Par El Hassan Ben Yahia – MAP Tenue à baisser les rideaux lors des deux derniers Ramadans marqués par un confinement nocturne à cause de la pandémie de covid-19, la marina de Bouregreg a savouré cette année ses retrouvailles avec l'atmosphère festive des soirées ramadanesques, au grand bonheur de ses commerçants et visiteurs. À l'approche de l'heure de l'Iftar, des restaurants sont déjà prêts à recevoir les clients souhaitant rompre le jeûne sur place, une ambiance qui a fait défaut à nombre d'habitués, ravis à présent de pouvoir savourer leur bol de « Harira » servie accompagnée de dattes, d'œufs durs, de gâteaux au miel (chebakia, briouates) et de crêpes (Beghrir et Ghrayef), au milieu de ce cadre relaxant. Peu après, les promeneurs et les adeptes de la vie nocturne commencent à affluer progressivement aux abords de la marina à travers les différentes ruelles menant à l'allée centrale, qui donne sur l'emblématique fleuve du Bouregreg et fait face, de l'autre côté, à la Kasbah des Oudayas. Souhaitant se dégourdir les jambes et profiter de l'air frais de l'océan atlantique, les visiteurs de ce port de plaisance retrouvent petit à petit le plaisir de l'atmosphère nocturne du ramadan, dont ils étaient privés deux années de suite. D'autres préfèrent s'installer dans un des cafés ou restaurants de la Marina, retrouvant ainsi le plaisir de déguster un repas ou une tasse de café et de suivre les matchs de la ligue des champions ou de Botola Pro. Les propriétaires des café-restaurants sont, pour le moins, ravis de ce retour de la clientèle, en dépit de la lenteur de la reprise de l'activité, causé, selon Mehdi, un restaurateur approchée par la MAP, par le mauvais temps qui a prévalu durant les premiers jours du mois de Ramadan. « Etant donné que le mois sacré cette année succède à deux Ramadans marqués par un confinement nocturne, nous nous sommes limités uniquement à des services de cafétéria », a-t-il relevé, assurant qu'auparavant, « on proposait un buffet d'Iftar et de l'animation ». Néanmoins, Mehdi reste optimiste quant à la reprise de l'activité, prévoyant un retour progressif à la normal au terme de la deuxième semaine de ce mois sacré. « D'après mon expérience, les choses iront beaucoup mieux progressivement, car au début, les gens préfèrent rester chez eux », estime-t-il. Pour sa part, Karim, responsable d'un restaurant donnant sur le quai de la marina, s'est dit ravi de pouvoir travailler les nuits du Ramadan. « L'ambiance du mois de Ramadan est spéciale, surtout la nuit », a-t-il lâché, confiant qu'au fil des jours, l'affluence vers la marina ira crescendo. Ce professionnel de 20 ans d'expérience, a mis en place une animation artistique au sein de son établissement. De la musique marocaine pour « attirer la clientèle », a-t-il lancé. De l'autre côté du port, l'ambiance est plus calme. Houssam, 37 ans, est venu en compagnie de son enfant faire la marche, en disant préférer profiter de la vue sur la Kasbah tout en gardant un œil sur son enfant qui profite des nuits longues de ce mois béni pour faire des apprentissages dans le plaisir. Plusieurs familles, séduites par le charme du lieu, s'y donnent souvent rendez-vous. Accompagnée de ses parents, Sarah, 15 ans, se dit émerveillée par ce « très beau » cadre de vie où elle vient contempler « les lumières de la ville reflétées sur la rivière ».