La prochaine visite du ministre espagnol de l'Intérieur, Alfredo Perez Rubacaba, attendu à Rabat, lundi 23 aout, est un rendez vous attendu par tous les observateurs. C'est une visite qui a été décidée afin de revenir à la logique du dialogue et de la concertation après les événements que le préside de Melilla a vécu ces dernières semaines. Aussitôt dit aussitôt fait, le gouvernement Zapatero veut absolument dédramatiser la situation en ouvrant la voie du dialogue politique, Mercredi, aux experts marocains et espagnols qui se sont réunis en vue d'aborder les thèmes de cette rencontre devant réunir les ministres de l'Intérieur des deux pays. En prévision de la réunion des ministres de l'Intérieur des Royaumes du Maroc et d'Espagne le 23 aout 2010, une réunion s'est tenue, ce mercredi au siège du ministère de l'Intérieur, coprésidée par M. Brahim Boufous, Wali, Directeur général des affaires intérieures, et M. Francisco Javier Velazquez, Directeur général de la police et de la Garde Civile, selon un communiqué conjoint rendu public au terme de la réunion et relayé par l'agence MAP. Selon la même source ont pris part à cette réunion, le Général de corps d'armée Housni Benslimane, Commandant la gendarmerie royale, et M. Charki Drais, Directeur général de la Sûreté Nationale, et M. Khalid Zerouali, Directeur de la migration et de la surveillance des frontières. L'ordre du jour, précise le communiqué du ministère de l'intérieur a porté sur : le terrorisme, la migration illégale, le trafic de drogue, la coopération sécuritaire et les questions d'intérêt commun. Le ton du communiqué s'est voulu rassurant en affirmant que lors de cette réunion, les deux parties se sont félicité de la qualité de la coopération entre les différents services qui reflète les relations distinguées entre le Royaume du Maroc et l'Espagne, et qui ont permis d'atteindre des résultats probants dans les domaines susmentionnés. Cependant, rappelons que ces relations sont passées par des moments difficiles. La cause tient aux nombreux actes de violence commis par la police espagnole au niveau du poste-frontière de Beni-Nsar, à l'encontre de jeunes marocains. Par ailleurs, la visite provocatrice du l'ex-chef du gouvernement conservateur José Maria Aznar, mercredi, à Melilla, n'a calmé en rien la situation. Bien au contraire elle n'a fait qu'attiser la colère des uns et des autres. Du côté espagnol, le parti socialiste au pouvoir a qualifié de «déloyale» cette visite. «Une initiative irresponsable et opportuniste dans une période de haute tension», rapportent les médias espagnols. Aznar a quand à lui déclaré que l'enclave était « à l'abandon face à un harcèlement du Maroc et qu'il apportait son soutien à la population de Melilla». Les propos jugés démesurés de José Maria Aznar, n'ont pas trouvé oreille sourde auprès de la population marocaine de la ville de Nador. Le même jour, des militants ont brièvement bloqué, l'accès au passage de camions transportant des marchandises à destination de Melilla. Une mesure appliquée pour la deuxième fois (jeudi dernier, plusieurs camions de produits frais à destination de Melilla, avaient été bloqués par les mêmes militants) mais vite abandonnée après une série de consultations entre plusieurs ONG marocaines. Le blocage a été levé jusqu'à la fin de Ramadan. Une accalmie qui devra permettre aux politiciens des deux pays de discuter calmement des problèmes en suspens entre le Maroc et l'Espagne. Hier, Madrid a émis son souhait de voir la visite lundi à Rabat de M. Rubalcaba mettre fin au climat tendu et aux incidents de Sebta et Melilla.