Le secteur étudiant du PPPS condamne la répression et appelle à une enquête Les étudiants en médecine ont lancé une nouvelle série de protestations, qui ont commencé hier après-midi par des sit-ins dans divers centres hospitaliers universitaires, en réponse à la « violence » et à la « répression » dont ils ont été victimes lors de leur sit-in nocturne devant la Faculté de médecine et de pharmacie Mohammed V à Rabat. Les forces de l'ordre sont intervenues dans la nuit de mercredi à jeudi pour disperser avec force des centaines d'étudiants de la Faculté de médecine et de pharmacie à Rabat, qui avaient décidé de passer la nuit en sit-in avec certains de leurs proches pour protester contre le manque de réponse du ministère de l'Enseignement supérieur à leurs revendications, après plus de 10 mois de boycott des cours. Les forces de sécurité ont utilisé la force et des matraques pour disperser les étudiants, provoquant des blessures et des évanouissements parmi eux et leurs familles, ainsi que l'arrestation de plusieurs d'entre eux en lien avec leur participation à cette manifestation. En réaction, le Comité national des étudiants en médecine, pharmacie et odontologie a condamné les violations de pouvoir exercées contre les étudiants lors de leur sit-in pacifique devant une faculté fermée et entourée par un important dispositif sécuritaire, qualifiant l'intervention de « violente et brutale » contre les étudiants et leurs parents. Selon un communiqué du Comité national des étudiants en médecine, pharmacie et odontologie, environ 15 étudiants et parents ont été arrêtés lors de la dispersion du sit-in, en plus de nombreux blessés et évanouissements parmi les étudiants. Le comité a souligné que les scènes tristes vécues par ces futurs médecins démontrent « l'attention du gouvernement envers les ressources humaines et son engagement à résoudre les problèmes d'émigration et à renforcer la confiance dans les institutions », ironisant sur le silence complet du gouvernement et son manque de dialogue pour résoudre la crise des facultés de médecine et de pharmacie, qui dure depuis plus de 10 mois. Les étudiants ont réaffirmé que « la violence n'est pas un moyen de négociation » et ont souligné leur engagement à rester pacifiques dans toutes leurs actions de protestation. Ils ont également insisté que leur principale motivation est « l'amour de la patrie et leur attachement à la qualité de la formation médicale publique ». Akhannouch et Miraoui sommés de présenter des excuses officielles Le Comité des étudiants en médecine a tenu le Premier ministre et le ministre de l'Enseignement supérieur pour responsables des événements survenus autour de la Faculté de médecine et de pharmacie à Rabat la nuit de mercredi à jeudi, exigeant des excuses officielles à cet égard. Les étudiants en médecine ont également appelé à la libération immédiate de leurs camarades et des membres de leurs familles arrêtés, pour éviter une escalade des tensions, tout en dénonçant ce qu'ils ont qualifié de « politique répressive » adoptée par le gouvernement, atteignant selon eux un niveau inacceptable en portant atteinte à la dignité des étudiants et de leurs parents, en violation flagrante de la constitution. Les étudiants ont averti que les « actions du gouvernement » risquent d'aggraver la situation et d'augmenter la tension parmi la communauté étudiante, retardant ainsi davantage la résolution de cette crise qui dure depuis presque un an. Ils ont renouvelé leur appel au gouvernement pour qu'il mette fin à « l'hémorragie » de l'enseignement médical public et qu'il abandonne des politiques jugées « inefficaces » qui n'ont pas permis de résoudre la crise depuis près d'une année. Libération de 15 étudiants arrêtés Al Bayane a appris que les autorités de Rabat ont libéré jeudi 15 étudiants en médecine et membres de leurs familles, arrêtés lors de la dispersion du sit-in à la Faculté de médecine et de pharmacie à Rabat. Des sources internes au Comité des étudiants en médecine, pharmacie et odontologie ont indiqué que les étudiants continuent d'organiser des réunions pour discuter des prochaines étapes de leur mouvement de protestation, en réponse à la répression du gouvernement et à son silence face à la violence subie par les étudiants à Rabat. Les étudiants ont réitéré qu'ils poursuivront leur boycott et leur grève tant que leurs revendications ne seront pas satisfaites et qu'ils n'auront pas reçu d'excuses de la part du gouvernement pour les violences subies et pour avoir été exclus du dialogue, qui menace la qualité de la formation médicale publique.