Nabil El Bousaadi C'est à un véritable cafouillage que nous avons assisté depuis la tenue du second tour des élections législatives françaises et le «partage» de l'Assemblée nationale en trois groupes distincts dont aucun n'est parvenu à recueillir la majorité absolue qui lui aurait permis d'être appelé à conduire le prochain gouvernement. Mais si, à gauche, les négociations pour la désignation du prochain Premier ministre patinent encore au sein du Nouveau Front populaire, à droite, la situation s'est carrément décantée, ce samedi après-midi car après avoir été le seul candidat en lice pour la présidence du groupe «Renaissance» à l'Assemblée nationale, suite à sa réélection, au second tour, dans les Hauts-de-Seine, Gabriel Attal a pu obtenir les voix de 84 des 98 députés du groupe après que 7 d'entre eux aient voté blanc et que sept autres se soient abstenus. C'est ainsi qu'à la veille de la législature qui va s'ouvrir le 18 juillet prochain, il a été mis fin à une semaine qui avait été particulièrement tendue dans le camp « macroniste » du fait notamment des rumeurs qui laissaient croire qu'Elisabeth Borne et Gérard Darmanin entendaient faire barrage à la candidature de Gabriel Attal. Aussi, dans un document remis aux élus de son groupe, après avoir déclaré vouloir «protéger les Français de tout gouvernement» au sein duquel il y aurait des ministres issus des rangs du «Rassemblement National» ou de «La France Insoumise», Gabriel Attal s'est dit prêt à «tout repenser, tout réinventer et tout reconstruire » même s'il devra continuer à assumer ses fonctions de Premier ministre «tant que le devoir l'exigera» pour expédier «les affaires courantes» et qu'il ne pourra «siéger sur (leurs) bancs » que lorsque «le président de la République aura accepté (sa) démission». Ainsi, après avoir remercié les députés du groupe « Renaissance » pour la confiance qu'ils ont bien voulu placer en lui, Gabriel Attal les a convoqués pour une première réunion lundi à 10h 30 et leur a rappelé qu'ils pourront compter sur lui «pour être toujours l'inlassable défenseur de (leur) unité et pour chercher à construire des ponts avec les forces politiques attachées à la République». Mais si, à droite, c'est ainsi que se présente, désormais, la «situation», à gauche c'est à un autre son de cloche que nous assistons faute de consensus car si, en sortant de la réunion de leur Conseil National, les socialistes défendent toujours la candidature de leur premier secrétaire Olivier Faure, les communistes et les insoumis s'accrochent encore, de leur côté, à Huguette Bello, 73 ans, présidente du Conseil régional de La Réunion et ancienne députée du groupe communiste qui, selon, Fabien Roussel, le patron du PCF, aurait «l'étoffe et l'épaisseur» qui lui permettraient de siéger à Matignon et qui, aux dires de Jean-Luc Mélenchon, «ferait honneur à tous» en sa qualité de «femme racisée et féministe anti-raciste». Sachant que les dirigeants du Nouveau Front populaire peinent encore à trouver un candidat au poste de Premier ministre qui pourrait faire consensus entre LFI, le PCF, les Ecologistes et le PS et que rien ne permet de croire que les socialistes pourraient, à terme, adhérer à la proposition ardemment défendue par Jean-Luc Mélenchon et concernant Huguette Bello, attendons pour voir...