M'Barek TAFSI La lutte contre le stress hydrique et les initiatives prises et chantiers lancés pour y faire face constituent un défi national majeur qui concerne non seulement le gouvernement mais également le parlement, qui doit assumer ses responsabilités, estime le président du groupe du progrès et du socialisme à la Chambre des représentants, Rachdi Hamouni. Pour ce faire, il a demandé au président de la commission parlementaire des infrastructures, de l'énergie, des mines et de l'environnement de convoquer une réunion de celle-ci pour débattre en présence du ministre de l'équipent et de l'eau de toutes les actions entreprises pour relever ce défi. Selon lui, le gouvernement est en effet appelé à éclairer le Parlement sur les efforts consentis, les insuffisances, l'avancement des travaux des projets prévus, et l'évolution de la situation hydrologique à moyen et long terme. Il a également adressé une question écrite au ministre de l'équipement et de l'eau pour l'interroger au sujet des mesures concrètes prises dans le cadre de la réalisation des projets et programmes prévus visant à faire face à la pénurie d'eau, en particulier dans les régions menacées par la soif et dans les zones à caractère rural. Personne ne peut en effet nier que des efforts intenses sont déployés depuis une longue date pour face à ce défi, à travers de nombreux projets visant le renforcement et la sécurisation de l'accès à l'eau. De nouveaux barrages de différentes tailles sont lancés ou réalisés et des stations de dessalement d'eau de mer sont déjà opérationnelles ou vont bientôt l'être. D'autres projets sont lancés pour la réutilisation des eaux usées sans oublier que des efforts sont consentis en matière d'économie d'eau pour les réseaux d'eau potable et d'irrigation. D'autres chantiers déjà réalisés ou en cours de l'être visent à interconnecter les bassins et créer un réseau de transfert d'eau depuis les bassins excédentaires vers les bassins déficitaires. Malgré tous ces efforts, écrit Hamouni, le stress hydrique constitue toujours un défi majeur pour le pays, auquel il est confronté aujourd'hui et à l'avenir, en raison de la sécheresse structurelle due au changement climatique et à la forte demande croissante en eau et en raison de l'exploitation irrationnelle des ressources en eau disponibles parfois. Ceci a entraîné une baisse des taux de remplissage de la plupart des barrages et l'épuisement d'un certain nombre de nappes phréatiques. Cette situation stressante a fait l'objet d'un certain nombre de discours, de directives et d'initiatives royaux. Pour y faire face, il a été procédé au lancement du Programme national d'approvisionnement en eau potable et d'irrigation (2020-2027). A présent, le Maroc se doit d'intensifier les efforts pour réaliser l'objectif stratégique national, défini par Sa Majesté le Roi, d'assurer l'eau potable à tous les Marocains et de couvrir au moins 80% des besoins en eau d'irrigation de l'agriculture. Il est appelé aussi à achever les travaux des projets de barrages de toutes sortes, donner une forte impulsion au programme de transfert de l'eau des bassins excédentaires vers les bassins déficitaires, et mobiliser les moyens financiers, techniques et énergétiques nécessaires à l'achèvement des usines de dessalement programmées. La situation exige aussi un changement radical au niveau de la culture relative à la gestion et à la consommation des ressources en eau par tous, et la mise en œuvre d'une responsabilité et d'une rigueur dans le contrôle de l'application de la loi sur l'eau par la police de l'eau, dont les moyens doivent être renforcés, et de rompre avec le phénomène du vol d'eau. Il importe aussi de procéder à la révision et au réajustement de la politique agricole nationale à la réalité nationale de l'eau, de renforcer et d'améliorer la structure et l'amélioration de la performance des organes institutionnels en charge de la gestion de l'eau aux niveaux national, régional, provincial et des bassins hydrauliques.