après la fin de l'accord sur l'exportation des céréales, a annoncé, vendredi à Moscou, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Verchinine. « Concernant les itinéraires. Il s'agit d'une question technique de logistique. Elle est déjà en train d'être réglée », a-t-il indiqué lors d'une conférence de presse consacrée à l'initiative céréalière en mer Noire, un ensemble de deux accords parrainés par les Nations unies et la Turquie et conclus séparément avec Kiev et Moscou en juillet 2022. L'accord en question est arrivé à échéance le 17 juillet dernier suite à la décision de Moscou de ne pas renouveler cet accord ayant permis de transporter plus de 32 millions de tonnes de denrées alimentaires vers 45 pays sur trois continents, selon les chiffres de l'ONU. Dans la foulée de cette décision, la diplomatie russe avait annoncé la fin des garanties sécuritaires liées à l'accord, la suppression du couloir humanitaire maritime, la restauration d'une zone sécuritaire au nord-ouest de la mer Noire et la dissolution du Centre de coordination conjointe (CCC) d'Istanbul. De son côté, le ministère russe de la Défense avait indiqué, mercredi, qu'il considérerait tous les navires qui se dirigent vers les ports ukrainiens de la mer Noire comme des transporteurs de matériel militaire, une annonce à laquelle a répliqué le ministère ukrainien de la Défense, jeudi, avec des mesures similaires pour les navires se dirigeant vers les ports russes. Les mises en garde aussi bien russes qu'ukrainiennes ainsi que les appels à la mise en place de « patrouilles militaires » navales sous mandat de l'ONU pour protéger les bateaux se rendant en Ukraine, ont ravivé les tensions en mer Noire, théâtre d'importantes frappes russes en représailles à une attaque contre le pont de Crimée et un incendie dans une base militaire en Crimée, tous deux attribués à l'Ukraine. Interrogé sur la position du ministère russe de la Défense, M. Verchinine a relevé que la Russie devra procéder à l'inspection des navires en mer Noire pour s'assurer qu'ils ne sont pas utilisés pour transporter des armes. « Ce que nous voulons dire, c'est que nous devons être sûrs que le navire arrive avec du matériel militaire.(…) Cela implique une enquête, une inspection en cas de nécessité », a-t-il détaillé. Le vice-ministre russe des Affaires étrangères a qualifié de « légitime », la décision de la Russie de suspendre l'initiative céréalière en mer Noire, en ce sens que la partie russe a reçu « des promesses » mais n'a pas vu de résultats concernant cinq exigences allant de la reconnexion de la banque russe spécialisée dans l'agriculture Rosselkhozbank au système bancaire international SWIFT, à la reprise de l'approvisionnement en machines agricoles, pièces de rechange et service de maintenance, en passant par l'annulation des entraves en matière d'assurance des navires et d'accès aux ports étrangers. « Remplissez ces conditions, elles sont simples – cinq conditions, et il est possible de poursuivre le travail conjoint. Mais uniquement en fonction du résultat », a-t-il déclaré à l'adresse des journalistes. Les propos de M. Verchinine font écho à de récentes déclarations du président russe Vladimir Poutine, qui avait indiqué, lors d'une réunion du gouvernement mercredi, que Moscou pourrait relancer l'accord céréalier si toutes les promesses qui lui ont été faites sont tenues. « Mais nous le ferons à une condition: si seulement tous les principes de la participation de la Russie dans cet accord sont réalisés sans exception », avait-t-il dit.