Confinement ou couvre-feu pendant le Ramadan ? Le gouvernement marocain a finalement tranché sur cette question en annonçant un couvre-feu nocturne de 20h00 à 06h00 durant le mois sacré, sauf pour les situations exceptionnelles avec maintien des restrictions arrêtées précédemment et actuellement en vigueur. Une décision qui mettra à mal plusieurs secteurs pendant ce mois sacré, notamment celui de la restauration. La question qui se pose maintenant c'est de savoir s'il y aura une aide de l'Etat au profit de cette catégorie de professionnels ou encore leurs employés ? C'est probable. En effet, Hespress a appris qu'une réunion s'est tenue, hier, mardi 6 avril, au siège de la Direction générale du commerce relevant du ministère de l'Industrie, du Commerce et de l'Economie verte et numérique, avec les patrons de cafés et restaurants, concernant les revendications de cette catégorie de professionnels. À la tête de ces revendications, il y a l'assouplissement des mesures prises par le gouvernement pendant le mois de Ramadan et la décision de fermeture la nuit. Dans un premier temps, le département de Moulay Hafid Elalamy a assuré aux représentants des patrons des cafés et restaurants *que le gouvernement se base sur les conclusions fournies par le comité scientifique pour lutter contre la propagation du Covid-19, pour adopter la fermeture des cafés et restaurants. Selon des sources de Hespress, le ministère de l'Industrie et du Commerce avait promis aux représentants de l'Association nationale des patrons de cafés et restaurants du Maroc d'apporter un soutien aux professionnels, pour atténuer les conséquences de la décision de fermer la nuit au cours du mois de Ramadan afin de réduire les pertes attendues. La réunion a par ailleurs été éclipsée par le débat sur la grève à laquelle a appelé ladite association, le vendredi 9 avril. D'ailleurs, le ministère a essayé de convaincre les professionnels de se rétracter et de comprendre la situation actuelle que traverse le pays. Mais les professionnels du secteur ont refusé de renoncer à cette action de protestation, affirme notre source, et ce, jusqu'à ce qu'ils reçoivent des promesses rassurantes qui répondent à leurs demandes, à travers l'organisation d'une réunion conjointe qui regroupe les différents ministères concernés, dont celui de l'Intérieur. Pour les professionnels du secteur des cafés et restaurants, la grève n'aurait pas eu lieu si le gouvernement avait réagi à leurs doléances, à leur tête l'assouplissement des mesures de précaution et leur exonération d'impôts. D'autre part, une réunion est prévue ce mercredi 7 avril, entre les professionnels du secteur et le directeur général des impôts, en attendant qu'une réunion conjointe se tienne ultérieurement avec le ministère de l'Industrie, le ministère de l'Emploi, la Direction générale des Impôts, ainsi que le gouverneur des collectivités locales, afin de parvenir à des solutions communes qui sauvent le secteur. Il est à noter que de nombreuses organisations professionnelles ont confirmé leur intention d'escalader contre le gouvernement, à commencer par la grève des propriétaires de cafés et de restaurants prévue vendredi prochain. En revanche, certains patrons de cafés et de restaurants de la ville de Marrakech ont exprimé leur refus de s'engager dans cette escalade, notamment la grève du vendredi, soulignant leur adhésion au dialogue et au respect de la loi sur l'état d'urgence, et éviter ainsi le non-respect des dispositions administratives qui fixent les heures de fermeture. Avec l'imposition par le gouvernement du couvre-feu à 20H pendant le mois sacré du Ramadan, la seule option qui reste aujourd'hui devant les propriétaires des cafés et restaurants, c'est de servir uniquement le plat de « l'Iftar » après la rupture du jeune vers 19h30.