Oussama Zidouhia Après avoir joué la qualification jusqu'à la fin du temps réglementaire, le Wydad a dû faire ses adieux au rêve d'une participation en demi finale du Mondialito, après son échec lors des séances de tirs face à Al Hilal, devant les supporters marocains, à Rabat. Une défaite cuisante dont le responsable n'est autre que le président du club, Saïd Naciri, coupable d'une gestion autocrate et d'un mercato pas digne de la stature d'un club mythique... Avant de pointer du doigt le président, il serait juste de mettre en avant ses réussites avant ses échecs. En poste depuis le 1 juillet 2014, Saïd Naciri a succédé à son mentor, Abdelilah Akram, indésirable après 7 années passées à la tête du club. L'enfant de Zagora a finalement pris les rênes d'un club déficitaire et a réussi dans sa mission de redorer le blason des rouges. Sous sa présidence, le Wydad a remporté 5 championnats du Maroc, 2 Ligue des champions, une Coupe des coupes de la CAF et une Supercoupe de la CAF, rien que ça... Un Mercato douteux Naciri, autre fois un des premiers acteurs du mercato marocain, a choisi le mauvais moment pour laisser tomber le club. Coupable cette saison d'un management qui laisse à désirer, l'homme fort des rouges, après avoir perdu ses meilleurs éléments lors du mercato, dont Guy Mbenza (meilleur buteur) et Achraf Dari (meilleur défenseur), n'a tout simplement pas fourni les efforts nécessaire pour recruter des joueurs à la hauteur des départs dont a souffert la formation casablancaise. En effet, en attaque, Naciri a recruté Bouly Junior Sambou, Didier Lamkel Zé et Hamid Ahadad, trois profils qui sont très loin du niveau du joueur partant, Mbenza, dont le président à très mal géré le dossier. Didier Lamkel Zé, arrivé en prêt du KV Courtrai, a découvert le 5ème championnat de sa carrière professionnelle. Âgé de 26 ans, l'attaquant camerounais est passé par plusieurs clubs sans jamais arriver à s'imposer (Chamois niortais, le Royal Antwerp, DAC Dunajská Streda, FK Khimki, le FC Metz, KV Courtrai)... En défense, Naciri s'est offert les services de l'international algérien Houcine Benayada, porté disparu pendant plusieurs semaines déjà. Le club a également enregistré les arrivées de deux autres défenseurs libres de tout engagement, à savoir Yahya Nadrani et Sami El Anabi, deux profils inconnus du public marocain. Arsène Zola, arrivé en provenance du SCCM, n'est tout simplement pas à la hauteur des attentes des supporters, qui réclament depuis un bon moment au président de faire venir des joueurs confirmés sur la scène africaine. A cela s'ajoute les très mauvaises performances des cadres tels que Yahya Jabrane, qui n'a toujours pas retrouvé son niveau affiché la saison dernière, Tagnaouti, Attiat Allah ou encore El Jaadi et EL Hassouni, méconnaissables... Le départ avorté de Attiat-Allah pour Montpellier Naciri a laissé un très mauvais gout dans la bouche des dirigeants du club français. Ces derniers expliquent que le seul responsable du capotage de ce transfert n'est autre que le président et ses exigences qui ne respectent en rien la loi de la Ligue française de football. Selon eux, Naciri a demandé à être payé bien avant la visite médicale du joueur en question. Dans une déclaration à RMC Sport, le représentant du joueur a affiché sa frustration : « C'est un manque de respect total de la part du président du Wydad de Casablanca. Le joueur a passé sa journée au consulat afin de faire son visa et rejoindre Montpellier. Le joueur, sa famille et son entourage sont déçus». Le départ de Walid Regragui Vainqueur en l'espace d'une saison du championnat national et de la Ligue des champions de la CAF, les performances de l'ancien coach du FUS à la tête des rouges lui à valu une invitation aux CAF Awards pour concurrencer Aliou Cissé et Carlos Queiroz pour le prix du meilleur entraîneur de la saison en Afrique. Au Maroc, il remporte le prix du meilleur entraîneur du championnat de la saison attribué par l'UMFP (Union Marocaine des Footballeurs Professionnels). Cependant, le départ annoncé de Regragui en sélection nationale a fragilisé le club, qui n'a pas réussi à retrouver la stabilité apportée par ce dernier. Naciri a très mal géré cette succession et a finalement opté pour un retour d'Ammouta, qui avait entraîné le Wydad entre 2017 et 2018 et avait remporté avec le club des Rouge et Blanc la Ligue des champions de la CAF, après avoir battu le club égyptien Al Ahly ainsi que le championnat du Maroc. Cependant, ce choix s'est avéré toxique pour le club après l'abandon non attendu d'Ammouta à quelques semaines du mondialito. Le WAC, champion du Maroc et d'Afrique en titre s'est retrouvé sans entraîneur. Résultat, pressé par le temps, Naciri a ramené le tunisien Mehdi Nafti, qui n'arrive toujours pas à tirer le meilleur d'une équipe fatiguée par l'instabilité de sa direction. Pour conclure, en 6 mois, le Wydad a perdu une Coupe du Trône, une Supercoupe de la CAF, une Coupe du Monde des clubs à cause de la mauvaise gestion d'un président despotique!