Des habitants de l'île de Pulau Pari en Indonésie ont déposé une plainte contre le cimentier suisse Holcim, demandant à être indemnisés pour les dommages climatiques, annoncent mercredi les ONG qui les soutiennent. L'an passé, cette île qui risque de disparaître sous les eaux a été inondée cinq fois, indique dans un communiqué l'ONG Entraide Protestante Suisse (EPER), une organisation religieuse qui milite pour les droits de l'homme et la justice climatique, les plaignants demandant à ce que le cimentier les indemnise pour les dommages déjà causés sur l'île et participe au financement de mesures de protection contre les inondations. Ils exigent également que le groupe suisse réduise rapidement ses émissions de CO2. « Pour la première fois, une entreprise suisse doit répondre juridiquement de son rôle dans les changements climatiques », souligne l'ONG suisse, qui estime qu'Holcim en fait « trop peu pour réduire ses émissions de façon à ne pas dépasser le seuil de 1,5°C de réchauffement planétaire ». « En outre, il a commencé bien trop tard », affirme l'ONG. En juillet, quatre habitants de l'île, trois hommes et une femme, avaient lancé une plainte contre Holcim devant la justice dans le canton de Zoug, où se trouve le siège social du groupe suisse issu de la fusion en 2015 avec le français Lafarge. La procédure civile impliquait d'abord de déposer la plainte auprès d'une autorité de conciliation. Mais « l'audience de conciliation, qui s'est tenue en octobre 2022, s'est soldée par un échec », explique l'ONG dans le communiqué, amenant les quatre habitants de cette île à engager une action en justice contre le cimentier suisse. Le 30 janvier, ils ont déposé une plainte contre le groupe devant le tribunal cantonal de Zoug « au nom de toute l'île », précise le communiqué. En 2019, Holcim a vendu ses activités en Indonésie au cimentier local Semen Indonesia.