Depuis l'allègement des mesures de confinement par les autorités publiques, les Marocains ont retrouvé un peu de leur liberté qui est toujours conditionnée par l'obligation du port de masque et le respect de la distanciation sociale, pour limiter la propagation du Covid-19. Si une catégorie de la population est consciente des dangers de la pandémie sur leur vie et celle de leur famille et proches, une autre catégorie, malheureusement assez nombreuse, ne semble toujours pas l'être. Et c'est là où intervient l'Organisation nationale de secours et sauvetage et d'intervention rapide (ONSSIR), qui a entrepris une campagne de sensibilisation auprès des citoyens de la ville de Salé, en étroite coordination avec les autorités locales. Photo Mounir Mehimdate « En coordination avec les autorités locales, la préfecture de salé, on se rend à chaque fois dans une zone ou un quartier pour sensibiliser les citoyens sur les dangers du virus. Par exemple concernant les aides financières accordées par l'Etat aux Ramedistes ou encore les ménages du secteur informel. Lors du retrait de ces aides, on se rendait dans les points de retrait qui étaient bondés de citoyens, comme renfort aux autorités, pour organiser cette opération et sensibiliser les gens quant à l'importance de la distanciation sociale d'un mètre minimum, le port du masque et la stérilisation des mains par du gel hydroalcolique ou le lavage », explique à Hespress Fr, Asmaa El Janati, présidente de l'Organisation. Photo Mounir Mehimdate Et d'ajouter: « Il ne faut pas oublier que si une catégorie des Marocains est consciente de l'importance des mesures sanitaires, notamment la distanciation, une grande majorité ne l'est pas notamment, dans les quartiers populaires » . Créée en 2018, l'équipe de l'ONSSIR, composée généralement de femmes (infirmières, urgentistes …), se rend tous les jours dans plusieurs endroits de la ville, notamment les espaces publics (jardins, plages …), ou encore les commerces, les assurances, les bureaux de la CNSS, soit les endroits qui connaissent une densité populaire et où il y a un risque de propagation ou de transmission du virus. Photo Mounir Mehimdate « Toutes les actions que nous menons sont en étroite coordination avec les autorités publiques, qui nous protègent également, puisque l'équipe est composée généralement de filles. Donc s'il y a un malentendu ou un danger, elles peuvent intervenir. Donc quand on va sensibiliser la population dans une zone donnée, je rencontre dans un premier temps le responsable du quartier ou de la zone, pour coordonner et convenir du déroulé de l'opération », nous dit-elle. La question qui se pose est de savoir comment réagissent les citoyens une fois approchés par l'équipe de l'organisation. D'après notre interlocutrice, "les citoyens acceptent plus qu'un acteur associatif vient les sensibiliser sur les dangers du virus et les mesures à prendre, qu'un policier". Photo Mounir Mehimdate "On demande aux citoyens de porter leur bavette, en leur expliquant que cela peut les protéger et protéger leurs familles et proches contre le virus. On leur dit également que nous aussi on a une famille, des enfants et des responsabilités que nous avons laissés de côte pour venir les sensibiliser. Comme ça, ils assimilent mieux. La majorité accepte nos conseils avec le sourire", nous confie Asmaa. Elle poursuit: « Nous avons pu remarquer que la majorité des personnes approchées sont conscientes du danger de la pandémie. Chaque fois que j'approche une dame pour lui demander de mettre son masque, je la trouve bien équipée, avec une bavette notamment, du gel hydroalcoolique. Les gens ont ce qu'ils faut, il faut juste leur expliquer l'importance de s'en servir ». Photo Mounir Mehimdate