C'est sur fond de guerre en Ukraine et d'insécurité alimentaire mondiale que s'est ouvert ce dimanche, pour trois jours, au Schloss Elmau, dans les Alpes bavaroises, sous la présidence du chancelier allemand Olaf Scholz et avec pour mot d'ordre « Progrès pour un monde juste », le sommet du G7 qui réunit l'Allemagne, la France, le Royaume-Uni, l'Italie, le Japon, le Canada et les Etats-Unis et auquel participera, en visioconférence, le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Ce sommet étant une occasion pour le chancelier allemand de redorer son blason en montrant qu'il reste capable de faire avancer les grands dossiers internationaux en dépit des critiques qu'il avait essuyées lorsque l'Allemagne – trop dépendante du gaz russe – avait longtemps tergiversé avant de critiquer ouvertement l'offensive lancée par Moscou contre Kiev, le dirigeant allemand a affirmé, dès mercredi dernier, devant les députés du Bundestag que son pays continuera « à soutenir massivement l'Ukraine » sur les plans financier, économique, humanitaire, politique et, bien entendu, militaire en lui livrant les armes dont elle aura besoin. Lui emboîtant le pas, Lars Klingbeil, le co-président du Parti Social-Démocrate (SPD) a déclaré qu' «après 80 ans de retenue, le pays a aujourd'hui un nouveau rôle à jouer dans le système de coordination internationale (car) au cours des dernières décennies, l'Allemagne a acquis une grande confiance». Mais, en considérant, néanmoins, que cette confiance s'accompagne ipso facto « d'une attente», le dirigeant du SPD reconnait que l'Allemagne se doit de «répondre à cette attente». Ayant comme principal objectif, selon une haute responsable de la Maison Blanche ayant requis l'anonymat, d'accentuer la pression sur la Russie pour « montrer (le) soutien collectif » apporté à l'Ukraine par les sept puissances mondiales précitées, ce sommet se penchera, également, sur les pratiques « toujours plus agressives » de la Chine en matière économique et commerciale et sur la question de l'explosion du coût de l'énergie dans le monde. Mais en affirmant que, dans ce sillage, l'OTAN présentera un nouveau « concept stratégique » qui mentionnera les défis posés par la Chine », la responsable américaine n'a pas indiqué si en marge de la réunion de l'OTAN qui se tiendra à Madrid, du 28 au 30 Juin, le président Joe Biden ne s'entretiendra pas en tête-à-tête avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan qui menace de bloquer l'adhésion de la Finlande et de la Suède à l'alliance atlantique même si Washington reste « optimiste » sur la possibilité de trouver un accord avec Ankara. Il sera procédé, en outre, au cours de ce sommet, au lancement, d'un « partenariat dans les infrastructures » à destination des pays moins développés, censé être une réponse aux lourds investissements chinois partout dans le monde. Raison pour laquelle les membres du G7 ont invité l'Argentine, l'Inde, l'Indonésie, le Sénégal et l'Afrique du Sud à se joindre à eux lors de leur prochain sommet en Espagne. Et si, par ailleurs, la cheffe de la diplomatie canadienne, Mélanie Joly qui s'est entretenue vendredi avec ses homologues du G7, s'attend à ce que la famine et le passage sécuritaire des réfugiés ukrainiens soient les principaux sujets de discussion, le Premier ministre Justin Trudeau, bien qu'étant convaincu que la priorité doit être accordée à la guerre d'Ukraine, a promis de mettre, également, au centre de ses rencontres internationales, les effets dévastateurs du changement climatique particulièrement autour des nations insulaires éloignées, là où les infrastructures résistent difficilement aux catastrophes naturelles et où les efforts de reconstruction nécessitent des années. Ce sommet du G7 débouchera-t-il, comme convenu, sur des « propositions concrètes pour augmenter la pression sur la Russie » et réaffirmer le soutien clair et sans équivoque apporté à l'Ukraine par Washington et ses alliés européens ou ne fera-t-il qu'ajouter de l'huile sur un brasier fumant au risque de donner lieu à une violente explosion qui pourrait, dans sa déflagration, emporter tout le Vieux Continent, voire même s'étendre bien au-delà ? Attendons pour voir...