Allal Mahnine affirme que la Koutla démocratique doit élargir le champ de son action pour sortir de sa léthargie. ALM : Quel est l'objectif des réunions récentes entre les partis de la Koutla ? Allal Mahnine : La réunion qui a eu lieu, mardi, entre le parti de l'Istiqlal et l'USFP et celle qui devait avoir lieu, mercredi, entre l'USFP et le PPS s'inscrivent dans le cadre d'une série de rencontres entamées entre les composantes de la Koutla démocratique. Ces réunions s'inscrivent également dans le cadre du suivi des travaux de la commission conjointe qui a été mise en place par les partis de la Koutla pour entamer une réflexion sur les réformes politiques et constitutionnelles. Pour des raisons bien connues, le travail de cette commission a été interrompu pendant un certain temps. Mais, on assiste récemment à la relance de cette commission. Les réunions actuelles entre les partis de la Koutla ambitionnent également d'évaluer les exigences actuelles et de préparer par la même une réunion tripartite entre les partis de la Koutla. Quelles sont les mesures concrètes pour faire renaître la Koutla ? Je pense que la Koutla doit élargir le champ de son action et s'ouvrir sur d'autres partis politiques pour sortir de sa léthargie. Ceci dit, je pense que le débat à propos de la «mort» ou de la «renaissance» de la Koutla est déplacé. Les partis de la Koutla ne cessent de rappeler que la Koutla demeure le cadre de référence qui conditionne leur action. Il est normal qu'il y a eu des hauts et des bas dans le parcours de la Koutla car chacune de ses composantes a ses propres structures et institutions et peut ainsi adopter, dans certaines circonstances, des positions différentes. Nous avons constaté récemment que, même au sein de l'USFP, il y a eu un débat passionné entre ceux qui militent pour la sortie du gouvernement et ceux qui sont contre un retrait. Ceci est normal. L'essentiel c'est qu'il n'y a pas de différend substantiel entre les composantes de la Koutla. Certains observateurs soulignent que la Koutla est presque morte et que ses composantes doivent tenir un discours plus réaliste ? Ceux qui avancent cela ont l'esprit fermé. Soit qu'ils ne connaissent pas l'histoire de la Koutla, soit qu'ils veulent saper ses acquis. La Koutla démocratique compte à son actif beaucoup d'acquis et elle peut faire plus. D'ailleurs, le débat actuel sur la nécessité de la polarisation de la vie partisane pour mettre fin à la balkanisation c'est la Koutla qui l'a enclenché depuis le début des années 90. Ceci dit, la Koutla a toujours son mot à dire.