Les travaux de la Conférence internationale "Global Capital Markets – Expect the unexpected : a trilemma for capital markets" (Prévoir l'imprévisible – un trilemme pour les marchés des capitaux), organisée par l'Autorité Marocaine du Marché des capitaux (AMMC), ont pris fin jeudi à Marrakech. Organisé sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI, en marge de la 47ème réunion annuelle de l'Organisation Internationale des Commissions de Valeurs (OICV), tenue du 17 au 19 octobre 2022, cet évènement a réuni membres du gouvernement, économistes de renoms, experts des marchés financiers et régulateurs de marchés de capitaux. Dans son discours d'ouverture de la Conférence, la ministre de l'Economie et des Finances, Nadia Fettah, a mis en avant la place fondamentale qu'occupe la régulation des marchés dans les préoccupations du Royaume, rappelant les initiatives et réformes entreprises par le Maroc pour répondre à ces enjeux et défis multiples, et faire du marché des capitaux un réel vecteur de développement de l'économie. La présidente de l'AMMC, Nezha Hayat, a pour sa part souligné que les marchés des capitaux, grâce à leur mode de fonctionnement et leur capacité d'innovation, peuvent constituer une source de financement complémentaire importante, notant qu'ils peuvent également contribuer à stimuler considérablement la croissance et à financer plus efficacement certaines catégories d'entreprises et de porteurs de projets ayant des difficultés d'accès aux financements traditionnels. Outre la session inaugurale, cinq panels ont abordé les principaux enjeux auxquels font face les marchés financiers mondiaux. La première session, qui a connu la participation de Mme Fettah, s'est déroulée autour de "Résoudre le paradoxe : Identifier les crises structurelles et cycliques, comment les marchés des capitaux peuvent-ils mieux anticiper l'avenir ?". Les différents intervenants, dont le nouveau président de l'OICV, Jean-Paul Servais, et la directrice générale de l'Autorité de supervision des marchés financiers des Emirats Arabes Unis, Maryam Buti Al Suwaidi, ont notamment évoqué la manière dont laquelle les crises ont façonné l'environnement du risque et changé fondamentalement les approches de la réglementation du capital, ainsi que la nécessité d'être agile face à ces changements civilisationnels profonds tout en restant dans une position d'anticipation. La seconde session "Triple Zéro : Zéro Exclusion, Zéro Carbone, Zéro Pauvreté. Quel est le rôle que peuvent jouer les marchés des capitaux dans la réalisation de ce triple objectif ?", s'est focalisée sur comment concilier le besoin de flexibilité pour libérer les initiatives et la nécessité de réguler les flux liés aux nouveaux risques, et les moyens de transformer les contraintes environnementales en opportunités pour une nouvelle " croissance verte ". Quant à la troisième session, elle a abordé "Triple R : Réinitialiser, Redémarrer, Remodeler. Comment les marchés des capitaux des pays émergents peuvent-ils contribuer à la reprise post-Covid ?", alors que la quatrième session a porté sur les "Fintech et nouveaux risques : blanchiment de crypto-monnaies, finance décentralisée, monnaie et cybersécurité, et leur impact sur les marchés financiers". La quatrième session a été suivie par une séance spéciale "In Conversation" tenue sous le format d'une interview intimiste avec Mo Ibrahim, personnalité de premier plan venue partager son expérience avec le public en jetant la lumière sur les questions relatives à l'évolution du risque et à son appréhension. La cinquième et dernière session plénière, tenue sous le thème "la nouvelle disruption africaine" et qui a connu la participation de la présidente de l'AMMC, a mis le focus sur l'Afrique, continent de tous les extrêmes. Durant les échanges, les différents intervenants ont évoqué la question de savoir comment l'Afrique se prépare à la nouvelle vague de mondialisation, à la quatrième révolution industrielle, et aux disruptions majeures dues au numérique ainsi qu'à l'impact de cette dynamique sur la régulation des flux financiers. Organisée pour la première fois au Maroc, cette 47ème réunion est la première à se tenir en présentiel après la 44ème réunion qui s'est tenue à Sydney en Australie en 2019. L'OICV est l'institution de référence pour les régulateurs des marchés des capitaux dans le monde, et collabore avec le G20, le Conseil de stabilité financière (FSB), ainsi qu'avec la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International qui ont adopté les normes de l'OICV comme référence pour le secteur. L'AMMC est membre du Conseil d'Administration de l'OICV, et préside, depuis 2020, le comité régional "Afrique et Moyen Orient", regroupant 42 représentants des marchés des capitaux de la région.