Samedi 7 mai, La Nouvelle union populaire écologique et sociale (NUPES) s'est réunie à Aubervilliers pour lancer la bataille des législatives. Un rassemblement entre différences, divergences, et valeurs communes ? Après les accords conclus entre le PS, les écologistes, les Insoumis et les communistes, la Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale (Nupes) a tenu à Aubervilliers avant-hier samedi, une première convention, symbole d'une unité retrouvée, 25 ans après la « gauche plurielle » de 1997. « Face à Macron et Le Pen », communistes, socialistes, insoumis et écologistes s'unissent pour gouverner. Les qualificatifs ne manquaient pas à Aubervilliers ce samedi 7 mai pour définir l'aspect historique de l'union entre communistes, écologistes, insoumis et socialistes. « C'est la première fois depuis 25 ans qu'un accord général intervient entre les forces de gauche ; il aura fallu attendre une génération », a indiqué Jean-Luc Mélenchon dans une ambiance électrique. Avant l'intervention de celui qui brigue Matignon, Olivier Faure, Julien Bayou et Fabien Roussel se sont succédé à la tribune pour défendre l'union retrouvée. Tous soulignent « l'espoir » provoqué par ce rassemblement jugé « exceptionnel. » Tous récusent les accusations « d'électoralisme » de la Nouvelle Union Populaire Ecologiste et sociale. Pour les dirigeants politiques et les militants de gauche réunis aux Docks de Paris ce samedi, ce rassemblement politique n'est pas limité aux seules circonstances de la campagne pour les législatives. Pour Jean-Luc Mélenchon, la Nupes aurait vocation à durer dans le temps. La Nupes est selon lui, une union portant « une radicalité concrète et tenable. » L'émergence d'une nouvelle gauche « C'est la première fois qu'il y a un accord général de toutes les forces dès le premier tour, sur des candidatures uniques, dans toutes les circonscriptions. Ce qui n'avait été fait ni par les cartels de gauche, ni par le Front populaire, ni à la Libération, ni par Mai 68, ni par le programme commun, nous l'avons fait », a annoncé l'ex-candidat de l'Union Populaire à la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon aux 1500 militants, élus et candidats présents à Aubervilliers. Selon lui, une nouvelle force de gauche aurait émergé à la suite des quinze jours de négociation avec Europe Ecologie Les Verts (EELV), le Parti Socialiste (PS) et le Parti Communiste (PC). Ce rassemblement constitue pour l'homme qui brigue Matignon, une identité supplémentaire dans le paysage politique. Mélenchon a rappelé que la Nupes n'est ni une union de circonstance de la gauche plurielle, ni une coalition électorale ou une association de partis. « Nous posons un acte de résistance collective à une ère de maltraitance écologique et démocratique », a proclamé le dirigeant politique qui s'en est également pris à Emmanuel Macron, définissant le nouveau mandat du président, comme « un pouvoir élu par défaut ». Ennemis hier, amis aujourd'hui Critiqué par les Insoumis au soir du premier tour de l'élection présidentielle pour ne pas avoir joué le jeu du « vote utile » dans les jours qui ont suivi l'annonce des résultats du premier tour, l'ex-candidat communiste à l'élection présidentielle, Fabien Roussel était bel et bien présent aux Docks de Paris à Aubervilliers pour sa première convention. Dans un discours reprenant largement les éléments de langage de sa campagne, la France des Jours heureux, le député du Nord a affirmé qu'en cas de victoire aux urnes en juin prochain de la Nupes, le programme porté par les communistes et leurs alliés va « redonner le sourire » aux Français « dès le 1er juillet ». « Les changements sont à portée de main, si les Français décident de s'en emparer », a averti le député communiste. « On nous avait dit irréconciliables, je constate que ceux qui disaient ça en sont aujourd'hui à quémander un ministère à Emmanuel Macron », précise Julien Bayou. Le secrétaire général d'EELV a placé son intervention sous le signe de l'Europe et confirme son intention sous le terme de « désobéissance européenne » : « Désobéissons pour sauver l'Europe, pour réorienter les politiques européennes vers le mieux-disant social et écologique ». Quelques secondes après le début de son intervention sur scène, la salle composée de nombreux militants de la France Insoumise s'est levée pour applaudir le premier secrétaire du Parti socialiste. L'heure est désormais à l'unité entre socialistes et les autres forces de gauche engagées dans cette Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale. « Je veux vous dire ma joie d'être parmi vous ». L'accord adopté pour les élections législatives de juin, ratifié par le Conseil national dans la nuit du jeudi 5 au vendredi 6 mai marque une rupture politique historique qui irrite de nombreux élus socialistes opposés à toute collaboration ou union en vue des élections législatives. Au Sénat, l'accord passe particulièrement mal.
La NUPES fracture les socialistes
L'accord entre LFI et le PS a été officiellement acté par le Conseil national socialiste. Mais, des voix dissidentes se font déjà entendre. Notamment celle d'Hélène Geoffroy, maire PS de Vaulx-en-Velin. Au micro de Jean-Pierre Elkabbach, la cheffe de file de l'opposition à l'union de la gauche a estimé que les socialistes avaient «abandonné une partie de leurs convictions». Selon elle, l'alliance NUPES n'est en aucun cas une «convergence de programmes» car les membres du PS «n'ont rien apporté». «Tous nos engagements pro-européens de toujours n'ont pas été particulièrement rappelés, ainsi que nos engagements pour le vivre ensemble». Comme Jean-Christophe Cambadélis, Hélène Geoffroy estime que cet accord est une «reddition» voire même un «naufrage» pour les socialistes». Plusieurs fédérations socialistes sont au bord de la rébellion. Dans ce conflit ouvert, le président du département de l'Hérault Kléber Mesquida accuse Olivier Faure d'enterrer le PS et « il nous demande de déposer la rose sur le cercueil », tonne-t-il. En Moselle, Michaël Weber estime qu'il pourrait y avoir des dissidents dans cinq circonscriptions sur neuf. « Et je ne me priverai pas de financer la campagne des candidats qui se présenteront », défiet- il. Son homologue du Bas-Rhin, Thierry Sother est lui aussi très remonté. « La direction nationale maltraite le Grand-Est, estime-t-il. Dans aucun bureau de vote du Bas-Rhin, il n'y aura de bulletin socialiste. Des militants demandent des candidatures dissidentes ».