A l'issue des leurs travaux, les chefs d'Etat et de gouvernement réunis aux XIIIe Sommet de la Francophonie ont adopté la Déclaration de Montreux et neuf résolutions. Le Maroc était représenté à ce sommet par le Premier ministre, M. Abbas El Fassi, qui y a prononcé une allocution dans laquelle il a notamment plaidé pour la mise en place d'une gouvernance mondiale politique et économique à visage humain. Réunies deux jours durant dans cette petite ville suisse au bord du Lac Léman, les délégations de ce Sommet, dont quelque 40 étaient représentées par des chefs d'Etat et de gouvernement, ont adopté ce texte qui «concrétise» les discussions qui ont porté sur les «Défis et visions d'avenir pour la Francophonie», déclinées en trois thématiques : «la Francophonie acteur des relations internationales et sa place dans la gouvernance mondiale», «la Francophonie et le développement durable» et «la langue française et l'éducation dans un monde globalisé». Ce sommet a salué la création, sous l'impulsion de la Suisse, d'un Réseau d'excellence des sciences de l'ingénieur de la Francophonie (RESCIF) sous la houlette de l'Ecole polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), et dont Ecole Mohammadia d'Ingénieurs (EMI) fait partie, ainsi que la formation de groupes d'ambassadeurs francophones appelés à coopérer avec les institutions et les acteurs partageant les objectifs de la Francophonie. Le Sommet de Montreux a réaffirmé aussi la place, la visibilité et la valeur ajoutée de la Francophonie dans la gouvernance mondiale et comme acteur dans les relations internationales. Il a en outre appelé à une réforme de la gouvernance économique mondiale par le renforcement de la coopération et de la complémentarité entre l'ONU, coeur de la gouvernance mondiale, et les enceintes économiques, dont le G20. Le Maroc favorable à une solidarité francophone Lors de son intervention à la 26e Conférence ministérielle de la Francophonie, Mme Akharbach, secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères et à la coopération, a attiré l'attention sur le fait que si notre monde d'aujourd'hui est confronté à de nouveaux défis majeurs pour la stabilité et la sécurité collective tels que les défis sécuritaires liés, entre autres, au terrorisme, à la piraterie et aux trafics de tous genres, de larges parties de notre espace francophone, notamment en Afrique, sont singulièrement exposées et particulièrement vulnérables à ces périls qui portent atteinte non seulement à leur droit à la sécurité et à la stabilité, mais ruinent aussi leurs efforts de développement économique Face à cette situation, a-t-elle insisté, le Maroc appelle à une plus grande attention et à une action collective francophone pour formuler des réponses pertinentes aux défis sécuritaires transnationaux dans la grande région du Sahel, d'Afrique du Nord et d'Afrique de l'Ouest, soulignant l'urgence d'examiner et de rechercher ensemble de nouveaux modes de coopération et de solidarité face à ces menaces suprarégionales. La responsable marocaine a, par ailleurs, affirmé que le Maroc, dont le Souverain, SM le Roi, préside le Comité Al Qods, déploie depuis de nombreuses années une valeureuse action de terrain pour soulager les souffrances des habitants de Jérusalem et sensibiliser l'opinion publique internationale à la protection d'Al Qods comme symbole de la coexistence pacifique entre les religions et les cultures, exhorte à davantage de mobilisation et de soutien de la part de la famille francophone pour attirer l'attention du monde sur la situation du peuple palestinien et pour faire aboutir la solution politique négociée de deux Etats vivant côte à côte en paix. La Francophonie, actrice majeure en matière de défense de la diversité culturelle, doit, dans son combat, s'inscrire dans la continuité pour la démocratisation des relations internationales notamment en matière de décision économique et financière et de reconnaissance de la diversité dans des domaines autres que la culture. Pour plus d'équité et d'égalité Pays fier de son ancrage africain, le Maroc est particulièrement attaché à cette exigence d'équité dans les relations internationales et à la prise en compte de l'apport spécifique de chaque pays et de chaque région à la résolution des problèmes globaux notamment en cette période de sortie de crise. Au sein de la famille francophone, le Royaume, dans l'esprit de la Déclaration de Bamako, s'est constamment mobilisé pour le renforcement des institutions de l'Etat de droit, l'échange des pratiques et des expériences utiles en la matière, la promotion de la culture démocratique et des droits de l'Homme véritablement assumés, a-t-elle souligné. Avant de terminer son allocution, Mme Akharbach a estimé que la Francophonie ne s'invitera à la table des grandes négociations internationales que lorsqu'elle se sera érigée en espace riche d'expériences réellement partagées en matière d'échanges économiques, de développement durable et de concertation politique.