Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, M. Taib Fassi Fihri, a qualifié jeudi à New York, «d'illégale et d'irrecevable» l'arrestation de M. Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud. M. Salma Ould Sidi Mouloud n'a fait qu'»exprimer librement son opinion» sur l'initiative marocaine d'autonomie qui, d'ailleurs, reflète l'opinion unanime de l'ensemble du peuple marocain et celle de l'écrasante majorité des originaires des provinces du sud vivant en dehors du Royaume, a dit M. Fassi Fihri à la presse, en marge des débats de la 65ème session de l'AG de l'ONU. «M. Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud a vécu des années dans les camps de la honte, à Tindouf, en territoire algérien. Il a regagné récemment sa Patrie et exprimé librement son opinion (sur l'initiative marocaine d'autonomie). Une opinion qui reflète, en fait, celle de l'ensemble des Marocains mobilisés derrière SM le Roi, et aussi celle de la majorité écrasante des originaires des provinces du sud vivant dans les camps de Tindouf, en territoire algérien», a-t-il notamment affirmé. L'initiative d'autonomie, «tout le monde sait qu'elle est encouragée par la communauté internationale et qu'elle est intervenue à la demande des Nations Unies «, a rappelé M. Taib Fassi Fihri. Le Maroc a présenté cette initiative «en tant que solution consensuelle pour régler ce différend régional», a-t-il ajouté, soulignant que personne n'ignore la «responsabilité de l'Algérie dans ce différend». «Nous demandons le retour de Salma Ould Sidi Mouloud dans les camps», a réitéré le ministre tenant l'Algérie pour responsable de «ce qui se passe sur ce territoire». Les camps de Tindouf, «ne sont pas comme les autres camps dans le monde, sachant que le Haut Commissariat aux Réfugiés n'a pas pu établir un recensement de ceux qui se trouvent en territoire algérien» pour recueillir, mettre en oeuvre et réaliser leur libre choix, a fait observer le ministre, regrettant «l'interdiction de ce recensement et l'emprisonnement de tout ceux qui ont une opinion ou une position différente, telle celle exprimée par Salma Ould Sidi Mouloud». «Les autres parties n'acceptent pas cette idée”, a-t-il déploré, réaffirmant «la ferme condamnation de la part du Maroc et du peuple marocain de ce qui s'est passé». Et de conclure : «L'idée chimérique de «territoires libérés» ou d'un «prétendu Etat» et encore plus la prétention à une justice sont contredites par la réalité effective et par le caractère indivisible des provinces du sud”. Fortes réactions politiques et humanitaires Amnesty International : inquiétudes L'Organisation internationale de défense des droits humains, Amnesty International (AI, basée à Londres), a exprimé jeudi ses inquiétudes au sujet du sort de Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud, appelant la junte séparatiste du «polisario» à «clarifier son statut juridique» et le lieu de sa détention. Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud, qui soutient le plan d'autonomie présenté par le Maroc pour le règlement de la question du Sahara sous souveraineté marocaine, «ne doit pas faire l'objet de représailles dans les camps de Tindouf, en Algérie», a souligné Amnesty dans un communiqué, rappelant que l'organisation a appelé, dans une lettre adressée aux dirigeants des séparatistes, le Polisario à révéler le statut juridique de M. Ould Sidi Mouloud ainsi que le lieu de sa détention. Corcas : Ferme condamnation Le Conseil Royal consultatif pour les Affaires sahariennes (CORCAS) a fermement condamné, jeudi, l'enlèvement de M. Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud par les milices du «Polisario» à son retour vers Tindouf en Algérie. Le président du CORCAS, M. Khalihenna Ould Errachid, a exprimé, dans un communiqué, sa «ferme condamnation» et sa «vive dénonciation» de l'enlèvement de Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud, appelant le «polisario» à le libérer immédiatement sans condition pour qu'il puisse s'expliquer sur ses positions devant ses frères dans camps. Il a également appelé la communauté internationale et les ONG internationales oeuvrant pour la défense des droits de l'Homme à faire face à ces pratiques obsolètes et à agir pour la levée du blocus imposé aux populations des camps, pour leur permettre de jouir de tous les droits et libertés garantis par les chartes internationales dont la liberté de circulation, d'expression et la défense du projet d'autonomie qui satisfait toutes leurs revendications. PI : «Acte terroriste» Le Parti de l'Istiqlal a condamné, jeudi, l'enlèvement de M. Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud par les milices du Polisario et les services de renseignement algériens, le qualifiant d'«acte terroriste organisé» faisant fi de toutes les conventions internationales. Dans un communiqué rendu public au terme de sa réunion hebdomadaire tenue mercredi, le comité exécutif du parti met les Nations Unies et les organisations internationales de défense des droits de l'Homme devant leurs responsabilités, pour la protection de Ould Sidi Mouloud et des membres de sa famille, victimes eux aussi d'une campagne d'arrestation et de mesures de restriction. Benatiq : violation des droits humains L'affaire Mustapha Salma a dévoilé le caractère fallacieux des thèses du Polisario et de l'Algérie et démontré que le respect des droits de l'Homme ne figure pas dans leur agenda, a souligné le secrétaire général du parti Travailliste, M. Abdelkrim Benatiq. Invité par la chaîne de télévision «Aljazeera» dans son bulletin Maghreb diffusé jeudi soir, M. Benatiq a rejeté la terminologie «territoires libérés» claironnée par le Polisario et l'Algérie pour induire en erreur la communauté internationale, soulignant que ces territoires font plutôt partie d'«une zone tampon». PRV : la responsabilité incombe à Alger Le Parti de la Renaissance et de la Vertu (PRV) a imputé aux autorités algériennes l'entière responsabilité sur la sécurité de M. Mustapha Ould Salma, enlevé mardi par les milices du «Polisario» à son retour dans les camps de Tindouf et conduit vers une destination inconnue sur le territoire algérien. Le parti a appelé les autorités algériennes à libérer immédiatement et sans condition M. Ould Sidi Mouloud et à le faire bénéficier de tous ses droits, dont ceux de mouvement et d'expression. Il a souligné que l'enlèvement et la détention de M. Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud par le Polisario sont «la preuve de la faillite de la thèse séparatiste et du caractère fallacieux des prétentions du Polisario sur les droits de l'Homme». «Khat Achahid» : Libérer immédiatement Ould Salma Le mouvement «Khat Achahid» a appelé à la libération immédiate de Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud et au respect de son droit d'exprimer librement ses opinions dans les camps de Tindouf. Dans un communiqué parvenu à la MAP, le mouvement a exhorté «les dirigeants du +Polisario+ qui sont en train d'opprimer» la population Sahraouie des camps de Tindouf, de libérer «immédiatement» Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud. Le mouvement, qui tient à «faire part publiquement de sa solidarité avec Ould Mouloud», a affirmé «le soutenir dans son droit d'exprimer son opinion en toute liberté, de rejoindre sa famille et de circuler librement dans les camps de Tindouf». UC/RNI : Protéger les populations séquestrées Le Rassemblement National des Indépendants (RNI) et l'Union Constitutionnelle (UC) ont appelé, jeudi, le «Polisario» et l'Algérie à assumer leurs responsabilités en ce qui concerne la protection des populations des camps de Tindouf favorables à la proposition marocaine d'autonomie ou qui désirent regagner la Mère-Patrie. Dans deux messages, dont l'un a été adressé au président du Conseil des Droits de l'Homme des Nations Unies et l'autre au Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, les deux partis ont souligné la nécessité de permettre à toutes les personnes dans les camps de Tindouf désirant retourner au pays de pouvoir le faire en toute liberté et sécurité Le PPS appelle à l'intervention de la Minurso, du HCR et des organisations des droits de l'homme Le Parti du Progrès et du Socialisme (PPS) a condamné l'enlèvement mardi par les milices du «polisario» de Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud, à son entrée à Tindouf en territoire algérien. Le secrétariat général du PPS a souligné, jeudi dans un communiqué, sa solidarité totale avec M. Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud, appelant à sa libération immédiate et à lui permettre d'exercer son droit à la liberté d'expression et de mouvement sans contrainte. Le secrétariat général a également appelé la MINURSO, le HCR et les organisations des droits de l'homme, nationales et internationales, à œuvrer en vue de mettre fin aux souffrances des milliers de citoyens séquestrés dans les camps du «polisario» en Algérie et leur permettre de jouir de leurs droits légitimes à la dignité, à la liberté d'expression et de déplacement. L'association des barreaux du Maroc : Responsabilité du polisario et de l'Algérie L'association des barreaux du Maroc a imputé «aux milices du Polisario, et au régime algérien la responsabilité de l'enlèvement de M. Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud, du fait que l'enlèvement a eu lieu sur le sol algérien et avec le soutien de la police militaire et des services de renseignement algériens». L'association a appelé dans un communiqué le secrétaire général de l'ONU ainsi que l'ensemble des organisations internationales de droits de l'Homme «à prendre les mesures nécessaires pour assurer la libération de M. Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud et garantir son droit d'exprimer ses opinions en toute liberté», soulignant que ce dernier «a été enlevé alors qu'il tentait de regagner les camps de Tindouf». Elle a également appelé le barreau et les organisations algériennes des droits humains «à assumer leur responsabilité en oeuvrant à mettre terme à cet acte illégal». L'enlèvement de Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud par le Polisario avec l'appui du régime algérien «est une violation flagrante des droits de l'Homme les plus élémentaires, dont le droit d'expression», ajoute l'association. L'association des barreaux du Maroc a exprimé sa forte condamnation de l'enlèvement de M. Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud, appelant le Polisario à le libérer immédiatement.