Un accord global entre La France Insoumise et le Parti socialiste (PS) en vue des élections législatives de juin en France était en « bonne voie » mercredi, a annoncé une source au sein de la direction du PS. Cet accord parachèverait ceux déjà conclus par La France insoumise (LFI) de Jean-Luc Mélenchon avec les écologistes et les communistes. Porté par ses près de 22% des voix et sa troisième position au premier tour de l'élection présidentielle le 10 avril, M. Mélenchon tente de former une coalition afin d'obtenir une majorité des 577 sièges à l'Assemblée nationale et d'imposer ainsi un partage du pouvoir au chef de l'Etat, le centriste libéral Emmanuel Macron. « Les discussions » sur le fond avec LFI doivent se poursuivre ce matin », a précisé cette source. La « désobéissance » sélective à certaines règles budgétaires et économiques de l'Union européenne (UE), prônée par LFI en cas de contradiction avec le programme de la coalition en fait partie. « Le Conseil national du PS va être saisi dans les plus brefs délais d'un accord politique global et c'est lui qui décidera s'il en valide le contenu », a ajouté la direction du PS. Un premier accord a été trouvé dimanche soir avec le principal parti écologiste, Europe-Ecologie Les Verts (EELV). Créée dans le cadre de cet accord, la « nouvelle union populaire écologique et sociale » a été rejointe mardi par le Parti communiste (PCF). Les discussions avec le PS, parti de gouvernement historique ressorti exsangue de la présidentielle avec moins de 2% des voix, se sont révélées sans surprise les plus difficiles. Sur l'épineux dossier des circonscriptions, les socialistes en ont obtenu 70, a précisé la direction du PS , sans donner de détail. Courant minoritaire ! Invité mercredi sur la radio Franceinfo, le coordinateur de LFI Adrien Quatennens a jugé que sa formation avait fait preuve de générosité, ayant proposé plus que la proportionnelle des scores à la présidentielle. De son côté, « le PS a fait des pas essentiels », a salué l'eurodéputée LFI Manon Aubry sur la radio Europe 1, citant notamment « la retraite à 60 ans, le non-respect de certaines règles européennes ». Mais le premier secrétaire du PS Olivier Faure doit composer avec la fronde d'un courant minoritaire et de figures historiques du parti, comme l'ancien président François Hollande. Son ancien ministre de l'Agriculture, le maire du Mans Stéphane Le Foll, s'est dit sur France 2 prêt à « conduire la campagne » des dissidents, « tous ceux qui vont être candidats quand même parce qu'ils n'accepteront pas l'accord ». Pour sa part, l'ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve a menacé mardi de quitter le PS si l'accord devait être conclu, estimant que les dirigeants socialistes avaient « perdu leur boussole » en s'alliant avec LFI.