Romuald Djabioh Le Ramadan représente une période significative pour de nombreux musulmans à travers le monde. Il s'agit d'un temps dédié au jeûne, à la prière et à la dévotion, où ils s'abstiennent de produits alimentaires tout au long de la journée jusqu'au moment où ils rompent leur jeûne en soirée. À cette occasion religieuse, comment les musulmans subsahariens vivant au Maroc passent ce mois sacré ? Trois cas serviront de canevas. En effet au Maroc, pendant le Ramadan, plusieurs subsahariens de confession musulmane s'impliquent davantage. C'est un moment qui consiste pour ces derniers à se rapprocher au plus près de Dieu par le jeûne, la prière, la piété et le partage. Dans cette optique, la rupture du jeûne en soirée est souvent synonyme de convivialité en famille et entre amis, avec des plats traditionnels préparés spécialement pour « le Ftour », appelé « Ndogou » en Afrique de l'Ouest, notamment au Sénégal. À ce sujet, l'esthéticienne Anta, trentenaire d'origine sénégalaise vivant à Casablanca a bien voulu nous ouvrir les portes de sa demeure. C'est une fervente pratiquante. Lorsque nous la rencontrons, elle a fini de prier et nous invite à la rejoindre afin de partager « le Ftour ». Pendant que nous partageons le repas dans une ambiance chaleureuse, elle nous explique que ce mois est une période de générosité et de bienfaisance, au cours de laquelle les musulmans sont encouragés à aider les personnes dans le besoin. « C'est l'un des cinq piliers de l'Islam et une obligation pour ceux qui en ont les moyens... », fait-elle savoir en substance. Pour Anta, le Ramadan est également une occasion de se rassembler et renforcer les liens familiaux. C'est aussi un temps pour demander à Dieu de bénir leur vie et leur donner la force de surmonter les difficultés. « Je prie Allah afin qu'il bénisse toute notre famille, qu'il fasse en sorte que peu importe les situations dans lesquelles nous nous trouvons, que nous puissions les surmonter. Je prie aussi pour les parents décédés... », ajoute-t-elle. Après ce repas, nous contactons par appel téléphonique Boban, un trentenaire originaire du Mali. Il nous explique également que le Ramadan est un moment qui vise à pratiquer la piété, la prière, à s'astreindre de certains plaisirs charnels, à aider ceux qui sont dans le besoin. Les explications sont presque similaires à celles évoquées par la précédente interlocutrice. Nous rencontrons également Awa, une sénégalaise travaillant dans un centre d'appels. Elle partage ses réflexions sur le Ramadan ainsi que les avantages de celui-ci, tout en discutant des actions qu'elle prévoit de mettre en œuvre pour aider les personnes en difficulté. Selon elle, « le Ramadan purifie le corps, l'âme et l'esprit. C'est un moment très important pour nous ». Awa vient également de découvrir une association à but non lucratif appelée AIC, située à Riad Oulfa. De nombreux donateurs font souvent des dons divers à cette organisation au profit des nécessiteux. Elle prévoit donc de s'y rendre. « Après avoir obtenu des informations, je prévois de me rendre là-bas dans quelques jours pour faire don de vêtements », conclut-elle. En somme, le Ramadan revêt une grande importance pour de nombreux musulmans à travers le monde, car cette période met davantage l'accent sur des pratiques comme la prière, le jeûne, la piété et le partage.