À seulement 21 ans, l'ambitieux Espagnol Carlos Alcaraz continue de briller dans le ciel de la balle jaune en remportant dimanche Roland-Garros, après 4h19 d'un match à rebondissements contre l'Allemand Alexander Zverev. En effet, « Carlito », qui a remporté son troisième titre du Grand Chelem en trois finales, après l'US Open 2022 et Wimbledon 2023, est le plus jeune vainqueur de Majeurs sur les trois surfaces de référence (dur, terre battue, gazon), devant... Nadal (22 ans). Pour sa première finale dans le tournoi parisien, le numéro 3 mondial s'est imposé en cinq sets (6-3, 2-6, 5-7, 6-1, 6-2), lors d'une bataille acharnée, plus mentale que spectaculaire, succédant ainsi au Serbe Novak Djokovic au palmarès et lui a ravi la deuxième place au classement ATP publié lundi. Le huitième joueur espagnol à remporter le tournoi de Roland Garros a déjà réalisé son rêve, un rêve parmi tant d'autres. « Ce tournoi m'est cher, parce que lorsque je terminais l'école, je courais à la maison, j'allumais la télé et je regardais les matchs. Ceux de +Rafa+, parce que c'était lui le maître ici... Puis, je me suis dit: +je veux rajouter mon nom à la liste d'Espagnols+ », se souvient le joueur qui a fait avec ce sacre un pas de plus sur les traces de son idole Rafael Nadal. Alcaraz devient ainsi le dixième Espagnol à remporter le Grand Chelem sur terre battue et le deuxième plus jeune vainqueur de Roland Garros, derrière son glorieux aîné Rafa Nadal, les deux seuls à avoir remporté le tournoi a 21 ans. D'ailleurs, ils comptent défendre ensemble les couleurs espagnoles au tournoi olympique de double des Jeux de Paris. Le natif d'El Palmar, dans le sud-est de l'Espagne, avait déjà écrit son nom dans l'histoire du tennis en remportant à moins de 19 ans le Masters 1000 de Miami. Le plus jeune joueur de l'histoire à remporter ce trophée en Floride. « Je voulais ajouter mon nom à la liste des Espagnols qui ont gagné ce tournoi », a insisté le joueur de Murcie, qui a déjà laissé sa marque, son nom, sur le sol parisien, dans le palmarès du tournoi. Alcaraz rejoint Nadal, quatorze fois champion, Manolo Santana et Sergi Bruguera, qui en ajoute deux, et Albert Costa, Carlos Moya, Ferrero et Andrés Gimeno. « Je joue avec la tête, le cœur et tout le reste », soutient Alcaraz. « Je me mets beaucoup de pression dans tous les matches, je joue avec passion. Je joue avec ce rêve, le rêve de l'enfant qui voulait être dans ce genre de situation », a-t-il déclaré. Car remporter un Roland-Garros, c'est savoir appliquer son propre style sur la terre battue, qui consiste à « être agressif tout le temps », indique Carlos Alcaraz, lors d'une déclaration rapporté par la presse espagnole quelques heures après sa victoire. Résultat: Alcaraz a sauvé 17 des 23 balles de break qu'il a eues à défendre (74%) quand Zverev en a sauvé 7 sur 16 (44%). « Ovation mondiale pour Alcaraz », titre le journal spécialisé AS en Une. « Carlos Alcaraz remonte dans une finale épique contre Zverev et est couronné nouveau roi de Roland Garros », écrit son confrère Marca, alors que pour Mundo Deportivo, « Alcaraz fait un retour héroïque et devient le nouveau champion historique de Roland Garros ». Carlos Alcaraz a commencé à jouer au tennis à l'âge de quatre ans, inspiré par son père, lui-même directeur d'une école de tennis. Il a rejoint l'académie de Juan Carlos Ferrero, ancien N-1 mondial, qui est devenu son entraîneur et mentor. Sous la tutelle de Ferrero, Alcaraz a développé un jeu complet, alliant puissance, vitesse et finesse technique. Le jeune prodige a également démontré une grande maturité tactique, capable d'adapter son jeu en fonction de ses adversaires et des conditions de match. Sa résilience mentale et sa capacité à gérer la pression lors des moments cruciaux lui ont permis de remporter dimanche un match très serré et de briller sur le court Philippe-Chatrier à Paris. Avec ce sacre malgré son jeune âge, Alcaraz a plus que prouvé sa solvabilité lorsque l'enjeu est plus important en accumulant 14 titres en 18 finales jouées sur le circuit ATP. D'ailleurs il a confié aux médias de son pays lundi que le bonheur d'avoir soulevé son trophée « le plus spécial » à Roland Garros ne fait qu'attiser son ambition de « continuer à grandir et d'atteindre le niveau de Djokovic, Rafa et Federer.