Les patrons de cafés et restaurants au Maroc ont décidé d'accorder au gouvernement de Saad Dine El Otmani, un délai, avant de s'engager dans des démarches d'escalade pour protester contre les décisions prises par son gouvernement, en plus du couvre-feu imposé à partir de 21h dans l'ensemble du territoire national. Cette semaine, l'Association des patrons de cafés et restaurants du Maroc ont tenu une réunion de leur Conseil national. Plusieurs points ont été débattus lors de cet évènement et des décisions ont été prises. Joint par Hespress Fr, Ahmed Bouferkane, coordinateur national de l'Association des patrons de cafés et restaurants du Maroc, nous a expliqué le comment du pourquoi. « Une première réunion du Bureau l'association a eu lieu le 6 mars dernier pour s'arrêter sur notre dossier revendicatif et la prochaine étape à suivre. Mais nous n'avons pas pu sortir avec une position unifiée. Toutefois, on a conclu à l'unanimité qu'il fallait saisir le Cabinet Royal. C'est ce qu'on a fait. Le Cabinet Royal a accusé réception du courrier qu'on lui a adressé à la date du lundi 15 mars », fait savoir notre interlocuteur. Photo : Mounir Mehimdate Par la suite, l'association a renvoyé la balle à son Conseil national pour se prononcer sur la prochaine étape à suivre, poursuit ce patron de café, vu que le gouvernement n'a pas réagi à leurs revendications et le bureau de l'association n'a pas pu se mettre d'accord sur une position. Le Conseil national de l'association s'est ainsi réuni mercredi 17 mars, et a livré sept recommandations, notamment la tenue d'une grève nationale d'avertissement de 48H, si le gouvernement de Saad Eddine El Otmani, continue d'adopter la politique de « l'autruche » quant aux problèmes que vivent les professionnels du secteur. Ainsi, le Conseil national de l'Association des patrons de cafés et restaurants du Maroc a recommandé de patienter encore, jusqu'à réception d'une réponse de la part du Cabinet Royal. « Espérons que notre correspondance qui comprend nos remarques ait l'attention du Roi Mohammed VI« , souligne Ahmed Bouferkane. Photo : Mounir Mehimdate Deuxièmement, le CN recommande de patienter à nouveau et ne pas escalader pour le moment, le temps de voir ce que va décider le gouvernement pour le mois sacré du Ramadan. Troisièmement, le CN a appelé les membres de l'association à resserrer les rangs et se préparer pour l'organisation d'une grève d'avertissement nationale de 48H (fermeture des cafés au niveau national). Quatrième point, le CN préconise que tous les professionnels relevant du secteur de la restauration et café, s'engagent à participer à la grève nationale prévue, tout en appelant à coordonner avec l'ensemble des coordinations représentant les professionnels du secteur au niveau national pour s'inscrire dans la prochaine étape d'escalade. Sixièmement, le Conseil national a ainsi invité ses membres à coordonner avec l'ensemble des organisations et représentants des commerçants au niveau national, surtout ceux qui ont des partenariats avec l'association, pour participer à la grève et au sit-in, qui a été préconisé par le CN et qui sera tenu devant le Parlement à une date qui n'a toujours pas été fixée. Le coordinateur nationale de l'Association a ainsi exprimé à Hespress Fr son insatisfaction totale face au manque d'appréciation du chef du gouvernement, du Comité de vigilance et des ministères concernés par le secteur, et condamné le « traitement irresponsable » de ces derniers face aux appels, propositions et correspondances du bureau national de l'association, liés aux importantes accumulations de factures et de charges pendant la pandémie. Photo : Mounir Mehimdate Tout en tenant comme responsable le ministre de l'Emploi et de l'Intégration professionnelle, Mohamed Amekraz, de la crise sociale difficile que traversent les employés du secteur, le bureau de l'association avait précédemment demandé au responsable gouvernemental de tenir une réunion urgente avec les représentants des employés et des professionnels ainsi que le directeur général de la CNSS. Mais en vain. Le bureau de l'association a également demandé au gouvernement de supprimer toutes les taxes et redevances pour l'année 2020 afin d'aider les restaurants et cafés à poursuivre leur travail, tout en lui demandant également d'appliquer les recommandations des assises de la fiscalité, dans lesquelles tous les intervenants ont confirmé le poids fiscal qui pèse sur le secteur.