Marcelino Camacho, fondateur de la centrale syndicale espagnole Commissions Ouvrières (CC.OO), est décédé, vendredi, dans un hôpital de Madrid à l'âge de 92 ans à la suite d'une longue maladie. Premier secrétaire général des CC.OO, entre 1978 et 1987, il fut également député du Parti Communiste d'Espagne (PCE) au premier parlement de l'Espagne démocratique entre 1977 et 1981. Il avait adhéré à ce parti en 1935, un an seulement après avoir rejoint les files de la centrale syndicale Union Générale des Travailleurs (UGT). Il s'était distingué, dès l'âge de 18 ans, pour sa lutte contre le franquisme, ce qui lui valut plusieurs séjours en prison et dans différents centres de concentration et de travaux forcés. En 1943, il s'échappa de la répression franquiste pour se réfugier au Maroc, alors colonisé par la France, et un an plus tard, il s'installa en Algérie. Il ne regagna l'Espagne qu'á la suite d'une mesure de grâce, en 1957, année où il créa dans la clandestinité les Commissions Ouvrières. Cette initiative allait le reconduire encore une fois à la prison. Il fut élu secrétaire général des CC.OO, en 1978, mais il a dû démissionner de son siège de député du PCE à cause des malentendus avec son parti, et quelques années plus tard, il céda la direction des CC.OO à Antonio Gutierrez pour se contenter du titre de Président d'honneur. En 1996, il renonce à ce titre pour protester contre la distanciation du syndicat des positions du PCE. Dans un ouvrage autobiographique, qui a pour titre “Je reconnais que j'ai lutté », Camacho décrit en détail son périple de défenseur des droits humains et syndicaux et ses relations avec le pouvoir politique et la gauche.