Les cours du pétrole ont atteint 82 dollars le 25 octobre, en hausse de 22% depuis leur bas de mai, soutenus par la baisse du dollar et une demande ferme. Globalement, les cours pétroliers continuent de fluctuer dans une fourchette large de 70 à 85 dollars, aux alentours d'une moyenne de 78 dollars, suivant les revirements des sentiments des investisseurs. Quant aux fondamentaux du marché pétrolier, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) prévoit un ralentissement de la croissance de la demande mondiale en pétrole en 2011, suite à la modération attendue de la croissance économique mondiale et à une amélioration de l'efficacité énergétique dans les pays de l'OCDE. Ainsi, la demande mondiale de pétrole devrait augmenter de 1,2 mbj à 88,2 mbj en 2011, contre une hausse de 2,1 mbj cette année, tirée entièrement par les pays émergents d'Asie, du Moyen-Orient et d'Amérique Latine. Selon l'AIE, les stocks commerciaux dans les pays de l'OCDE continuent d'augmenter avec une hausse de 16 mb à 2.790 mb en août pour couvrir 61,1 jours de consommation, s'approchant ainsi de leur niveau record d'août 1998. Les données préliminaires pour le mois de septembre montrent un important retrait de 32 mb après cinq mois consécutifs de reconstitution des stocks. Aux Etats-Unis, les stocks commerciaux de brut se sont établis à 361 mb à la mi-octobre, en hausse de 7% en glissement annuel, restant largement au-dessus de la limite supérieure de la fourchette de variation en cette période de l'année. L'offre mondiale de pétrole a reculé légèrement à 86,9 mbj en septembre, suite à la baisse de la production non-OPEP en raison des opérations de maintenance saisonnières. La production de l'OPEP a augmenté légèrement à 29,3 mbj en septembre, représentant environ un tiers de la production mondiale. Hors Iraq, la production de l'OPEP s'est établie à 26,77 mbj, en hausse de 5% depuis son bas de cinq ans de mars 2009, excédant de 1,93 mbj l'objectif de production de l'Organisation. Aussi, le taux d'application des réductions de quotas est remonté de 4 points à 54% en septembre mais reste largement en deçà des niveaux enregistrés en début 2009 (environ 80%). Comme attendu, l'OPEP a maintenu son objectif de production inchangé à 24,84 mbj lors de sa réunion du 14 octobre à Vienne. Selon l'AIE, l'offre non-OPEP devrait croître de 0,5 mbj à 53,1 mbj en 2011, après une hausse de 0,9 mbj cette année. De son côté, la demande de pétrole produit par les pays de l'OPEP devrait s'élever à 29,3 mbj en 2011, en hausse de 0,1 mbj par rapport à 2010. Les capacités excédentaires de l'OPEP, un facteur clé dans le marché pétrolier, dépassent actuellement les 5 mbj, largement suffisantes pour répondre à la demande supplémentaire. Du fait d'une demande modérée, d'une offre abondante et des niveaux de stocks historiquement élevés, le marché pétrolier devrait rester relativement stable à l'horizon 2011. Dans ce contexte, le FMI prévoit des prix pétroliers à 76 dollars en 2010 et à 79 dollars en 2011. De son côté, le Département américain d'énergie table désormais sur des cours de 78 et 83 dollars respectivement en 2010 et 2011. Globalement, les projections de différentes sources montrent des cours moyens de pétrole aux alentours de 78 dollars en 2010 et de 82 dollars en 2011. Ces niveaux de prix coïncident avec la cible préférée de certains grands pays de l'OPEP qui devrait continuer de soutenir la stabilité du marché pétrolier. Toutefois, des incertitudes entourent les prévisions des prix de pétrole, relatives notamment aux perspectives économiques, au taux de change du dollar, aux niveaux des stocks, à l'attitude des pays de l'OPEP, au comportement des marchés financiers et au contexte géopolitique. Les prix des phosphates inchangés En septembre 2010, les prix du phosphate brut sont restés inchangés pour le cinquième mois consécutif, à 125 dollars la tonne, après une hausse de 40% sur les quatre premiers mois de l'année. Les cours du DAP, du TSP et de l'urée ont rebondi respectivement de 5%, 12% et 17% par rapport à août, portant leurs gains annuels respectifs à 44%, 83% et 22%. Les cours du chlorure de potassium ont reculé de 2% en septembre, portant leur baisse à 15% depuis le début de l'année. En termes de perspectives, les cours des engrais, en particulier phosphatés, devraient poursuivre leur remontée, tirés par le rebond attendu de la demande mondiale. Les agriculteurs devraient utiliser davantage de fertilisants pour accroître le rendement de leurs cultures, devenues plus rentables après la flambée récente des cours mondiaux des céréales.