La tarification du carbone est un axe fondamental des politiques écologiques, mais elle reste insuffisante et doit être soutenue par des instruments visant à corriger les défaillances entravant les efforts de lutte contre le dérèglement climatique, a affirmé, mercredi à Marrakech, le directeur des politiques budgétaires du Fonds monétaire international (FMI), Vitor Gaspar. « Un soutien fiscal est également nécessaire pour alléger les inévitables coûts élevés subis par les ménages, les travailleurs, les communautés et les entreprises vulnérables », a précisé M. Gaspar qui présentait un rapport sur la politique budgétaire (Fiscal Monitor), lors d'un point de presse dans le cadre des Assemblées annuelles du Groupe de la Banque mondiale (BM) et du FMI. Il a expliqué que le « Fiscal Monitor » montre que l'intensification du dosage politique actuel, qui fait la part belle aux subventions et à d'autres composantes des dépenses publiques en vue d'atteindre l'objectif zéro émission nette CO2, entraîne une accumulation de la dette publique de 40 à 50 points de pourcentage du PIB. Intitulé « Le climat à la croisée des chemins : politiques budgétaires dans un monde en réchauffement », le rapport présente des exemples de combinaisons de politiques qui limitent l'augmentation du ratio de la dette publique à une fourchette de 10 à 15 points de pourcentage du PIB d'ici 2050, a-t-il précisé, ajoutant qu' »il s'agit d'une pression qui semble gérable grâce à l'ajustement d'autres parties du budget ». Ce rapport du FMI fait l'inventaire des politiques d'atténuation appliquées dans différents pays et présente le « trilemme » auquel font face les décideurs : mettre au point des mesures faisables politiquement, compatibles avec les objectifs climatiques et assurant la viabilité de la dette. « Les politiques mises en œuvre doivent inciter le secteur privé à jouer un rôle croissant dans le financement et les investissements en faveur de l'action climatique », insiste le Fiscal Monitor. Pour appuyer les actions des pays en développement en faveur du climat, le FMI juge essentiel d'assurer une coordination internationale pour mettre en place une tarification pragmatique du carbone au niveau mondial, accroître les aides financières extérieures, et faciliter les transferts de connaissances sur les technologies à faible intensité de carbone qui ont déjà fait leurs preuves.