L'artiste-peintre Nadia Moundelsi à l'œuvre Saoudi El Amalki L'artiste peintre marocaine, Nadia Moundelsi relate le patrimoine et la culture « populaire » dans sa dimension la plus claire et raffinée du terme. Elle exprime son identité plastique par le biais de touches du concret, du rationnel et du vécu quotidien. De penchant portraitiste, elle s'inspire de l'école réaliste, marquée par une recherche savante dans la couleur suave, le mouvement caressant, le reflet délectable et l'écoulement fraîchement limpide. Epouse de la culminante sommité de l'art plastique, Mohamed Sanoussi, aux inspirations alliant à merveille l'abstrait, le portrait et le sensuel, Nadia s'est forgée sa propre personnalité de l'art dans sa diversité reflétant sans nul doute, sa vision beaucoup plus intimiste, naturel et relationnel de l'humain avec tout l'entourage multiple. Nul n'est censé ignorer que l'interprétation au grand soin du plus fin et non moins fidèle des détails, n'est point chose aisée dans l'ébauche préoccupée par la transposition figurative. En fait, il serait plus complexe et rigoureusement laborieux de mettre en œuvre une création assimilante du réel, tout en faisant dégager une certaine plénitude de l'âme et du cœur au sein du récepteur, à travers la contemplation, la dégustation de renvois esthétiques et de la technique figurative condensée, soumise à la toile. Et si jamais elle évoque des signes par-ci par-là, ce n'est que des formes de géométrie servant à meubler l'espace du tableau au-delà du référentiel d'anthropologie qui traduit sa présence d'anthologie. Les personnages de Nadia Moundelsi et ses modèles, puisés pêle-mêle, dans la nature ne sont ni rêveurs ni magiques, comme c'est le cas de la plupart des artistes dont l'art est en fait, synonyme de formes, de couleurs et de spécimens humains envoûtés et fascinés. Son œuvre enfante le vécu civilisationnel à la fois éveillé et réveillé. A admirer ses trouvailles, on n'est pas uniquement accroché par son imagination songeuse, mais surtout saisi par une imagerie tangible et lucide. Celle d'une artiste-peintre, joliment enivrée par la magie de l'art plastique et fermement hantée par le souci de s'attacher au moindre brin de doigté sur l'esquisse. Une passionnée de la beauté, de la bonté et du meilleur ! Et cela ne pourra provenir que de la grandeur d'âme qui habite, corps et âme cet immense personnage de l'art fécond sous ses innombrables formes de la vie quotidienne. On ne peut non plus que se réjouir de ce couple sous le même toit, dont l'art différent mais unifié, domine l'existence de bout en bout, préférant se ressourcer dans le « bled », respirer à pleins poumons son air pur et s'inspirer de ses splendeurs féeriques. Nadia est donc née pour être artiste et elle a su grandir pour l'être à jamais si humblement et bonnement, comme disait Pablo Picasso, le fameux génie espagnol du cubisme : « Dans chaque enfant, il y a un artiste. Le problème est de savoir rester artiste en grandissant ». C'est autant dire que la passion pour l'art est semblable à une rivière qui parfois, déborde de son lit, mais y revient un jour, quoiqu'elle se soit asséchée par moments.