Grâce à son roi Karim Benzema et un héros inattendu nommé Fede Valverde, le Real Madrid a raflé le clasico face au FC Barcelone (3-2 a.p.) mercredi et s'est qualifié pour la finale de la Supercoupe d'Espagne dimanche à Riyad, en Arabie Saoudite. Cette 100e victoire du Real dans l'histoire des clasicos porte le sceau de Benzema: le capitaine merengue, époustouflant depuis le début de saison, a lancé Vinicius en profondeur pour le premier but (25e), puis a lui-même remis le Real devant (72e). Mais le Barça est revenu par deux fois, d'abord grâce à un but chanceux de Luuk de Jong juste avant la pause (42e), puis sur un but de la tête du prodige Ansu Fati (84e), décisif dès son retour de blessure. Mais c'est un autre joueur qui a fait chavirer les coeurs des Madridistes en prolongation: le milieu de terrain uruguayen Fede Valverde, entré en jeu en fin de partie (82e) à la place de l'éternel Luka Modric, a hissé la « Maison blanche » en finale en concluant un contre express à la 98e minute. Ce scénario complètement fou a rallumé la passion pour le match de clubs le plus suivi du monde, en perte de vitesse depuis les départs de Lionel Messi, Sergio Ramos et autres Zinédine Zidane. Faisant fi de l'abîme qui sépare les deux formations, entre un Real leader incontesté de Liga et un Barça 6e et déjà éliminé de la Ligue des champions, Madrilènes et Catalans ont offert une rencontre rythmée, haletante et ponctuée de gestes de classe, sous près de 30°C dans le désert saoudien. La première période a été largement dominée par les Merengues, et notamment par l'inarrêtable duo Benzema-Vinicius. Avant de marquer lui-même, le Français a servi sa 13e passe décisive de la saison et le Brésilien a marqué son 15e but. A eux deux, ils ont déjà marqué 38 buts, toutes compétitions confondues cette saison, soit un de plus que tous les joueurs du Barça (37). En mode diesel, le Barça a mis du temps à se réveiller… mais ce sont bien les Blaugrana qui ont dominé la fin de match et le début de la prolongation. Ce second souffle porte la patte de Xavi: pour son premier clasico sur le banc, le technicien catalan a décidé de faire sortir Ferran Torres, qui venait de rejoindre ses coéquipiers à Riyad après s'être remis du Covid-19, et de lancer les pépites Pedri, Ez Abde et Ansu Fati au retour des vestiaires. Des choix payants: Pedri a brillé et Ansu Fati a provoqué la prolongation, sous les yeux du sélectionneur espagnol Luis Enrique, présent dans les tribunes du stade international Roi-Fahd, aux côtés de 30.000 spectateurs (jauge limite fixée par les autorités locales). Ancelotti avait vu juste mardi: « Ca ne s'appelle pas un clasico pour rien ». Le technicien devra toutefois surveiller l'état de santé de ses troupes: Vinicius est sorti en claudiquant et Benzema a été touché à l'épaule gauche en prolongation, après un téléscopage avec son coéqupier Rodrygo.