Rafael Nadal a laissé planer le doute samedi sur sa participation en simple au tournoi olympique après son entrée en matière réussie en double avec Carlos Alcaraz, assurant que sa décision n'était « pas encore » prise, alors qu'il pourrait affronter Novak Djokovic au 2e tour. L'Espagnol, qui vit a priori ses derniers JO, est programmé pour affronter dimanche le Hongrois Marton Fuscovics lors du deuxième match prévu sur le court central de Roland-Garros. Mais rien ne dit que les spectateurs assistent à ce match. « Je vais parler avec mon équipe et prendre la décision la plus intelligente possible pour avoir la meilleure chance de ramener une médaille à la maison », a-t-il expliqué après avoir remporté son premier tour très attendu en double avec Carlos Alcaraz face à la paire argentine Maximo Gonzalez et Andres Molteni, éliminée 7-6 (7/4), 6-4. Nadal traîne depuis plusieurs jours une gêne à la cuisse droite qui l'a déjà contraint à annuler un entraînement jeudi. Il est depuis réapparu sur les courts avec un bandage sur cette cuisse douloureuse. Le double avec Alcaraz samedi avait valeur de test, autant pour la solidité de la paire dorée qu'il est sensé incarner avec son jeune compatriote, que pour sa cuisse. Et s'il semble qu'il ne soit pas blessé, cela n'a pas levé le doute. « Parfois, plus n'est pas toujours plus, parfois, plus, c'est moins. Je ne suis pas en train de vous dire que je ne vais pas jouer, pas du tout, c'est une réflexion que j'ai », a-t-il expliqué. « Demain (dimanche), on décidera si je joue ou si je ne joue pas. Peut-être que je le déciderai aujourd'hui mais je ne suis pas prêt à vous répondre, parce que je ne sais pas », a-t-il dit. L'homme aux 14 titres à Roland-Garros a en tout cas pu mesurer samedi toute l'attente suscitée par son association avec le plus jeune N.1 mondial de l'histoire. Des tribunes combles comme sans doute jamais pour un premier tour de double dans un tournoi olympique, et une ambiance des grands soirs. Son compère avait lui tranquillement débuté ses JO plus tôt dans une journée amputée par la pluie, en se débarrassant du modeste Libanais Hady Habib (275e joueur mondial). Le tenant du titre à Roland-Garros cette année, et également vainqueur à Wimbledon, n'a pas traîné, en s'imposant 6-3, 6-1 en une heure et 10 minutes. Une promenade de santé encore plus douce pour Novak Djokovic (3e mondial) en quête d'or olympique, seul trophée qui lui échappe encore. Le Serbe s'est promené pour son entrée en lice en simple, infligeant un cinglant 6-0, 6-1 à Matthew Ebden, un joueur australien de 36 ans, qui ne devait initialement pas participer aux JO en simple. Ebden, 3e mondial en double, n'a plus joué sur le circuit en simple depuis deux ans. Et comme prévu, l'Australien n'a pas fait le poids. Mais Djokovic n'a pas totalement apprécié sa balade, s'en prenant au règlement qui a cours lors du tournoi olympique. Selon les règles de la fédération internationale (ITF), les organisateurs ont en effet l'obligation de piocher dans les joueurs les mieux classés en double pour pallier les forfaits de dernière minute en simple. « Je ne comprends pas vraiment les règles », s'est étonné l'ex N.1 mondial aux 24 titres de Grand Chelem. « Ce n'est pas logique pour moi que lorsqu'un forfait survienne dans le tournoi en simple, on appelle un joueur de double pour le remplacer ». « Je ne pense pas que ça donne une bonne image du sport, pour être honnête. Il y a plein de joueurs de simples qui auraient pu être appelés », a-t-il regretté. Le Serbe est donc désormais suspendu à la décision de Nadal pour savoir s'il va potentiellement retrouver son meilleur ennemi au 2e tour. Chez les femmes Iga Swiatek, la N.1 mondiale, s'est imposée face à la Roumaine Irina-Camelia Begu 6-2, 7-5, et le duel entre les deux ex-N.1 mondiales a tourné en faveur de l'Allemande Angelina Kerber face à la Japonaise Naomi Osaka, battue 7-5, 6-3.