Elections législatives en France Après avoir fait jeu égal au premier tour des élections législatives, la gauche Nupes et la coalition présidentielle entament lundi une semaine de duel, dont l'enjeu est la capacité pour Emmanuel Macron à conserver la majorité absolue à l'Assemblée nationale. La macronie, réunie sous l'étiquette Ensemble!, a devancé selon le ministère de l'Intérieur la gauche unie d'un peu plus de 21.000 voix seulement, sur 23,3 millions de votants au premier tour (25,75% des voix, contre 25,66% pour la Nupes). Si le camp présidentiel garde l'avantage dans les projections des 577 sièges de députés, le suspense est total pour savoir si Emmanuel Macron parviendra, deux mois après sa réélection, à conserver une majorité absolue de 289 sièges lui permettant de faire voter ses réformes, à commencer par celle des retraites. Les différents instituts donnent le camp Macron dans une fourchette de 255 à 295 sièges, quand la gauche (LFI, PCF, PS et EELV) rassemblée sous la bannière Nupes est évaluée entre 150 et 210 sièges. Pour tous, la semaine qui s'ouvre doit servir à conjurer une abstention record qui a atteint 52,49% des inscrits, dépassant le précédent en 2017 (51,3%). Une participation accrue est la seule réserve dont peut bénéficier la Nupes après avoir fait l'union des partis de gauche dès le premier tour. « C'est toute l'ironie de l'histoire politique: aujourd'hui ma famille politique ne va pas bien, et pour autant on peut avoir besoin des Républicains », a ainsi relevé le maire de Meaux Jean-François Copé sur France 2. Les Républicains, qui réunissent leur comité stratégique à 14H00 lundi, ont limité la casse en totalisant avec l'UDI 11,3% des voix, même s'ils vont perdre leur statut de premier groupe d'opposition à l'Assemblée. Poursuivant la stratégie de personnalisation du scrutin, le candidat Nupes Eric Coquerel a de son côté affirmé sur LCP qu'il y a « un référendum anti-Macron qui est en train de s'installer pour le 2e tour ». L'espoir est cependant tenu pour la gauche d'envoyer l'Insoumis Jean-Luc Mélenchon à Matignon, et d'imposer une cohabitation à Emmanuel Macron, à l'image de celle de 1997. Du côté de l'exécutif, les regards sont rivés sur le sort des 15 membres du gouvernement engagés, à commencer par celui de la ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires Amélie de Montchalin, distancée dans l'Essonne. Le ministre des Affaires européennes Clément Beaune est également en ballottage défavorable à Paris où la Nupes a obtenu trois élues dès le premier tour et arrive en tête dans douze des dix-huit circonscriptions. D'autres comme Elisabeth Borne ou les ministres Gabriel Attal et Olivier Véran sont en revanche bien partis pour l'emporter et conserver ainsi leur poste au gouvernement. La majorité sortante, après des tâtonnements qui ont hérissé la gauche dimanche soir, a appelé clairement lundi matin à n'accorder aucune voix au RN dans les 58 circonscriptions où s'affronteront des candidats du parti lepéniste et de la Nupes au second tour. « Dans ces cas précis, RN-Nupes, soyons très clairs: pas une seule voix pour le Rassemblement national. (…) Pas une voix pour un projet de fermeture, pour un projet que nous n'estimons pas bon pour le pays », a lancé sur RTL la porte-parole du gouvernement, Olivia Grégoire.