L'entreprise marocaine se déconfine progressivement, à l'image des diverses filières de l'industrie. Notre pays est en passe de «libérer» son économie, après l'avoir mis en otage, au profit de la santé des populations. Le Souverain vient d'appeler le corps entrepreneurial de procéder au dépistage massif de son personnel. Il y a lieu de s'y prendre résolument à la besogne, sans pour autant, se passer des mesures préventives, en dépit du repli graduel de la pandémie. A croire le ministre de l'économie, des finances et de la reforme de l'administration, la trésorerie nationale injecte plus d'un milliard de dirhams par jour pour aplanir les nécessités quotidiennes. A cette cadence galopante, on risque de faire chavirer l'embarcation vacillante au secours de laquelle le fonds spéciale pour la lutte contre l'épidémie, avait fortement alimenté les vannes, au cours d'un magistral entrain solidaire du peuple marocain, toutes franges sociales confondues. Cet élan fulminant des entreprises dont le Pouvoir Public est en train de galvaniser, a le vent en poupe dans le but de redresser les mats des voiliers en zones de turbulence. Au cœur de cette tempête, se meut également l'industrie du tourisme, plus spécialement au sein des destinations prisées du royaume. Incontestablement, le secteur et ses multiples activités parallèles accusent de plein fouet le coup furibond, en raison des diverses démarches adoptées en direction de la prévention sanitaire dont la plus chaotique relève du verrouillage du ciel aux liaisons aériennes, maritimes et terrestres. La quasi-totalité des structures hôtelières et l'ensemble des segments s'y rapportant, étaient à l'arrêt, au grand dam des opérateurs qui concèdent des pertes faramineuses. A l'instar de la réaction de l'Etat qui s'était accouru au chevet des secteurs «moribonds», le tourisme se place, à notre sens, en position de patient en civière, en quête d'oxygène pour se remettre d'aplomb. La première station balnéaire du royaume souffre également le calvaire de cette longue inertie, depuis quasiment trois mois. Cette inactivité s'est cruellement abattue sur les hôtels d'Agadir dont une partie s'est transformée en refuge gracieux des staffs médical et infirmier, mais également sur les restaurateurs dont une panoplie s'est adonnée à l'action caritative à l'adresse des familles nécessiteuses, les agences de voyage, les locations de voiture… Au niveau de leurs compétences, les Autorités locales se sont aussitôt attelées à insuffler des bouffées de réanimation, en rassemblant tous les intervenants du domaine, en particulier la société de la promotion du tourisme, créée, il y a quelques temps, mais aussi la riposte sémillante du Conseil Régional du Tourisme de Souss Massa. Tel un brave gladiateur au centre du combat farouche, Rachid Dahmaz, président du CRT, met la main à la pâte et se creuse les méninges pour faire germer des idées fringantes au service du secteur. Des idées, il y en aura sans doute, pour ce combattant généreux qui s'entoure, à longueur de journées, de professionnels, d'élus et d'acteurs administratifs en vue de mettre la main sur les tares et les avatars d'une telle entreprise salvatrice. «Vous savez, quand on s'approprie une mission de gré, il va falloir s'assumer et y aller jusqu'au bout, quitte à y laisser des plumes pour ses propres biens. Il n'y a que le travail assidu qui paie sur le terrain, au lieu de se la couler douce, pivotant sur un fauteuil et bavant «le propos du luxe», en rupture avec la réalité. La pente à monter est bien raide, mais on parviendra à surmonter toutes les embuches, en cours de chemin». La saison estivale est imminente pour une destination huppée comme Agadir qui draine, chaque année, des estivants nationaux de tous bords. Mais, cette saison, la destination est happée par la pandémie, mais également par la fête en pleine période aoûtienne. Malgré ces contraintes, on retrousse les manches pour s'y prendre du côté du CRT, en collaboration avec les différents partenaires, afin de rouvrir d'abord les portes, passer les coups de balai et désinfecter les lieux, en attendant les hôtes. Cependant, l'Etat ne saurait garder le mutisme envers une destination «sinistrée», depuis belle lurette. Si la stratégie étatique prétend en toute âme et conscience, que la destination Agadir constitue une plus-value touristique pour l'économie nationale, ce n'est nullement avec la sourde oreille que l'on pourrait résoudre les problèmes d'une pièce maitresse de l'industrie du tourisme national qu'est la capitale du Souss!