Quand la visite de Macron au Maroc soulève des comparaisons avec l'Algérie    Marrakech Air Show, une plate-forme importante pour le développement de l'industrie aéronautique au Maroc, dit Loudiyi    FAR : Mohammed Berrid reçoit le Chef d'Etat-Major des Forces Armées Émiraties    Baitas: L'Exécutif accorde une priorité prépondérante au dialogue social    Macron : «La position de la France vis-à-vis du Sahara est en train de faire bouger d'autres pays européens»    «La France se tiendra aux côtés du Maroc dans toutes ses questions existentielles» : Emmanuel Macron et la résonnance des mots    Le conseil de gouvernement approuve des propositions de nomination à des fonctions supérieures    Marrakech Air Show : Un Rendez-vous Clé pour l'Industrie Aéronautique au Maroc    Industries manufacturières : baisse de l'indice des prix à la production de 0,1% en septembre    Revue de presse de ce jeudi 31 octobre 2024    UM6P inaugure une nouvelle branche dédiée à la cybersécurité à Rabat    Campagne agricole 2024-2025 : La production prévisionnelle des dattes estimée à 103.000 tonnes    Etablissements de crédit et organismes assimilés : BAM publie le recueil des textes législatifs et réglementaires    Le Premier ministre libanais accuse Israël de "crime de guerre supplémentaire"    Inondations en Espagne : Un mort, un blessé et 25 Marocains portés disparus    Lille : Ayyoub Bouaddi bientôt Lion de l'Atlas?    Abde Ezzalzouli prolonge l'aventure en Andalousie    OM-PSG : Amine Harit écope d'un match de suspension    Mondial des clubs 2025 : Voici la date du tirage au sort    PLF 2025 : l'emploi et l'investissement, défis à relever pour la majorité    Campagne agricole 2024-2025: la production prévisionnelle des dattes estimée à 103 000 tonnes    Arrestation d'un individu à Tanger pour piratage de communications téléphoniques internationales    Musique : « h.u.b », l'as de Rita qui pique nos cœurs    CDM (F) U17: Victorieuse des EU d'Amérique, la Corée du Nord en finale    BMW Golf Cup Maroc 2024 : la région Sud conclut en beauté ses qualifications    Air Arabia lance deux nouvelles liaisons entre Tanger et l'Europe    Signature d'un accord de 30 milliards de dirhams pour lancer l'Accélérateur d'Investissement Maroc-France    L'Espagne endeuillée: Valence-Real vraisemblablement reporté !    La Cardiologie Pédiatrique au Maroc : Enjeux, Progrès et Perspectives    Les prévisions du jeudi 31 octobre    Ligu1 : Harit suspendu    OMS: Quelque 8,2 millions de nouveaux cas de tuberculose diagnostiqués en 2023    Awake Festival 2024 : Marrakech « rave » encore    MMVI : Cobra, l'exposition qui célèbre l'amitié culturelle entre le Maroc et les Pays-Bas    Les retrouvailles musicales !    « Quand deux pays mettent en avant leur entente, on ne peut que s'en réjouir »    Taroudant : Akdital étend son réseau avec sa nouvelle Cliniques Internationale    «Je connais monsieur Lecornu» : Yassine Belattar se défend après la visite de Macron au Maroc    Inondations en Espagne. Le Maroc offre son Assistance    Le président français Emmanuel Macron quitte le Maroc au terme d'une visite d'Etat    OCP and Engie deal to amount to €17 billion in investments for Morocco's green future    King Mohammed VI hosts dinner for French President Macron in Rabat    Décès du célèbre acteur égyptien Mustafa Fahmy des suites d'un cancer    Maroc-France : Un partenariat pour une nouvelle ère de coopération    Edito. Nouveau livre    Le Festival de Marrakech rend hommage à 3 grandes figures du cinéma national et mondial    Festival Ecran Noir de Yaoundé : Farah El Fassi rafle le Prix de la Meilleure Actrice    Inondations en Espagne: 51 morts dans la province de Valence    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Un barrage menace d'engloutir villages et terres agricoles
Publié dans Albayane le 28 - 11 - 2022

A 53 ans, Jamil al-Joubouri n'a jamais quitté son village du nord de l'Irak, où sa famille pratique l'agriculture depuis des générations. Mais un projet de barrage porté par les autorités pourrait bientôt engloutir sa maison et les obliger à partir.
Comme Jamil, des dizaines de milliers d'Irakiens sont menacés par le barrage de Maqhoul, que le gouvernement espère achever d'ici cinq ans sur le fleuve Tigre.
Dans un Irak mis à mal par trois années de sécheresse, considéré par l'ONU comme un des pays les plus vulnérables au changement climatique, les autorités défendent ce projet qui permettra, selon elles, de lutter contre les pénuries d'eau.
Toutefois des ONG dénoncent les répercussions néfastes sur une trentaine de villages –soit 118.000 personnes– et les conséquences pour la biodiversité et plusieurs sites archéologiques.
Le village de Messahag offre un paysage bucolique. Au bord du Tigre, des paysans sèment ou retournent à la pelle la terre gorgée d'eau.
Mais quand le barrage verra le jour, toute la région sera engloutie sous trois milliards de mètres cubes d'eau.
« Je suis né et j'ai grandi ici. C'est difficile de partir. C'est tout un passé que nous laissons derrière nous », martèle Jamil al-Joubouri, fonctionnaire dans une raffinerie.
C'est son fils qui s'occupe des plantations de blé et d'agrumes de la famille. Conciliant, Jamil accepte de partir et de mettre « l'intérêt national avant l'intérêt personnel », à la condition que le barrage soit un projet « qui servira l'Irak » –et qu'il reçoive les « dédommagements adéquats » pour « assurer (son) avenir et celui des enfants ».
Déjà doté de huit barrages, l'Irak déplore une baisse du débit de ses fleuves et fustige son voisin turc pour ses barrages construits en amont.
Lancé initialement en 2001, le projet de Maqhoul avait été interrompu en 2003 après l'invasion américaine et le chaos qui s'en est suivi.
Les travaux ont repris début 2021, avec des forages, des analyses du sol et la construction d'un pont surplombant le fleuve.
Le barrage devrait permettre d'établir une station hydroélectrique de 250 mégawatts et un « canal d'irrigation qui desservira des zones agricoles et contribuera à la sécurité alimentaire du pays », plaide l'adjoint du gouverneur de la province de Salaheddine, Riad al-Samaraï.
« L'intérêt général impose la construction de ce barrage pour garantir des réserves d'eau à l'Irak », ajoute-t-il.
Selon lui, cinq villages se trouvent sur le site du futur réservoir: « Une commission a été formée par les provinces et les ministères concernés pour apporter des dédommagements adéquats aux habitants » et les déplacer.
Pourtant, la société civile est vent debout.
Car il y a aussi les répercussions sur la faune et sur la flore que dénoncent les ONG Save the Tigris et Humat Dijlah et les dangers notamment pour la cité antique d'Assur, inscrite au patrimoine de l'Unesco.
En août, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) déplorait l'absence de « tentative de dialogue » avec les communautés locales.
« Les personnes interrogées, des fermiers et des propriétaires terriens, considèrent le barrage de Maqhoul comme une menace sérieuse à leur gagne-pain », soulignait un rapport de l'OIM, se basant sur une étude de l'organisation irakienne Liwan pour la culture et le développement.
« Personne n'est venu nous voir, personne ne nous a rien demandé », confirme à Messahag le père de Jamil, Ibrahim al-Joubouri, agriculteur.
« Mes ancêtres, mon père, puis moi, sommes tous restés dans cette région », déplore l'octogénaire, visage buriné et silhouette voutée.
Le vrai problème de l'Irak, « c'est la baisse du débit de l'eau provenant de Turquie et d'Iran », rappelle Mehiyar Kathem, un des auteurs de l'étude de Liwan.
Le pays « n'a pas besoin d'un nouveau barrage: à cause de l'augmentation de la salinité du Tigre, il faut laisser le fleuve couler », dit-il.
Son étude recense 39 villages qui risquent d'être engloutis, avec des populations variant de 200 à 8.000 habitants.
Plus de 67 kilomètres carrés « de terres agricoles fertiles, domaines et vergers » disparaîtront également si le barrage de Maqhoul atteint sa pleine capacité. Et 61.146 têtes de bétail devront être « vendues ou déplacées ».
« Le barrage peut perturber le quotidien de 118.412 personnes », résume Liwan, pointant du doigt « une absence de confiance envers les décideurs » parmi les populations locales, pour qui « toute protestation risque de tomber dans l'oreille d'un sourd. »


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.