Situation sur le terrain, réactions internationales, sanctions: le point sur la situation en Ukraine après l'opération militaire menée par la Russie. En attendant l'éventuelle amorce d'un cessez-le-feu, « près de 100.000 personnes » sont encore bloquées « dans des conditions inhumaines » dans les ruines de Marioupol, « en état de siège total, sans nourriture, sans eau, sans médicament, sous des bombardements constants », a déploré Volodymyr Zelensky dans une vidéo publiée mercredi à l'aube. A Kiev, où le couvre-feu instauré lundi soir s'est achevé mercredi matin, au moins quatre personnes ont été blessées dans des bombardements russes, selon la mairie de la capitale. Ils ont touché un centre commercial, des maisons et des immeubles résidentiels. Dans une vidéo publiée mardi soir sur Telegram, le chef de cabinet du président ukrainien a appelé les Occidentaux à livrer « des armes offensives », un « moyen de dissuasion » face à Moscou, avant un sommet extraordinaire de l'Otan jeudi, auquel Volodymyr Zelensky s'adressera par visioconférence. Moscou a accusé mercredi les États-Unis d'entraver les « difficiles » négociations russo-ukrainiennes, estimant que le but de Washington était de « dominer » l'ordre mondial, y compris par le bais des sanctions. « Les négociations sont difficiles, la partie ukrainienne change constamment sa position. Il est difficile de se débarrasser de l'impression que nos collègues américains les tiennent par la main », selon Moscou. La partie ukrainienne a également qualifié les pourparlers de « difficiles », soulignant de son côté qu'elle avait « des positions claires et de principe ». Volodymyr Zelensky a dénoncé mercredi le fonctionnement de l'ONU qui n'a pas pu empêcher l'offensive, et appelé à de profondes réformes de cette institution, en vidéo-conférence devant le Parlement japonais. Le président ukrainien doit également s'adresser dans la journée au parlement français. Sommets Otan, G7 et UE Joe Biden, qui s'envole mercredi pour l'Europe, assistera aux trois sommets internationaux organisés jeudi à Bruxelles: Otan, G7 et Union européenne. Le président américain, qui va s'efforcer de renforcer l'unité des Occidentaux et d'alourdir les sanctions contre la Russie, se rendra vendredi et samedi en Pologne, première destination pour la majorité des 3,5 millions de réfugiés ukrainiens. La Chine s'est prononcée mercredi contre une exclusion de la Russie du prochain sommet du G20, envisagée par Washington après l'opération armée en Ukraine. « La Russie est un important pays membre (du G20), aucun membre n'a le droit d'expulser un autre pays », a estimé devant la presse un porte-parole de la diplomatie chinoise. L'offensive russe en Ukraine « s'enlise malgré toutes les destructions qu'elle provoque jour après jour », a estimé mercredi Olaf Scholz. La « vérité est que la guerre détruit l'Ukraine mais qu'en faisant la guerre, (Vladimir) Poutine détruit aussi l'avenir de la Russie », a ajouté devant le Bundestag le chancelier allemand, assurant que Kiev pouvait « compter sur l'aide » de l'Allemagne. Un haut responsable du Pentagone a avancé mardi soir que, « pour la première fois », les Russes étaient passés « un peu en dessous de 90% de leur puissance de combat disponible » massée au Bélarus et à la frontière russo-ukrainienne. Or, le New York Times, s'appuyant sur des sources du Pentagone, explique que la perte de 10% d'effectifs militaires d'une armée (morts ou blessés) entrave fortement sa capacité à combattre. Moscou n'utilisera l'arme nucléaire en Ukraine qu'en cas de « menace existentielle » contre la Russie, a déclaré mardi le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov sur la chaîne CNN International. Biden: Une attaque chimique n'est pas exclue Avant de s'envoler, mercredi, pour l'Europe, où un marathon diplomatique l'attend, le président américain, Joe Biden, n'a pas écarté la possibilité d'une attaque chimique russe contre l'Ukraine. Une attaque russe à l'arme chimique en Ukraine est « une menace crédible », a-t-il prévenu.