La rentrée sociale s'annonce tumultueuse en ce prochain début de septembre. Juste après les crues torrentielles et les rafales violentes de tempête qui ont frappé le royaume et plus en particulier, le sud-est marocain, causant de désolants dégâts en cultures agricoles et biens divers des populations, les tensions massives des multiples secteurs sectoriels s'apprêtent à monter au créneau. Le corps judiciaire amorce une multitude de mouvements protestataires en cette fin aoûtienne, un peu partout dans le pays, plus précisément l'arrêt du travail dans les tribunaux marocains, les marches dans les artères de la capitale administrative jusqu'au siège du département de la justice. La grève nationale du 27 au 29 août et du 3 au 5 du mois suivant, marque en effet, cette escalade sociale dont les premières prémices d'un long duel entre l'Exécutif et les différents secteurs, éclatent déjà aux ultimes spasmes estivaux, se dispose de mettre à l'épreuve « l'Etat social » dont s'enorgueillit le gouvernement, depuis sa campagne électorale. On s'attendra sans nul doute, à une cascade d'actions contestataires réclamant l'amélioration des conditions de vie matérielle et professionnelle, la préservation de la dignité des travailleurs et le respect de leurs droits légitimes. L'enseignement dont on se rappelle le cauchemar de l'année écoulée, la santé dont les personnels médical, infirmier et administratif endure le calvaireà plus d'un titre, l'emploi qui se raréfie à rythmes effrénés dans les milieux des détenteurs des diplômes suprêmes, la justice quis'insurge aujourd'hui face à ce que les dissidents estiment être attentatoire à leur cahier revendicatif afférent à leur situation en dégradation constante... La panne sociale qui ne fait que gangréner ces temps-ci à cause de l'approchepaupérisante et démissionnaire d'un Exécutif, en mal de moyens susceptibles de redresser les mâts du voilier chavirant, est dans nos murs. Les incidences nocifs de cette crise criardese fait malheureusement sentir, de manière frontale au niveau du panier des ménages, à travers des flambées inédites, plus spécialement les légumes, les fruits, la viande rouge dont les prix sont sanctionnés par des grimpées jamais enregistrées par le passé. Devant cet état de fait qui empire de plus en plus, il y a lieu de se préoccuper sur la stabilité de notre pays, au regard de l'effervescence sociale inquiétante qui monte d'un cran, au fil des jours. D'autant plus que l'Etat avait, depuis de longues décades,ravagé le champ politique national, en prônant la balkanisation abusive du champ partisan marocain, l'affaiblissement des formations sérieuses et la «libéralisation» démesuréeen faveur des rentiers et des oligarques aux dépens des franges démunies du petit peuple. Le fruit decette politique controversée et disproportionnée ne se fait nullementattendre, hélas !