Un partout ! Le champion en titre Max Verstappen (Red Bull) a « lancé (sa) saison » en remportant en Arabie saoudite dimanche le deuxième Grand Prix de Formule 1 de 2022, devant Charles Leclerc (Ferrari), vainqueur de l'épreuve inaugurale. Attaque, contre-attaque et ainsi de suite… le duo, qui se dégage comme favori, a offert un superbe spectacle en luttant pour la victoire dans les huit derniers tours, comme pendant le GP de Bahreïn la semaine dernière. « Oh mon dieu… J'ai vraiment apprécié cette course ! C'était dur mais juste et ça devrait être comme ça à chaque fois ! », s'est ensuite exclamé Leclerc. Ce ne sont pas les spectateurs qui diront le contraire ! « Déçu », le Monégasque reste tout de même en tête du championnat avec 45 points, contre 33 à son équipier espagnol Carlos Sainz Jr, qui complète le podium du GP, et 25 à Verstappen, qui avait abandonné à Bahreïn à cause d'une panne. Parti 4e derrière Leclerc, 2e sur la grille, Verstappen a « joué sur le long terme », réservant ses tentatives pour la fin du GP. « On avait alors un peu plus de rythme, donc j'ai essayé de dépasser, ça n'était pas facile de la jouer fine dans le dernier virage mais ça a fonctionné », s'est félicité le Néerlandais. « C'était dur mais je suis très heureux de finalement lancer ma saison. » Dans un début d'exercice décevant pour Mercedes, championne en titre des constructeurs, le Britannique Lewis Hamilton, rival de Verstappen l'an dernier, n'était que 15e sur la grille après de mauvaises qualifications. Il est tout juste entré dans les points, à la 10e place finale. « C'est décourageant mais on va continuer à travailler dur et à se battre, c'est tout ce qu'on peut faire », promet le septuple champion du monde. Le poleman Sergio Pérez, lui, n'a terminé que 4e sur le circuit urbain et très rapide de Jeddah. En tête de la course, le Mexicain de Red Bull a manqué de chance en s'arrêtant pour changer de pneus juste avant qu'un accident ne provoque la sortie de la voiture de sécurité. Leclerc, Verstappen et Sainz ont profité de l'arrêt aux stands « gratuit » offert par cette « safety car » pour le dépasser. Les qualifications samedi ont été marquées par un violent accident de Mick Schumacher (Haas), forfait dimanche. L'Allemand de 23 ans était « prêt à courir » mais son équipe a préféré ne pas reconstruire dans l'urgence sa monoplace désintégrée. Déjà polémique en raison de la dangerosité de la piste et surtout des violations des droits humains dans le pays, le GP d'Arabie saoudite, ajouté au calendrier en 2021, est désormais en question également pour des raisons de sécurité. L'événement de ce week-end a, en effet, été maintenu en dépit de l'attaque contre un dépôt pétrolier situé à une douzaine de kilomètres du circuit, perpétrée vendredi par les rebelles Houthis du Yémen voisin. Inquiets pour la sécurité des participants, les pilotes ont débattu de cette décision pendant plus de quatre heures dans la nuit de vendredi à samedi, avant de se ranger derrière la position des organisateurs et des patrons de leurs écuries. « Nous ne serions pas ici si nous ne pensions pas que c'est juste », a expliqué par la suite le Britannique Russell (Mercedes), au nom du syndicat des pilotes (la Grand Prix Drivers' Association, GPDA). « Evidemment, il y aura des choses à clarifier après ce week-end à propos de ce que nous allons faire par la suite mais, d'après ce que j'ai compris, tout était sous contrôle dans cette région spécifique. » « Bien sûr, il y a des tensions, des choses à améliorer », reconnaît pour sa part le PDG de la F1, Stefano Domenicali. Avant de tempérer: « Nous ne voulons pas être politiques là-dessus mais je crois que nous jouons un rôle très important dans la modernisation de ce pays. Nous nous assurons que ce soit à l'ordre du jour de notre côté ».