Liban, Arabie Saoudite, Egypte et enfin Maroc. Au seuil de sa tournée, le secrétaire d'Etat adjoint au Proche Orient, Jeffrey Feltman, est venu tâter le pouls de Rabat, lundi, le temps d'un point de presse au siège de l'ambassade. Occasion de s'entretenir avec les journalistes, représentants de la société civile, sur les dossiers en cours ; cela va de la paix au Proche Orient, de l'initiative marocaine d'autonomie pour le Sahara, jusqu'aux relations séculaires maroco-américaines. S'agissant de la proposition d'autonomie pour le Sahara, le secrétaire d'Etat américain adjoint pour le Proche Orient, l'a qualifiée de «sérieuse et crédible», «Le Maroc a fait un pas pour le règlement de ce conflit, sa proposition est déterminante pour parvenir à une solution pacifique, durable et négociée du conflit autour du Sahara». Quant au rôle de l'Algérie, le responsable américain a estimé qu'il peut jouer un rôle constructif «notre message aux parties et aux voisins est absolument clair, il faut chercher à aller de l'avant dans les négociations et non pas se permettre de revenir en arrière». Ce même lundi, Christopher Ross, l'envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU, qui se trouve actuellement dans la capitale algérienne, a estimé que la situation du Statu quo était intenable et que «cela induirait des coups et des dangers importants». Une position partagée par Jeffrey Feltman, qui bien qu'il reconnaît que la situation est bloquée, encourage les deux parties à progresser dans leurs efforts de négociations. Evoquant, par ailleurs, la situation dans la région sahélo-saharienne, terrain fertile pour le terrorisme, le banditisme et le trafic d'armes, Jeffrey Feltman a estimé que « Pour combattre le terrorisme il doit y avoir une coopération transfrontalière permanente ». Ce qui induirait une coopération maroco-algérienne malgré le conflit qui les oppose. Interrogé sur le cas du militant sahraoui, Mustapha Salma Ould Mouloud, le Haut responsable américain est resté dans le vague, se contentant de rapporter que « l'administration US a pris acte de cette affaire et nous sommes en train de l'examiner afin d'y trouver une solution rapide ». Parmi les questions qui ont été posées au secrétaire d'Etat adjoint au Proche Orient, celle concernant la paix au Proche Orient. Plutôt le matin, Jeffrey Feltman avait rencontré le chef de la diplomatie marocaine, Taïeb Fassi-Fihri. Lors de cet entretien, le responsable américain a salué la crédibilité du Maroc et le rôle qu'il joue dans la résolution du conflit au Moyen Orient. Un conflit qui pour être résolu doit aboutir à un accord entre les deux parties, un accord qui instaurerait deux Etats distincts «Sans accord, les Palestiniens ne connaîtront jamais la fierté et la dignité d'avoir leur Etat propre et les Israéliens ne connaîtront jamais la sécurité et la certitude que dégage la proximité d'Etats stables et souverains déterminés à garantir la coexistence». Lors de ce point de presse, Jeffrey Feltman est également revenu sur la position du président Obama quant aux pourparlers de paix en cours entre Palestiniens et Israéliens. «Il existe une volonté très forte du président Obama de s'engager et de participer à la mise en place d'une solution qui conviendrait aux deux parties. Nous faisons appel à toutes les parties susceptibles de nous aider à créer une atmosphère propice à faire aboutir les négociations de paix». Des relations profondes et dynamiques, c'est ainsi que Jeffrey Feltman a qualifié les rapports entre Rabat et Washington. Saluant au passage la crédibilité dont jouit aujourd'hui le Maroc dans le monde arabe et sur la scène internationale. Selon lui, en tant que président du comité Al Qods, le Royaume joue un rôle important dans le règlement du conflit israélo-palestinien «Le Maroc a toujours été un fervent défenseur d'une solution à deux Etats, d'une solution de paix et de réconciliation entre arabes et israéliens. Le Maroc a toujours soutenu l'initiative de paix de la ligue arabe et défendu les mesures qui pouvaient mener à la paix». Le responsable américain a par ailleurs exprimé l'engagement de son pays à renforcer ses relations avec le Royaume. Pour l'administration américaine, le Maroc figure parmi les partenaires les plus anciens et les plus importants des Etats-Unis.