Conférence organisée en marge de la 47e réunion annuelle de l'OICV Romuald Djabioh «Prévoir l'imprévisible : Un trilemme pour les marchés des capitaux», est la thématique mise en exergue par l'AMMC dans le cadre d'une Conférence organisée à Marrakech, en marge de la 47e réunion annuelle de l'OICV regroupant la plupart des régulateurs des marchés financiers mondiaux. Cette conférence a été marquée par la participation d'un panel important de grandes personnalités de la finance. Dans cette optique, la rédaction Al Bayane a recueilli moult déclarations majeures auprès de la ministre de l'Economie et des Finances du Maroc, Nadia Fettah Alaoui ; Nezha Hayat, présidente de l'AMMC et Jean Paul Servais, nouveau président de l'OICV. En effet, à l'occasion de cette conférence, la ministre de l'Economie et des Finances du Maroc, Nadia Fettah Alaoui a tenu à préciser que : «C'est la première fois que le Maroc organise une telle manifestation, la troisième fois en Afrique. Cela témoigne de la forte présence du marché marocain dans les standards internationaux sur le marché des capitaux, à travers des institutions fortes. C'est un moment important pour voir des solutions à l'international, pour manager les différentes crises successives que vit le monde, mais aussi, compte tenu de l'importante du marché des capitaux dans la feuille de route de la reprise de relance économique. Notamment pour la relance de l'investissement où nous avons besoin de mobiliser l'ensemble de l'Etat; national et international en faveur d'un développement économique et social...». Dans le même ordre d'idée,Nezha Hayat, présidente de l'AMMC a déclaré que : « Cette grande assemblée se clôture avec cette conférence publique qui va d'abord débattre du rôle des marchés de capitaux dans le financement de l'investissement et de l'économie. C'est aujourd'hui, un sujet qui nous est très chers au niveau mondial, continental, mais surtout national». Et de poursuivre : «Nombre de sujets interpellent aujourd'hui, les autorités des marchés financiers comme l'AMMC. Quels instruments déployés ? Quelles régulations peut-on apporter dans un contexte assez compliqué avec d'incertitudes, mais également beaucoup d'innovations, de nouveautés avec des choix que des continents font, que des pays comme le Maroc, et ce bien avant la Cop22, ont fait pour promouvoir le développement durable ?». «Et par là, nous devons financer ce développement. Donc, un certain nombre de sujets vont être débattus avec un panel tout particulier sur l'Afrique. Vous savez le rôle que joue le Maroc en sa qualité de place régionale, le rôle que les investisseurs marocains, que les banques marocaines jouent sur le continent africain...» a-t-elle ajouté. Par ailleurs, Jean Paul Servais, nouveau président de l'OICV a indiqué :«Nous organisons chaque année, une assemblée générale avec de nombreuses entités.Je suis ravi que l'AMMC ait pris l'initiative de l'organiser avec une organisation remarquable. Je tiens à féliciter la présidente Nezha Hayat qui a piloté cela magistralement. Et ceci nous a permis d'organiser nos travaux de manière optimale. Ce qui n'était pas évident, car comme vous le savez, c'était également le cas au Maroc. Les événements ont repris seulement l'été. C'était de fait un challenge pour nos collègues marocains qui ont fait cela de manière tout à fait remarquable». «Nous avons aussi avancé sur un certain nombre de conclusions. Qu'est-ce que l'on fait quand on est une autorité mondiale de régulation ? On est la plus importante organisation mondiale, puisse que nous regroupons la plupart des marchés : ceux en développement, des marchés de croissance, des marchés plus sophistiqués. Un de nos enjeux aussi est de nous aider les uns les autres. C'est ce qu'on appelle en anglais «the capacity Bulding». C'est-à-dire, proposer à toutes et à tous des outils qui permettent à chacun non seulement de mieux accompagner, mais aussi de mieux contrôler l'appel public à l'épargne»,a-t-il ajouté tout en expliquant davantage la manière dont l'organisation procède. «Nous voyons quelle est l'évolution des risques. Comme avoir une idée sur les points de préoccupation? C'est la volatilité sur les marchés, le coût de l'énergie, l'inflation. Donc nous en tenons compte pour affiner le plan de contrôle. C'est ce que nous avons pu faire à Marrakech notamment, en prenant un certain nombre de décisions pour affiner notre plan d'action. Et c'est quoi notre plan d'action ? C'est tout d'abord de tenir compte de ce qui se passe sur le marché. Nous ne sommes pas une tour d'ivoire. Nous sommes en contact avec ce qui préoccupe les citoyennes et les citoyens marocains. C'est-à-dire, l'évolution du coût de l'énergie. Nous sommes à bord afin d'intervenir là-dessus». Dans le même sillage, il a marqué l'accent sur l'innovation. «Je suis particulièrement ravi. Je sais que c'est aussi le cas du Maroc, qu'il y ait des jeunes investisseurs, dans la mesure où avant la bourse des marchés de capitaux, c'était quelque chose qui les intéressait moins. Je constate comme en Belgique, que même pendant la crise du Covid, beaucoup de jeunes ont trouvé le chemin de la bourse. Dans cette perspective, tout ce qui concerne l'éducation financière est pour moi, en tant que nouveau président de l'OICV très important. Et nous voulons aussi aider les jeunes à mieux comprendre les enjeux de la finance. Tout cela bien entendu avec un rôle croissant de tout ce qui concerne l'octroi de crédits, qui se fait de plus en plus par des entités qui ne sont pas des banques. C'est aussi un des enjeux que nous avons comme organisation mondiale représentant 95% de ce qui se fait pour les appels publics à l'épargne au niveau mondial...», a-t-il étayé. Concernant les enjeux du Maroc par rapport à cette thématique, il a été on ne peut plus explicite : «Le royaume du Maroc est singulièrement l'Autorité Marocaine du Marché des Capitaux (AMMC). Nous sommes très sensibles à cela. Le Maroc est signataire depuis longtemps des accords de coopération concernant l'échange d'informations, la Belgique aussi depuis longtemps. Il y a près de 120 autorités de contrôle en ce sens. Donc c'est très important, notamment pour assurer la transparence. Je pense que le royaume du Maroc et l'Autorité Marocaine du Marché des Capitaux (AMMC) veillent à avoir des standards qui ont le même niveau que ceux de l'international...C'est quelque chose de fondamentale pour la crédibilité, pour avoir une place financière attractive sur le marché. Je sais bien entendu depuis longtemps, la place important qu'occupe Casablanca en tant que centre financier. La Bourse de Casablanca fait partie des plus grands centres financiers d'Afrique. Bien évidemment, ce standard permet aux marchés des capitaux de se développer, notamment pour les PME, étant donné que le Maroc comme la Belgique, sont également des pays de PME. C'est important de trouver des financements divers. Et ce que nous essayons de faire, c'est justement de pouvoir accompagner le marché...», a-t-il conclu.