le seuil de l'ignominie que vous n'auriez jamais dû franchir. Sans la qualification requise, vous avez de tout temps adopté la posture surfaite de l'analyste téméraire capable de clouer les choix fondamentaux de son pays au pilori. Usant jusqu'à la corde, de l'espace de liberté chèrement acquis par ce pays et ses forces vives, vous déversez sur lui hebdomadairement un torrent d'insanités, demeuré généralement sans réponse. Je ne suis pas tenu par les mêmes inhibitions ; et mon devoir de patriote me fait l'obligation de vous dire que vous devriez rougir de honte Monsieur Benchemsi !! Passe pour l'injure indigne que vous adressez à la MAP que «personne n'a cru, tellement on est habitués à ses mensonges grossiers relayant des instructions officielles non moins grossières». D'autres agences, sans doute, sont mieux seyantes à votre goût… ! Nous évoluons de toute évidence dans un environnement médiatique déliquescent, où l'injure est devenue une forme d'expression politique, la diffamation un instrument de combat et la désobligeance à l'égard de la patrie une banale opinion politique au même titre qu'une autre ! … «Le Polisario, affirmez vous, sans vergogne, a remporté la bataille de la communication. Avec, suprême humiliation, des moyens ridicules comparés aux nôtres !». Qu'en si peu de mots vous profériez autant d'incongruités, il faut reconnaître que vous ne manquez pas de talent. Je suis révulsé par une attitude aussi scandaleuse, au moins pour trois raisons : 1- Le Polisario, contrairement à votre grossière affirmation, n'a pas «remporté sa guerre médiatique contre le Maroc», parce qu'en dehors de l'Etat et la presse d'Algérie et de la presse (et non pas l'Etat) espagnole, qui mènent une guerre immorale contre le Maroc, le reste du Monde, traite globalement notre pays avec sérénité, responsabilité et respect, comme le prouve l'accueil plus que favorable fait à son plan d'autonomie. Les agissements anti-marocains constatés au niveau de certains pays et ONG, ne vont pas au-delà de pétitions de principe redondantes, sans impact international notable. 2- Contrairement à votre perception calamiteuse, le Polisario n'use pas de «moyens ridicules» (évocation mensongère par laquelle vous souhaitez ridiculiser votre pays). Il use tout simplement de la machine de propagande diplomatique et médiatique de l'Algérie, et de la puissante machine de la presse espagnole toutes tendances confondues. Si pour vous il s'agit là de moyens ridicules, il va falloir expliquer le sens que vous donnez aux mots. 3- Contrairement à ce que vous laissez entendre, en faisant porter la responsabilité d'un échec –au demeurant inexistant– de la cause marocaine à la seule MAP, je me dois de vous interpeller, vous M. Ahmed R. Benchemsi, Directeur de publication d'une revue hebdomadaire ayant pignon sur rue : Qu'avez-vous fait, vous, pour suppléer les défaillances d'une agence trop officielle à votre goût ? Vous l'expert incontournable en stratégie communicationnelle, vous qui mettez en avant votre science infuse, vous qui ne voyez dans la communication officielle, qu'un fatras d'inepties, eh bien vous, que faites-vous, ne serait-ce qu'une fois par semaine pour apporter votre soutien à une cause que vous considérez si mal défendue ? Est-ce par des éditoriaux comme celui de cette semaine, où seuls sont encensés les adversaires du Maroc, qui mènent contre nous une guerre sans merci ? Ceux-là, eux, sont en rang de combat, sans coup férir contre votre pays. Mais peut-être qu'il s'agit là d'un discours trop patriotard, incompatible avec la ligne éditoriale de «Tel Quel», la revue qui bouscule allègrement tous les discours convenus ! Non Monsieur Benchemsi, par vos attitudes outrancières, par vos propos fallacieux, par vos combats douteux, vous ne vous couvrez pas de ridicule, mais d'opprobre. La guerre que vous évoquez, est d'abord celle des médias, celle-là même que vous avez désertée. Mes engagements professionnels m'obligent, à vous lire chaque semaine c'est le côté désagréable de la fonction ministérielle.