Le fabricant canadien RIM a accepté d'installer un serveur permettant aux autorités saoudiennes de surveiller les données transitant sur ses smartphones Un responsable de l'autorité saoudienne des télécoms a annoncé, samedi 7 août, qu'un accord avait été trouvé avec le fabricant canadien des BlackBerry pour éviter l'interdiction de ces téléphones dans le pays. L'accord prévoit que Research in Motion (RIM), le fabricant de BlackBerry, installe sur ses smartphones en Arabie saoudite un serveur permettant aux autorités saoudiennes de surveiller les données transitant sur les boîtes de messagerie des téléphones, selon ce responsable ayant requis l'anonymat. Des tests sont actuellement réalisés dans ce sens, a-t-il précisé. Cette annonce pourrait avoir des répercussions dans plusieurs autres pays, comme l'Inde et les Emirats arabes unis, qui ont fait part de leur préoccupation face à l'absence de contrôle des données transitant sur BlackBerry. Le ministre canadien du Commerce international Peter Van Loan avait confirmé vendredi que les autorités canadiennes étaient en discussions avec le fabricant canadien du BlackBerry et les responsables saoudiens pour tenter d'éviter une interdiction. RIM n'a pas voulu faire de commentaire sur ces discussions. Le cryptage des données en cause Contrairement à d'autres smartphones, le BlackBerry actualise la boîte de réception de son utilisateur en utilisant des messages cryptés qui transitent par des serveurs à l'étranger, et notamment au Canada. D'après des analystes, les messages ainsi échangés sont bien plus difficiles à contrôler que ceux qui transitent par des serveurs nationaux, que les autorités peuvent placer sous écoutes. Une sécurité appréciée par les utilisateurs de BlackBerry. L'autorité saoudienne de régulation des télécommunications avait annoncé cette semaine que le service de messagerie BlackBerry serait suspendu à partir de vendredi dans le royaume wahhabite faute de possibilité pour le moment de surveiller ses contenus. L'Arabie saoudite est l'un des pays à estimer que l'utilisation du Blackberry peut représenter une menace pour sa sécurité nationale. Les EAU ont annoncé qu'ils interdiraient les services de courrier électronique, d'envoi de SMS et de recherches sur l'Internet à partir d'octobre. L'Indonésie et l'Inde exigent également un plus grand pouvoir de contrôle des données.