Demain, c'est la journée internationale des droits des femmes. Une journée de mobilisation sur l'ensemble de la Terre pour la reconnaissance du rôle de la femme dans la société et pour améliorer sa situation et sa participation effective à la vie politique et économique dans la perspective de l'égalité entre l'homme et la femme. Dans notre pays, de rassemblements restreints organisés à l'occasion par les progressistes dans le siècle dernier, cette journée, le 8 mars, est devenue une fête populaire sans qu'elle perde de son caractère militant et mobilisateur. En cette année bissextile, 2024, l'attente est manifeste. Elle concerne la réforme annoncée de la Mouddawana. Les six mois accordés par le Souverain pour se faire se sont écoulés. Ils ont connu un débat intense beaucoup plus en plaidoyers pour une avancée réelle du statut de la femme dans notre société que des interventions voulant garder la femme sous tutelle, femme objet, esclave et corvéable à merci. Ces dernières sont le fait d'hommes, d'un âge certain, se voulant fondamentalistes et croyant à eux seuls détenir la vérité. Une vérité qu'ils n'arrivent pas à développer pour répondre clairement aux besoins de la société et recourent alors à la menace, à jeter l'anathème et qualifier de mécréance les tenants de la réforme du statut de la femme. Aveuglés par leurs visions passéistes de la société, ils s'arcboutent en prônant l'amalgame et la diffamation pour troubler l'esprit de la population et fomenter une opposition pour garder leurs privilèges. La très grande majorité de la population n'en a cure de ces divagationsrétrogrades et réclame des dispositions dans le code de la famille qui répondent à leurs préoccupations majeures de développer l'égalité de la femme et de l'homme dans notre société. Les forces vives de la nation préconisent « d'intégrer au nouveau Code de la famille des dispositions prônant l'égalité de façon claire, telles l'interdiction et la pénalisation des mariages des filles en deçà de 18 ans, l'affirmation de la responsabilité commune du couple en matière de tutelle sur les enfants, la consolidation de l'égalité entre les époux quant à la garde des enfants et la garantie du droit de l'enfant sous tutelle, l'annulation de toutes les formes de disparité et d'élimination exercées à l'encontre des personnes en situation de handicap, l'interdiction de la polygamie, l'adoption de l'expertise génétique pour ce qui est de la confirmation de la paternité, l'annulation de l'héritage par agnation et la permission du droit au testament aux héritiers, la prise en compte exclusive de l'acte de mariage notifié à temps, l'annulation de la discrimination sur la base des croyances, l'abrogation de l'article 400 de l'actuel Code de la famille.... ; la nécessité d'agir de manière urgente pour structurer l'instance de parité et de lutte contre toutes les formes de discrimination et le Conseil consultatif de la famille et de l'enfance comme cela est stipulé par la Constitution ; la révision du système juridique pour la consolidation de l'égalité, à commencer par le Code pénal conformément à une approche juridique, démocratique et égalitaire, à même de couper court avec tous les aspects de discrimination entre les femmes et les hommes, de mettre un terme à toutes les formes de violence à l'égard des femmes ainsi qu'à l'élaboration réelle et efficace du principe de l'égalité et de la parité dans la vie quotidienne, tout en faisant de l'égalité une question sociétale et fondamentale. ». L'édification d'un Maroc émergent économiquement, fort par sa démocratie, le développement des libertés et de la justice sociale en sera consolidé. Demain c'est la fête de la Femme, celle de l'avenir.