Hamid Bennani est l'une des figures emblématiques du cinéma marocain. Son premier long métrage «Wechma» réalisé en 1970 a été reconnu de notoriété sans égale et le fondateur de la cinématographie marocaine. Hamid Bennani, né le 5 novembre 1942 à Meknès, est un cinéaste marocain. En 1958, il bénéficie d'un stage en art dramatique et d'atelier de création et d'écriture organisé par le ministère de la Jeunesse et des Sports. Il effectua ses études secondaires aux lycées Poeymirau et Moulay Ismaïl, avant de rejoindre la Faculté des lettres de Rabat où il obtint une licence en philosophie en 1964. En 1965, il entreprend des études de cinéma à l'Institut des hautes études cinématographiques (IDHEC) actuellement la Femis, dont il est lauréat en 1967, section «Réalisation, production et régie». Faisait partie de sa promotion l'autre cinéaste marocain, Moumen Smihi. Parallèlement à ses études, à Rabat comme à Paris, il suit les séminaires animés par les philosophes Jacques Derrida, Roland Barthes et Paul Ricœur. En 1968, il intègre la Radiodiffusion Télévision marocaine où il assure la fonction de chef de service des relations extérieures. Il démissionne de la RTM et fonde en 1970 la société de production « Sigma 3 » en collaboration avec Ahmed Bouanani, Mohamed Abderahman Tazi et Mohamed Sekkat. C'est la société qui produisit la même année son premier long métrage «Wechma» (Traces). C'est le film qui, dès son achèvement, bénéficia d'une notoriété sans égal, tant au Maroc, grâce aux mini circuits de ciné-clubs placés sous l'égide de la Fédération marocaine des ciné-clubs (FMCC) qui participa d'ailleurs au financement du film, comme à l'étranger où il obtint de nombreux prix dans les festivals de cinéma. La critique l'accueille avec enthousiasme et lui reconnaît une qualité inégalée jusqu'alors. Il est unanimement considéré comme le film fondateur de la cinématographie marocaine. Les films réalisés précédemment par les cinéastes marocains, notamment «Vaincre pour vivre», «Quand mûrissent les dattes» et «Soleil de printemps», en comparaison avec «Wechma», ne sont que des reproductions, parfois paresseuses, de stéréotypes connus de tous. «Wechma» est un film à l'atmosphère pesante qui s'intéressait davantage aux luttes internes des personnages qu'à leurs actions. Ce fut une étape importante dans l'évolution du cinéma marocain puisqu'il ouvrit la voie aux nouvelles techniques de narration explorée par Moumen Smihi, Ahmed Bouanani et Mustapha Derkaoui. Malgré son succès critique, le film ne bénéficia que d'une courte sortie commerciale à Casablanca (Maroc) et ce n'est qu'en 1980 qu'il sera projeté dans la salle d'art et d'essai «7e Art» à Rabat. Cependant, il fut présenté à plusieurs reprises dans les circuits de ciné-clubs à travers les villes du Maroc. Il dut attendre presque vingt ans avant de tourner son deuxième long-métrage : « La prière de l'absent », dont le titre initial était «Les Secrets de la voie lactée». Ce film est adapté du roman fort célèbre de l'écrivain Tahar Ben Jelloun « La prière de l'absent ». Hélas, ce dernier film ne bénéficia pas de la même estime réservée au film précédent. Tant de facteurs expliquent ce demi-échec critique et public. Il voulait inculquer à son film une dimension internationale à la manière de Luis Buñuel, dont il est son adepte, d'où le titre initial du film. Car il reste le véritable spécialiste marocain de Buñuel auquel il a consacré de nombreuses études publiées par l'éphémère revue «Cinéma 3». Cependant Hamid Bénani revendique plus une influence sartrienne. En 2010, il tourne son film «L'enfant Cheikh». L'histoire s'articule autour de la résistance, sous le commandement de Assou Baslam, qui se regroupe et organise son ultime défense au sommet du Bou-Gafer, inexpugnable forteresse naturelle contre laquelle viennent s'échouer les vagues d'assauts conduites par le capitaine Balmorel (alias Bournazel). Il serait aussi une tentative d'exploration dans la mémoire et l'identité marocaines en dépit du fait que le scénario tout en s'inspirant d'évènements historiques réels, n'en demeure pas moins une fiction, une épopée, qui a sa propre logique, tout en étant un essai d'analyse et d'approfondissement de ces mêmes évènements. Sur le plan de la dramaturgie, “”L'Enfant-Cheikh””, comme le présente son réalisateur, est construit comme une tragédie où “les protagonistes sont à la fois sans recours contre leur destin dans l'Histoire” et en même temps agissent pour redresser le cours des évènements qu'ils subissent. Filmographie Court Métrage 1983 Le village minier de Touissit 1982 La ville de Ouarzazate 1981 Ecole nationale de l'industrie minière 1979 Visages authentiques du Maroc (série de courts métrages) 1977 La famille marocaine (série de courts métrages) 1974 Vocation minière du Maroc 1973 Naissance d'une mine 1967 Coeur à cœurs 1967 Les bonnes Long Métrage 1970 : Wechma 1993 : La Prière de l'absent 2010 L'enfant Cheikh