Le président chinois achève sa visite au Maroc après de riches entretiens avec le prince héritier Moulay El Hassan    La Russie a déjà expédié près de 400 000 tonnes de blé au Maroc, confronté à de mauvaises récoltes céréalières    Avant le départ de Joe Biden, Washington appuie le plan d'autonomie pour le Sahara et le confirme comme une solution «réaliste»    Soutien à l'importation de bétail : dix-neuf milliards de dirhams et des interrogations    Automobile : MP Industry Group inaugure sa première usine à Tanger Med    Ce que l'on sait d'Orechnik, le missile balistique russe qui a semé la panique [Vidéo]    Démantèlement d'une cellule terroriste affiliée à "Daech" dans le cadre des opérations sécuritaires conjointes entre le Maroc et l'Espagne (BCIJ)    Protection du patrimoine marocain : Mehdi Bensaïd affûte ses armes    L'inflation annuelle au Maroc ralentit à 0,7 % en octobre    L'AMMC accorde son visa à CMGP Group pour son introduction en bourse    Cours des devises du vendredi 22 novembre 2024    Bank Of Africa lance sa nouvelle Filière Privée    Placements : la gestion de portefeuilles au cœur du Salon de l'épargne    Le Panama décide de suspendre ses relations diplomatiques avec la pseudo    Démantèlement d'une cellule terroriste affiliée au groupe Etat islamique lors d'une opération hispano-marocaine    De nouvelles pièces de monnaie pour célébrer la prochaine réouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris    Matt Gaetz, choisi par Trump secrétaire à la Justice, retire sa nomination    La situation au Moyen-Orient et les relations UE-Jordanie au centre d'entretiens entre Safadi et Borrell    Election de Donald Trump : Quand le virtuel s'impose dans les urnes    M. Zniber souligne les efforts déployés par la présidence marocaine du CDH en vue de la réforme des statuts du Conseil    Raja-Wydad: Un derby en mode silencieux ce soir !    Qualifs. CAN de Basketball 25 / Maroc - Soudan du Sud ce vendredi: Horaire? Chaîne?    Températures prévues pour le samedi 23 novembre 2024    Les prévisions du vendredi 22 novembre    Royal Air Maroc et GOL Linhas Aéreas concluent un accord de partage de codes    RAM et la compagnie brésilienne GOL Linhas Aéreas concluent un accord de partage de codes    Challenge N°946 : Du 22 au 28 novembre 2024    Casablanca accueille la première édition de « Darb Race »    Les enfants marocains plaident pour l'éducation, la santé mentale et la protection de la violence    Le Conseil de gouvernement adopte un projet de loi relatif à la protection du patrimoine    Raja vs Wydad / La CAA a pris la décision juste : Des arbitres marocains pour un match de championnat national !    Forces Royales Air: deux décès suite au crash d'un bimoteur    Tanger : Trois ans de prison pour les quatre mineurs ayant harcelé une fille    Casablanca : Trois fils de familles bourgeoises arrêtés pour une affaire de viol    Bourita : L'approche Royale des droits de l'Homme s'appuie sur des fondements clairs et immuable    Achraf Hakimi prolonge au PSG jusqu'en 2029 (L'équipe)    Sur Hautes Instructions du Roi, le Prince Héritier Moulay El Hassan reçoit à Casablanca le Président chinois    L'équipe du Maroc fait match nul avec l'Algérie 1-1    Une ouverture en fanfare    Nasser Shamma nous rend fiers d'être arabes et donc poètes    Le théâtre marocain, visions esthétiques et questions philosophiques    Le Maroc booste sa protection sociale avec l'aide directe    France : Une radio fermée suite à un « incident diplomatique » avec un député marocain    CAF Awards 2024: Le Maroc présent en force dans les nominations féminines    Sahara : Le plan d'autonomie repose sur le dialogue, le droit international et l'intérêt des populations, selon le parti au pouvoir au Brésil    Les températures attendues ce jeudi 21 novembre 2024    Mise en avant du rôle du Maroc dans le renforcement de la souveraineté sanitaire africaine    Censure : le régime algérien accuse Kamel Daoud d'avoir dit la vérité sur la « décennie noire »    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Amina Bouayach, présidente de l'OMDH :«Les autorités ne disposent pas d'une vision claire pour la gestion des manifestations et protestations»
Publié dans Albayane le 04 - 08 - 2010

Le Maroc a enregistré il y a une année de nombreux événements positifs en matière des droits humains, tels que le discours royal du 20 août relatif à la réforme de la justice, la création du CES…, Mais des événements négatifs ont aussi survenu et des points de faiblesse existent toujours, avance Amina Bouayach, présidente de l'Organisation marocaine des droits humains (OMDH), dans un entretien accordé à notre journal, relatif à son appréciation de la situation des droits humains dans le pays.
Interrogée sur les principaux événements positifs survenus depuis une année, Bouayach mentionne en premier lieu, le discours royal du 20 août 2010 relatif à la réforme de la justice, qui a défini les axes précis de cette réforme. «Mais cette réforme n'a pas pris la voie de concrétisation», regrette-t-elle.
Certes, des projets de loi ont été élaborés, mais cette élaboration a été opérée sans consultation avec les Organisations non gouvernementales concernées, affirme notre interlocutrice.
Soumis au Secrétariat général du gouvernement, ces projets de loi ont été de nouveau retournés à leur récipiendaire, càd au Ministère de la justice, mais nous ne savons pas où en sont-ils aujourd'hui, s'interroge-t-elle.
«Au niveau de l'OMDH, la réforme de la justice est le maillon essentiel de la protection des droits humains et de l'instauration de l'Etat de droit. Toutes les problématiques posées dans notre pays, découlent de l'absence du procès équitable et de la faiblesse des moyens d'instruction et aussi de la non rénovation par la justice de sa vision et son retard par rapport aux développements en cours».
Parmi les points positifs mis en avant par la défenseuse des droits humains, l'adoption de la loi organique relative au Conseil économique et social (CES).
A ce propos, elle précise que « Tout en notant l'importance de la mise en place du CES, en tant qu'instrument de concertation, de dialogue et d'élaboration de la réflexion dans le domaine économique et social, nous avons souligné la faiblesse de la présence d'ONG au sein de cette institution. Leur participation s'opère à travers certains des membres d'ONG et non pas d'une manière institutionnelle »
Parmi les points positifs, figure également, le lancement du dialogue «Médias et société» qui s'est penché sur «les problématiques complexes et importantes et nous attendons à la rentrée, à ce que ce dialogue aboutisse à des résultats concrets notamment, la révision du Code de la presse, l'ouverture du dialogue sur la mise en place d'un mécanisme de médiation et la recherche des moyens de nature à garantir l'équilibre entre le renforcement de la liberté de presse et d'expression et le respect de la déontologie professionnelle».
Sur ce même registre, apparaît le Plan national pour la démocratie et droits de l'homme (PANDDH) qui vient d'être élaboré, conformément à une approche participative, dans le cadre d'un Comité de pilotage présidé par le ministre de la justice et sous l'auspice du premier ministre.
L'originalité de ce plan, indique Bouayach, est le lien qu'il établit entre la démocratie et les droits humains, précisant qu'après la finalisation du PANDDH, il reste à trouver la forme juridique à donner à ce plan.
Concernant le dossier des réfugiés et demandeurs d'asile, l'interlocutrice se félicite de la baisse des cas de refoulement d'individus concernés, ce qui va encourager l'organisation à poursuivre le dialogue amorcé à propos de la mise en place d'un mécanisme national et institutionnel de protection des refugiés et demandeurs d'asile au Maroc.
Sur le registre d'événements positifs en matière des droits humains, mis en avant par la présidente de l'OMDH, la tenue du Sommet Maroc–Europe relatif au Statut avancé et qui constitue «un cadre de coopération va nous permettre de renforcer le processus de promotion de démocratie et droits humains» précise-t-elle.
L'attention est aussi accordée aux projets de textes législatifs qui circulent au sein du CCDH et relatifs à la révision du Code pénal et du Code de procédure pénale. L'OMDH devra formuler ses observations sur les dits projets au moment opportun.
Cependant, le registre des droits humains n'est pas tout à fait rose depuis une année. Beaucoup de points de faiblesse persistent et des événements négatifs ternissent la situation.
«Nous continuons d'enregistrer une mauvaise gestion de la problématique des manifestations et protestations dans l'espace public. Souvent, on fait appel à l'usage de la force de manière disproportionnée, ce qui veut dire que les autorités publiques ne disposent pas d'une vision claire à ce sujet», regrette la présidente de l'OMDH, mettant en avant la «crise de gestion des problématiques liées à la liberté d'expression par la presse et cette forte tension entre la presse et les pouvoirs publics».
De même que l'instruction judiciaire des affaires sur le terrorisme, qui est entreprise dans de nombreux cas, «d'une manière contradictoire avec le respect des droits humains».
Notre interlocutrice relève aussi «le non respect des dispositions du Code de procédure pénale au moment des arrestations et interrogatoires». Dans le cas des affaires liées au terrorisme, les tribunaux retiennent les PV de la police judiciaire comme base de travail lors des procès».
Concernant des affaires de terrorisme, poursuit-t-elle, le système judiciaire avec toutes ses composantes n'a pas pu faire preuve d'audace en ouvrant un débat juridique avancé de nature à faciliter la prise des décisions finales prononcées par les magistrats.
De même, la justice ne s'est pas prononcée sur les allégations de torture dans de nombreuses affaires qui lui ont été soumises, « alors que ces allégations sont graves et la justice doit leur accorder de l'importance. Et dans de nombreux procès, le ministère public n'a pas réfuté des allégations de torture».
Par ailleurs, les dialogues amorcés sur l'abolition de la peine de mort et la ratification du protocole facultatif annexe à la convention contre la torture, n'ont pas abouti aux résultats souhaités, observe la présidente de l'OMDH.
Ainsi, au niveau de l'abolition de la peine de mort, le débat n'a pas été étendu pour mettre le doigt sur les problématiques soulevées par les acteurs rétentionnaires,
De même, le débat entre les pouvoirs publics et les ONG sur la création d'un mécanisme national de prévention de la torture n'a pas eu de suite depuis son amorce en février 2009, tandis que le débat sur les autres conventions internationales n'a pas été ouvert, précise Bouayach.
Restent les recommandations de l'Instance équité et réconciliation (IER), dont la mise en œuvre est restée un slogan aussi bien chez les ONG que les autorités concernées
«La mise en œuvre nécessite de prendre des initiatives dans de nombreuses questions, notamment au niveau politique pour l'amorce des réformes législatives et institutionnelles», conclut Amina Bouayach.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.