La koutla démocratique vient de fêter ses 18 ans d'existence. Les leaders des principales formations qui la composaient étaient de la fête. Chacun s'y accroche et tous conviennent qu'il est temps de redynamiser son action pour la sortir de l'état léthargique dans lequel elle semblait se morfondre. Des contacts ont été entrepris dans ce cadre-là. Et les formations progressistes qui tiennent à ce que l'Istiqlal reste dans le giron d'un tel ensemble le font en raison du poids politique conféré à leur allié «nationaliste» beaucoup plus que par des considérations idéologiques qui contribuent, elles, à clore le cercle de l'action. Bien sûr qu'il se trouve bien des progressistes qui veulent aller vite en besogne en déclarant la Koutla démocratique morte et enterrée. A leurs yeux, cela contribuerait au moins à clarifier davantage le jeu politique et le positionnement de chacune des formations sur l'échiquier. Que de débats ont été nourris autour de cette question sans pour autant que leur résonance trouve l'écho auprès des états-majors des partis composant la Koutla. Serait-ce dire que les clivages gauche-droite n'ont pas de réelle prise sur la société ? En tout cas, la littérature fournie autour de ce « bloc historique » s'accommode mal des questions qui «clivent» et se concentrent davantage sur la plate-forme politique commune qui a permis au pays de vivre une alternance consensuelle. Et c'est de cet acquis historique qu'il est question aujourd'hui à l'heure où l'offre en termes de réformes politiques et institutionnelles, reste en-deça d'une demande exprimée par les formations de la Koutla. Et c'est ce qui remet sur le devant de la scène le caractère «indémodable» d'une telle coalition. PPS, USFP et PI entendant, bien sûr, tisser une nouvelle plate-forme politique susceptible de générer de nouvelles réformes qui sont de nature à renforcer le processus démocratique et à assainir le climat politique marqué, il est vrai, par la résurgence d'une méfiance à l'endroit du politique que rien ne légitime. Et dans ce processus là, force est de souligner que les composantes de la Koutla entendent, chacune de son côté, enrichir la plate-forme d'action commune. Et cela rejoint les réformes de «nouvelle génération» que le PPS fait valoir à la veille de son 8ème Congrès. Réformes qui pourraient assurer une réoccupation du terrain politique et imprimer une nouvelle dynamique, doublée d'une force politique non négligeable, au «cahier revendicatif» latent. Car il faut convenir que le jeu politique dans son ensemble pâtit de deux choses, l'une consubstantielle à l'autre. La première est la panne des réformes institutionnelles qui doivent garantir le succès du processus démocratique dans son ensemble. Une panne qu'il s'agira de réparer, dans la consultation sereine, pour que les acquis réalisés soient renforcés par d'autres et non pas rognés. Quant à la deuxième, elle a trait, elle, à la capacité du pays à supporter l'arrivée d'un nouvel acteur qui promet de «raser gratis» tout en se musclant au passage au détriment des autres. C'est cette maldonne qui confine au surréalisme en politique qui risque de pervertir, in fine, le jeu politique dans son ensemble. Car le pays tire sa force d'un pluralisme fort et non pas d'une redistribution factice des rôles. Devant un tel tableau, la Koutla démocratique a sans doute bien des rôles à jouer. Stratégiques, bien sûr. Les prochaines échéances électorales et politiques qui se rapprochent ne permettent plus à qui que ce soit du corps politique de faire du surplace. C'est une affaire de survie, certes. Mais c'est surtout une affaire de réhabilitation de la politique, dans tout ce qu'elle a de noble dans son acception, aux yeux des citoyens. L'anniversaire de la Koutla démocratique réussira-t-il à crédibiliser l'action politique de cet ensemble pour l'immédiat, comme pour le futur ?