Nicolas Sarkozy appelle «tous les pays à faire de même». Si la menace se précise, alors «il faudrait nous organiser pour protéger et défendre les Etats qui se sentiraient menacés», prévient-il. La France va mettre en œuvre «avec détermination» les sanctions à l'encontre de l'Iran et appelle «tous les pays à faire de même», a déclaré Nicolas Sarkozy, mercredi 25 août, en ouverture de la XVIIIe conférence des ambassadeurs. Le chef de l'Etat a aussi dénoncé comme «moyenâgeuse» la condamnation à mort par lapidation de l'Iranienne Sakineh Mohammadi Ashtiani, accusée d'adultère par le régime. «Mme Mohammadi, la France considère qu'elle en a la responsabilité», a-t-il insisté. Devant les ambassadeurs de France, Nicolas Sarkozy a pointé du doigt un «arc de crise qui s'étend des frontières du Pakistan aux confins du Sahel, en passant par l'Iran et le Proche-Orient». «Il n'y a pas aujourd'hui de coordination opérationnelle entre les groupes qui agissent d'un bout à l'autre de cet arc de crise. Mais si la situation devait se dégrader, le risque serait grand de voir apparaître une chaîne continue liant les bases terroristes de Quetta et du Sud-afghan à celles du Yémen, de la Somalie et du Sahel», a-t-il averti. - Risque de prolifération «Il y aura bientôt un an, à Pittsburgh, avec Barack Obama et Gordon Brown, nous avions révélé l'existence du site nucléaire clandestin que l'Iran construisait pour ses activités proliférantes», a rappelé Nicolas Sarkozy. «J'avais alors dit qu'il faudrait imposer à l'Iran des sanctions s'il ne changeait pas de politique. Nous y sommes (...) Il était grand temps», a-t-il estimé, pointant du doigt le risque de «prolifération généralisée dans la région». «Nous allons donc mettre en oeuvre ces sanctions avec détermination et j'appelle tous les pays à faire de même», a souligné le président, tout en souhaitant «qu'un bon accord soit trouvé dans les mois qui viennent, que l'Iran respecte le droit, que les préoccupations internationales soient levées». «Les préoccupations des voisins de l'Iran doivent être prises en compte et ils devront être consultés sur tout accord», a-t-il ajouté. «Mais si un accord crédible ne pouvait être conclu, alors l'isolement de l'Iran s'accroîtrait inexorablement. Face à une menace qui se préciserait, il faudrait aussi nous organiser pour protéger et défendre les Etats qui se sentiraient menacés», a-t-il prévenu. L'Iran fait l'objet de sanctions renforcées, adoptées en juin dernier par le Conseil de sécurité de l'ONU après le refus de Téhéran de suspendre ses activités d'enrichissement d'uranium. Dans la foulée, l'Union européenne en avait fait de même.